Templiers : Commanderie Geoffroy de Saint-Omer an de grâce 2021
Dès l'an 1104, et à la demande du roi Baudouin 1er de Jérusalem, Geoffroy de Saint-Omer créait la milice des pauvres chevaliers du Christ pour sécuriser les états latins, plus tard cette milice prendra le nom d'Ordre du Temple.
С 1104 года по просьбе короля Иерусалима Бодуэна I Жоффруа де Сен-Омер создал ополчение бедных рыцарей Христа для защиты латинских государств, позже это ополчение получит название Ордена Храма.
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Dès l'an 1104, et à la demande du roi Baudouin 1er de Jérusalem, Geoffroy de Saint-Omer créait la milice des pauvres chevaliers du Christ pour sécuriser les états latins, plus tard cette milice prendra le nom d'Ordre du Temple.
С 1104 года по просьбе короля Иерусалима Бодуэна I Жоффруа де Сен-Омер создал ополчение бедных рыцарей Христа для защиты латинских государств, позже это ополчение получит название Ордена Храма.
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Dès l'an 1104, et à la demande du roi Baudouin 1er de Jérusalem, Geoffroy de Saint-Omer créait la milice des pauvres chevaliers du Christ pour sécuriser les états latins, plus tard cette milice prendra le nom d'Ordre du Temple.
С 1104 года по просьбе короля Иерусалима Бодуэна I Жоффруа де Сен-Омер создал ополчение бедных рыцарей Христа для защиты латинских государств, позже это ополчение получит название Ордена Храма.
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Dès l'an 1104, et à la demande du roi Baudouin 1er de Jérusalem, Geoffroy de Saint-Omer créait la milice des pauvres chevaliers du Christ pour sécuriser les états latins, plus tard cette milice prendra le nom d'Ordre du Temple.
С 1104 года по просьбе короля Иерусалима Бодуэна I Жоффруа де Сен-Омер создал ополчение бедных рыцарей Христа для защиты латинских государств, позже это ополчение получит название Ордена Храма.
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Dès l'an 1104, et à la demande du roi Baudouin 1er de Jérusalem, Geoffroy de Saint-Omer créait la milice des pauvres chevaliers du Christ pour sécuriser les états latins, plus tard cette milice prendra le nom d'Ordre du Temple.
С 1104 года по просьбе короля Иерусалима Бодуэна I Жоффруа де Сен-Омер создал ополчение бедных рыцарей Христа для защиты латинских государств, позже это ополчение получит название Ордена Храма.
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Dès l'an 1104, et à la demande du roi Baudouin 1er de Jérusalem, Geoffroy de Saint-Omer créait la milice des pauvres chevaliers du Christ pour sécuriser les états latins, plus tard cette milice prendra le nom d'Ordre du Temple.
С 1104 года по просьбе короля Иерусалима Бодуэна I Жоффруа де Сен-Омер создал ополчение бедных рыцарей Христа для защиты латинских государств, позже это ополчение получит название Ордена Храма.
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Dès l'an 1104, et à la demande du roi Baudouin 1er de Jérusalem, Geoffroy de Saint-Omer créait la milice des pauvres chevaliers du Christ pour sécuriser les états latins, plus tard cette milice prendra le nom d'Ordre du Temple.
С 1104 года по просьбе короля Иерусалима Бодуэна I Жоффруа де Сен-Омер создал ополчение бедных рыцарей Христа для защиты латинских государств, позже это ополчение получит название Ордена Храма.
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Ci dessous quelques photos des moines soldats, les hérauts de l'évangile, un ordre traditionaliste catholique né au Brésil Érigé canoniquement en 1999 par l'évêque de Campo Limpo,
il a été reconnue par le Conseil pontifical le 22 février 2001 et a reçu la charge de l'église San Benedetto in Piscinula à Rome regardez la vidéo mise en ligne par le Figaro .
Histoire extraordinaire toujours d'actualité !
Ce que l'Ordre du Temple n'était assurément pas !
Alain Demurger et Laurent Dailliez sont deux sommités de l'histoire médiévale Française, et leurs ouvrages sur les Templiers font référence en europe. Je vous livre ci-dessous la synthèse de leurs travaux basés uniquement sur les faits, très loin des élucubrations romancières qui sont pourtant monaie courante dans la littérature Templière.
Factuellement : voici la synthèse de l'historien Alain Demurger.
l'
Ordre du Temple
n'est pas une secte ésotérique ancêtre de la Franc-maçonnerie.
L'Ordre du Temple
n'est pas non plus à l'origine d'un quelconque syncrétisme avec l'Islam, la secte des Assassins ou les Cathares ! Légendes ( dans le meilleur des cas ), élucubrations, et dérives ésotériques délirantes en tout genre alimentent un sottisier inépuisable qui à peu à voir avec la véritable
histoire des Templiers.
L'Ordre du Temple est seulement un Ordre religieux et militaire, le premier du genre et qui a servi de modèle à tous les autres. Le Templier fait voeux de chasteté d'obéissance et de pauvreté, il vit selon une règle. L'Ordre du Temple est un produit de son temps : issu de l'essor de l'Occident, de la réforme féodale et de la réforme Grégorienne. En savoir plus concernant Alain Demurger
Factuellement : voici la synthèse de l'historien Laurent Dailliez.
Laurent Dailliez a examiné et confronté quelque 14 500 documents d'origine pour restituer avec précision, clarté, rectitude, sans aucun parti-pris, la véritable histoire des deux siècles de vie de ce prestigieux ordre religieux de chevalerie. Il en est arrivé à la conclusion suivante : les Templiers, ordre monastico-militaire, réalisèrent l'idéal de cette double vocation apparemment contradictoire de moine et de soldat. Ils répondirent à un besoin particulier de l'Église à une époque où celle-ci s'efforçait d'humaniser la guerre et où la lutte entre deux civilisations, chrétienne et musulmane, exigeait l'action d'une élite. Le dépouillement de milliers de documents a permis de poser en termes nouveaux le problème du Temple et de mettre en valeur le gouvernement, la grandeur militaire, l'influence internationale dans l'économie et les finances, et les données réelles de l'existence de l'ordre.
Les Templiers eurent une vie et une observance beaucoup plus simples qu'on ne l'a cru. Ils furent avant tout des religieux et des soldats, mais aussi pour certains des administrateurs, des diplomates et des financiers. En savoir plus concernant Laurent Dailliez
L'Ordre du Temple : une institution devenue gênante !
Deux siècles d'existence au service de la Chrétienté.
L'Ordre créé en 1118 fut dissous en 1312 par le Pape Clément V, et à bien y regarder, les
Templiers
du XIV ème siècle ne ressemblaient plus beaucoup à leurs frères du XII ème siècle.
Les Templiers du XII ème siècle appartenaient à un Ordre infiniment pauvre, et, ils venaient de conquerir les états Latins d'Orient, nous pouvons les qualifier de "Moines Soldats du Christ" .
Les Templiers du XIV ème siècle appartenaient à un Ordre immensément riche, ils étaient rompus à l'art du compromis, et, ils venaient de perdre les états Latins d'Orient, nous pouvons les qualifier de "Moines Administrateurs de biens".
Ainsi, et contrairement aux Ordres Religieux qui traversent les siècles sans changements notoires, l'Ordre du Temple a beaucoup évolué durant ses deux siècles d'existence. Donc, quand nous évoquons les Templiers
il convient de préciser le siècle et la décennie auxquels nous faisons référence, au risque si nous ne le faisons pas d'être "historiquement invraisemblable" tant il est vrai que cet Ordre avait considérablement changé entre le moment de sa création et celui de sa dissolution.
Une fin misérable : l'Ordre trahi par Clément V puis exterminé par le roi.
Philippe le Bel qui
extermina les Templiers
ne s'y trompa pas, et, pour parvenir à ses fins, il sut faire la différence entre le Temple de 1118 et celui de 1307, deux entités portant le même nom mais qui n'avaient plus rien de commun. Avec ses conseillers, ils instruiront un dossier à charge contre le Temple du XIV ème siècle, et par exemple, avec beaucoup de mauvaise foi ils mettront en avant le fait que les Templiers avaient refusé de payer leur quote part de la rançon ( dont le montant global s'élevait à 500 000 livres tournois ) pour libérer Louis IX capturé lors de la déroute de Fariskur. Ce reproche fait aux Templiers était totalement infondé car il convient de noter à la décharge des Templiers qu'à cette date, ces derniers n'avaient plus de Grand maitre et ne pouvaient donc plus obéir à qui que ce soit, Guillaume de Sonnac avait été tué à la bataille de Mansourah, le 11 février 1250 et son remplaçant ne fut élu que fin Mai 1250. C'est Louis IX en personne, du fond de sa geôle (dans la maison d'Ibrahim ben Lokman utilisée comme prison pour Louis IX et les nobles, tandis qu'un camp était installé à l'extérieur de Mansurah pour abriter les milliers de prisonniers de guerre Francs), qui avait ordonné au sénéchal de Joinville le 02 Mai 1250, de s'emparer des nefs templières pour y prendre l’argent par la force.
Dans le procès intenté aux Templiers, toutes les charges retenues contre le Temple seront du même tonneau !
Même si l'Ordre à été Supprimé en 1312, son souvenir est toujours vivace dans la mèmoire collective des Français !
Si le Temple marque encore les esprits de nos jours, c'est aussi parce que l'arrestation des Templiers qui eut lieu le Vendredi 13 Octobre 1307 fut un événement tellement extraordinaire, que ce jour est resté associé au malheur absolu et que depuis, le Vendredi 13 porte malheur en France !
Musique en l'honneur de nos glorieux anciens "Roi Arthur"
Musique sublime de la Jérusalem Céléste "Corpus Christi"
Liste des Grands maitres du Temple
Définition de la Chrétienté
Symbolisme du sceau Templier
Légende concernant les 9 fondateurs du Temple
Godefroy de Boulogne dit "de Bouillon" homme d'exception !
Avant d'aborder l'histoire de France en l'an 1000, il convient d'évoquer rapidement la France originelle de Clovis.
Clovis Ier, né vers 466 et mort à Paris le 27 novembre 511, roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511. Issu de la dynastie des Mérovingiens, il est le fils de Childéric Ier, roi des Francs Saliens de Tournai (Belgique), et de la reine Basine de Thuringe. Brillant chef militaire, il accroît considérablement le territoire du petit royaume des Francs saliens dont il hérite à la mort de son père pour unifier une grande partie des royaumes francs, repousser Alamans et Burgondes et annexer les territoires des Wisigoths dans le Sud de la Gaule.
Le règne de Clovis est surtout connu à travers la description qu'en fit Grégoire de Tours, évêque gallo-romain. Clovis est considéré dans l'historiographie comme un des personnages historiques les plus importants de l'histoire de France la tradition républicaine reconnaît en lui le premier roi de ce qui devint la France, et la tradition royale voit en lui le premier roi chrétien du royaume des Francs.
✠ Rappel historique au sujet des nombreux pélerinages Chrétiens.
S'il est admis par tous les historiens que la
première croisade
débuta en 1096, ces mêmes historiens s'accordent pour reconnaitre une multitude de pélerinages protégés par des gens en armes de l'an 700 à l'an 1072 .
La Terre Sainte est depuis le VII ème siècle aux mains des Musulmans, disciples du prophète Mahomet. Charlemagne obtiendra le droit pour les chrétiens d'aller en pèlerinage à Jérusalem. Les Musulmans avaient jusque là toléré les pèlerins, contre l'acquittement d'un tribut. La situation s'aggrave lorsque les Fatimides
(dynastie musulmane qui règne en Afrique du Nord, en Egypte puis au Proche-Orient) prennent la ville sainte en 996. Puis, avec l'arrivée des Turcs le Saint Sépulcre est détruit par ces
derniers en 1078
cette situation nouvelle bouleverse un équilibre précaire : la destruction du symbole chrétien et les horreurs répétées sont à l'origine de la guerre pour délivrer Jérusalem. Face à la gravité de la situation en Terre Sainte, région devenue quasiment inaccessible aux pèlerins, le Pape Urbain II réunit un concile à Clermont en 1095 et invite les chevaliers à libérer le tombeau du Christ
en leur promettant une place au Paradis. C'est aux cris de " Dieu le veut ! " que la foule répond avec enthousiasme à l'appel du Pape. C'est Godefroy de Bouillon (Seigneur respecté de Flandre) qui organisera cette gigantesque entreprise, et c'est de Boulogne sur mer que la première croisade partira. Cet empressement de Godefroy de Bouillon à répondre aux appels de la Papauté est du à une chose que vous ignorez sans doute, pour savoir ce qui motiva Godefroy lisez la suite en cliquant sur les flèches
✠ Pélerinages des Chrétiens à Nazareth Bethléem et Jérusalem
sources :
récits de quatre participants à la croisade : Foucher de Chartres, Raymond d’Aguilers, Pierre Tudebode et l’anonyme rédacteur des Gesta Francorum . récits de trois autres clerc qui n’ont pas participé à l’expédition mais qui ont reçu des informations de première main : Baudri de Bourgueil (ou de Dol), Robert le Moine, et Guibert de Nogent.
récits d'Albert d’Aix, dont les historiens modernes ont découvert tardivement l’importance.
˜˜˜˜˜˜˜˜˜˜˜˜
Au XIII ème siècle Jacques de Vitry historien et Archevéque d'Acre relatera lui aussi les évenements qui se déroulérent au Proche Orient sans contredire Guillaume de Tyr ( éditions Robert Burchard Constantijn Huygens, E. J. Brill 1960 | rapports de croisades ). Plus tard Ernoul (Ecuyer de Balian d'Ibelin) écrira également des chroniques Templières dans la continuité de celles de Guillame de Tyr ( Chronique d'Ernoul et de Bernard le Trésorier, éditéd par L. de Mas-Latrie pour la Société de l'histoire de France, Paris, 1871 ). Michel le Syrien (Chrétien Syrien) relata également l'histoire des Templiers et des Etats Latins à la fin du XII ème siècle sans démentir non plus Guillame de Tyr ( Chronique de Michel le Syrien, traduction française (tomes 1 à 3) et texte syriaque (tome 4) par J-B Chabot, 4 volumes, Pierre Leroux editeur, Paris 1899-1901-1905-1910 ).
Avec la première croisade étaient nés les états Latins. Mais ces nouvelles possessions Chrétiennes immenses et très lointaines allaient s'avérer très difficile à défendre. Ci dessous la carte des nouveaux états Latins d'Orient en 1135.
✠ Début de la fin pour les Chrétiens des Etats Latins d'Orient
Dès 1250 les Rois et Seigneurs occidentaux se résignèrent à abandonner les Etats Latins, car trop éloignés ils étaient trop coûteux à défendre. A partir de 1250 les recrues n'arrivant qu'au compte-gouttes au proche orient, l'aventure orientale était condamnée. Les Rois et Seigneurs se désengagérent progressivement de ce bourbier, abandonnant les Chrétiens d'Orient en général et les Templiers en particulier, à leur triste sort. Ces derniers résisteront encore tant bien que mal pendant 4 décennies en acceptant des trèves toujours plus humiliantes. Au début de l'année 1291, la population valide de Saint-Jean-d’Acre s'élevait en tout à 35 000 personnes selon les historiens. D'après Rohrhicht les hommes en état de combattre à Saint-Jean-d’Acre étaient au début du siège au nombre de 14 000, dont 800 chevaliers et 13 000 hommes de pied.
D'après M. de Mas Latrie il y avait assemblés à ce moment à Saint-Jean-d’Acre environ 2 000 à 3 000 chevaliers et 18 000 hommes de pied, plus 2 000 ou 3 000 écuyers, sergents ou turcopoles. Tous les barons d’Outre-mer et leurs gens, les hommes valides venus de Tripoli et des autres villes chrétiennes reconquises récemment par les musulmans, les maisons militaires, enfin les croisés arrivés depuis la proclamation de la guerre et les soldats tenant garnison à Saint-Jean-d’Acre aux frais des rois de France et d’Angleterre, tous occidentaux, désignés sous le nom habituel des 'gens de la Croisade'. D'après Rohrhicht, si des forces aussi faibles parvinrent à opposer durant plus de quarante jours une résistance aussi énergique à l’énorme armée ennemie, c'est grâce non seulement au courage des défenseurs qui luttaient en désespérés, mais aussi à la résistance et à la perfection des ouvrages de défense qui formaient autour de Saint-Jean-d’Acre une double et magnifique ligne de circonvallation faisant de cette ville la plus redoutable forteresse d’Orient. En Mai 1291 les Templiers qui se battent désormais à 1 contre 10, sont définitivement défaits lors du siège de Saint-Jean-d’Acre, le grand maitre
Guillaume de Beaujeu
y laisse sa vie.
Face aux 60 000 cavaliers et aux 160 000 fantassins musulmans les Templiers subiront une déroute qui marquera la fin des Croisades et la perte des états latins. Les Templiers qui ne sont pas exterminés se replient en Europe et à Chypre, et c'est à Chypre qu'ils élisent leur nouveau grand maitre Jacques de Molay.
Rappel de la puissance financière des Templiers.
Très rapidement les Templiers se sont enrichis, à l’image de leur bourse qui a prit de l’ampleur avec le temps. Leur notoriété prit le même chemin. Très vite ils se sont retrouvés à prêter de l’argent aux rois, et même au pape en personne ! Ajouté à cela, les biens immatériels et matériels récupérés sur les dettes non-payées sur les paysans ayant perdu la vie en pèlerinage. Plus le fait que chaque Templier souhaitant rejoindre l’ordre se devait de lui faire un don (la très grande majorité des Templiers étaient issus de la basse et de la moyenne noblesse), et vous comprenez quelle a pu être la puissance des Templiers sur son temps. A propos des banquiers du moyen âge, n’oublions pas que les Templiers ne furent pas les seuls dans ce domaine d’activité, puisque les banquiers florentins et vénitiens exerçaient déjà avant les Templiers,
à la différence que ces derniers n’exerçaient que dans leur ville et rarement au-delà, avec une seule et unique monnaie. Les Templiers, eux, ont repris cette idée pour l’appliquer à plus grande échelle à une grande partie de l’Europe, soit au monde méditerranéen de l’époque médiévale, en inventant au passage le fameux billet de banque ! Ce papier était remis au pèlerin, au départ de Paris (par exemple) sur lequel était indiqué que ledit pèlerin a déposé une somme X au Temple de Paris, et que par conséquent ce billet de banque autorise ce même pèlerin a récupérer la somme X une fois arrivé au Temple de Jérusalem. Ne serait-ce que par leur système financier, les Templiers étaient véritablement un pont entre l’orient et l’occident. Les Templiers importèrent d’Orient énormément de techniques aussi bien bancaires, commerciales, ou encore architecturales. Le système bancaire mis en place par les Templiers était fait pour transférer des fonds de l’Occident à l’Orient, non l’inverse. C’est à cet effet qu’a servi l’importante flotte navale dont disposaient les Templiers.
La perte de la
terre sainte
, avec la défaite de Saint-Jean d’Acre en 1291, fut un coup terrible porté à l’Ordre du Temple.
Paradoxalement depuis leur éviction des états latins en 1291 les
Templiers
n'ont jamais été aussi riches, car l'administration des 9000 domaines qui rapportait l'argent nécessaire à l'entretien d'une armée Templière au Proche Orient était désormais toute dévolue au trésor du Temple. A Paris, à Londres les Templiers gèrent les fonds royaux et privés qu’ils ont reçus en dépôt. Pendant ce temps les Cathares
sont pourchassés impitoyablement par le roi dans tout le grand Sud de la France .
La tour du Temple de Paris . Cette tour abrite même le trésor royal.
Leur puissance, leur rôle en Terre Sainte et la symbolique spirituelle très complexe de l’Ordre sont sans doute à l’origine de la fascination mais aussi des spéculations les plus folles au cours des siècles. En 1306 le roi Philippe le Bel est agressé par le peuple de Paris lors de l'une de ses sorties, et il ne doit son salut que parce qu'il se réfugie au Temple de Paris. Loin d'être reconnaissant envers les Templiers qui l'avaient sauvé d'un lynchage par le peuple, cette humiliation décuple sa haine à l'encontre de ces derniers, dans un premier temps il leur demandera un prêt de 300 000 florins d'or pour remédier au déficit chronique du royaume. Hugues de Pairaud accorde ce pret à fonds perdus sans en référer au grand maitre. Jacques de Molay ne s'appercevra de cette trahison d'Hugues de Pairaud que pendant la préparation de la nouvelle croisade en épluchant les comptes de l'Ordre. Il démet de ses fonctions le trésorier Jacques de la Tour et l'expulse du Temple. A l'annonce de cette nouvelle le roi est furieux, et le trésorier Jacque de la Tour s'en remet à l'arbitrage du Pape. Convoqué par le Pape Jacques de Molay a la surprise de voir Jacques de la Tour aux cotés du Pape, et durant cette entrevue le Pape lui signifiera qu'il ne comprend pas son refus de fusionner le Temple avec l'Hopital, il lui fera part également des graves rumeurs qui courrent sur l'Ordre du Temple, et enfin lui ordonnera de réintégrer le trésorier du Temple à son poste. Jacques de Molay est abasourdi, anéanti par cette entrevue, quand il quitte le Pape il pressent que l'Ordre est menacé et il organise de suite la mise en lieux sûrs des archives et du Trésor de l'Ordre. Dès Janvier 1307, Jacques de Molay arrete ses préparatifs pour une nouvelle croisade (notamment les tractations secrètes avec les Mongols) .
Jacques de Molay et les dignitaires du Temple consacreront dès lors leur temps à préparer leur défense pour contrer les attaques ignobles des hommes du roi Philippe le Bel et d'une partie du Clergé. Jacques de Molay ne prendra toutefois pas la mesure de la gravité des faits qui sont reprochés aux Templiers, et croira jusqu'a la fin que le Pape protégera l'Ordre de la cupidité du roi de France. Au tout début d'Octobre 1307 Gérard de Villiers maitre du Temple en france, Hugues de Chalon et une centaine de Templiers (Chevaliers et Ecuyers) quittent le Temple à la faveur d'une journée très pluvieuse avec de nombreuses charettes, ce convoi se divise en deux, l'un se dirige vers La Rochelle ou ils embarqueront dans 9 bateaux du Temple pour le Portugal. L'autre se dirige vers Boulogne ou ils embarqueront dans 9 bateaux du Temple pour l'Angleterre, puis l'Ecosse.
(Archives du Vatican - interrogatoires menés par les notaires du Pape en 1308) (Liste des Templiers fuyards - Bibliothèque Nationale de France)
Une extermination de l'Ordre très bien planifiée
Nous connaissons tous ce proverbe : "quand on veut se débarrasser de son chien on dit qu'il a la rage" , le roi de France va donc s'attacher avec l'aide du clergé à ternir la réputation des Templiers (de 1294 à 1303), puis
la cabale montée contre le Temple portera ses fruits, les Templiers seront perçus par le peuple comme des monstres hérétiques (de 1303 à 1307). En 1307 le roi avait réussi son coup il avait accrédité dans la population l'idée que les Templiers étaient devenus des enragés ! Il ne restait plus désormais à ce roi qu'à se débarrasser de ces chiens enragés !
La réussite des Templiers
avait fini par susciter au cours des décennies convoitises et jalousies. Leur retour en France ne fit qu'accentuer leur puissance, ce qui généra une grande peur tant du côté de la couronne de France que du clergé. Jacques de Molay sourd aux injonctions du roi Philippe IV le Bel, concernant la fusion des Ordres de l'Hopital et du Temple ne fit que renforcer la rage de ce Roi cupide. Pas un instant Jacques de Molay n'a cru que le Temple serait abandonné par la Papauté tant il est vrai que le Temple avait été un serviteur zélé de la Chrétienté. Jacques de Molay en homme loyal respectait ses engagements et n'obéissait qu'au Pape, il ne s'apperçu pas de suite que les roues de l'histoire avaient tournées. Il s'en appercevra trop tard pour espérer retourner la situation en sa faveur.
✠ Machination ourdie par le clergé avec la bénédiction du Roi
Avant de poursuivre le récit de cette tragique histoire, et pour ceux qui ne sont pas encore familiarisés avec les Templiers, je reprendrai quelques citations du dernier ouvrage d'Alain DEMURGER ( spécialiste de l'histoire Médiévale ).
Le 13 Octobre 1307 les Templiers sont arrétés et interrogés par les agents Royaux et les Inquisiteurs. Nous disposons des procès verbaux pour les villes de Paris Caen Cahors Carcassonne Nimes. Le Pape n'a à aucun moment été informé de l'action menée par les représentants du Roi.
Il proteste et réagit en ordonnant le 22 Novembre 1307 l'arrestation des Templiers en Occident et à Chypre. Il espére ainsi reprendre la main ! Dès lors après une dure confrontation avec Philippe IV le Bel il obtient l'autorisation d'interroger 72 Templiers (Procès Verbaux conservés au Vatican). Il fait ensuite accepter 2 procédures :
l'une contre les personnes, l'autre contre l'Ordre. La première sera menée par les commissions épiscopales et les inquisiteurs dans les diocèces La seconde sera menée dans les états par des commissions pontificales nommées par le Pape .
Tout ceci aboutira à une première phase de jugement dans le cadre de conciles provinciaux(archevéchés) pour les personnes et dans celui d'un concile oeucuménique pour l'ordre. Nous disposons dans les archives Françaises des enquétes diocésaines de Clermont (juin 1309), Nimes (aout 1310-1311), Elne en Roussillon (qui fait alors partie du royaume de Majorque), une autre incomplète (pas de dates pas de lieux) concerne vraisemblablement le Dauphiné et la Provence (régions non encore intégrées au royaume de France). Hors de France les deux procédures ont été menées parallélement à partir de 1310 et nous disposons des comptes rendus d'interrogatoires pour Chypre l'Angleterre l'Italie les royaumes Ibériques l'Allemagne. Pour ce qui est de la fiabilité à accorder à ces dépositions il convient de préciser que : 1 - la torture fut systématiquement employée à l'encontre des Templiers. 2 - si les interrogatoires menés par la comission pontificale de paris concernent 224 Templiers ils furent plus de 650 à vouloir défendre l'ordre . Cette résistance des Templiers fut brisée net par le coup de force de l'archeveque de sens (dont dépendait Paris). Ce dernier réunit un concile provincial le 11 mai 1310 et jugea les Templiers de sa province, le 12 mai 1310 54 Templiers étaient brulés vifs comme relaps. Le 19 mai 1310 44 Templiers (sur plus de 650) se desistaient de la défense de l'Ordre. Les dépositions de ces 44 Templiers ont été conservées, pas celles des 600 Templiers qui continuérent à défendre l'Ordre. Il convient donc pour se faire une idée sur "la culpabilité des Templiers" d'avoir toujours à l'esprit la façon dont furent menés ces interrogatoires. Source : La persécution des Templiers -pages 14:15-(Alain Demurger)
Chancelier de France, né vers 1260, à Saint-Félix-de Caraman (Haute Garonne), mort en avril 1313. Docteur et professeur és-lois à l'université de Montpellier (1291), il fut anobli par Philippe le Bel, à qui il se dévoua corps et âme, et qui le nomma chevalier de son hôtel. Lors de la querelle du roi avec Boniface VIII, ce fut lui qui accompagné de Sciarra-Colonna arrêta le pape à Anagni (1304). Il fut encore dans l'arrestation des juifs du Languedoc (1306) l'instrument du roi, qui le nomma (1307) garde des sceaux puis (1308) chancelier. Guillaume de Nogaret fut professeur de droit romain à l'université de Montpellier puis conseiller juridique de divers seigneurs, et notamment du roi de Majorque. Entré au service de Philippe le Bel vers 1292, il s'entremit lors de l'achat par le roi de la part qu'avait dans la seigneurie de Montpellier l'évêque de Maguelonne, puis fut juge-mage de la sénéchaussée de Beaucaire (1294), conseiller du roi (1295) et garde du sceau (1307). Il dirigea en fait la politique royale après la mort de Pierre Flote (1302). Le roi l'anoblit par lettres dès 1299. La part la plus importante de son action politique est peut-être l'oeuvre quotidienne pour la défense, la préservation, la définition, voire l'extension des droits du roi à l'intérieur de son propre royaume. C'est le légiste du roi, il s'y montra intransigeant et efficace, mais n'y conquit guère de popularité. On connaît davantage son rôle dans la lutte contre Boniface VIII et dans l'affaire des Templiers. Contre le pape, il infléchit la ligne politique de Flote, qui défendait contre le Saint-Siège le droit du roi à être maître dans son royaume, donc maître de son clergé pour Nogaret, il s'agit surtout de défendre l'Eglise et le royaume contre un pape indigne venu à la curie pour notifier à Boniface VIII un appel devant le futur concile — qui annulait toute sentence que pourrait rendre le pape contre le roi — et placer la personne du pape sous l'autorité de l'appelant, Nogaret se trouva mêlé au tumulte déclenché par une faction romaine (Anagni, 7 sept. 1303) et, par là, compromis avec les fauteurs de violence. Le pape mort, il entretint une lutte de plus en plus vaine contre la mémoire de celui-là
il multiplia les écrits pour se justifier, ce qui contribua à associer son nom au souvenir de l'attentat d'Anagni. Il fut implicitement inclus dans l'absolution négociée en 1311. L'affaire du Temple lui avait également servi de moyen de pression sur la papauté. Nogaret fut le premier homme d'Etat français qui fit appel à l'opinion publique, convoqua systématiquement des assemblées, fit répandre des pamphlets et lança des campagnes de pétitions. L'offensive de 1303 contre Boniface est un modèle du genre. Mais Nogaret demeura souvent à l'arrière-plan, faisant parler ses hommes de confiance, parmi lesquels Guillaume de Plaisians.
C'est ce dernier qui harangua la foule dans les jardins du palais et qui prit part à l'interrogatoire des Templiers.
Nogaret mourut alors que la prépondérance dans la gestion des affaires du royaume était déjà passée au très réaliste Enguerrand de Marigny. Enguerrand de Marigny
Zélé serviteur du roi Philippe le Bel, pendu à Paris le 30 avril 1315. Originaire de Normandie il était savant et rusé, et avait beaucoup d'influence il fut le premier conseiller de Philippe le Bel, ayant autant de pouvoir qu'un maire du Palais. Il fut successivement chambelland, comte de Longueville, châtelain du Louvre, surintendant des finances, grand maître de l'hôtel du roi, chargé de missions en Flandre et en Anglettere, il contribua à l'extermination des Templiers.
Mais la dépréciation de la monnaie et l'établissement de nouveaux impôts lui atttirérent des haines tenaces, et, à l'avènement de Louis X, l'oncle du nouveau roi, Charles de Valois, qu'il avait offensé, le fit arrêter. Son procès fut rapidement instruit et pour obtenir des révélations, on mit ses serviteurs à la torture de plus, on ne lui permit pas de se défendre. Comme Louis voulait se borner à l'exiler dans l'île de Chypre, on suscita en outre contre Enguerrand une accusation de sorcellerie, et une nouvelle commission le condamna à être pendu, ce qui fut chose faite le lendemain de l'arrêt. Louis et Charles, à l'article de la mort, se repentirent de cette injuste condamnation. Le premier légua 10 000 livres à la veuve et aux enfants d'Enguerrand le second fit transférer le corps de sa victime à l'église collégiale d'Ecouis et fonda un service perpétuel pour le repos de son âme. Raoul de Presles
C'est le principal avocat du roi et tombeur des Templiers par sa déposition au procès, dans la représentation du roi au Parlement. Lors des grandes manifestations politiques du règne de Philippe le Bel, auxquelles ce roi voulut donner un caractère national, la commune de Vailly, le 28 juillet 1303, accorda son adhésion à l'appel au concile contre Boniface VIII, et en avril 1308, envoya ses députés aux Etats de Tours, réunis «pour la grant erreur et pour la grant iniquité des Templiers tant orible et amere». La titulature des actes alors expédiés par Vailly était : «major, jurati totaque communitas communie de Vailliaco» (1303), «li maires et li juré de la commune de Vailly et des appartenances» (1308). Pierre de Flote
Le plus connu des légistes méridionaux — formé à Montpellier — rompu à la politique pendant le règne de Philippe le Bel. Originaire du Dauphiné, Pierre Flote fut d'abord au service du dauphin Humbert Ier. Le roi en fit un conseiller en son parlement, en 1291, et lui confia de nombreuses missions, particulièrement en Guyenne et en Languedoc. A partir de 1296, Flote prit en main la politique royale face au pape Boniface VIII, auquel il entendait faire reconnaître le droit du roi à être seul maître dans son royaume, c'est-à-dire le droit de juger et d'imposer tous ses sujets, y compris les clercs. En 1297, il négocia à Rome la canonisation de Louis IX. Chancelier de France en 1300, il joua un rôle essentiel et parfois spectaculaire comme conseiller et porte-parole du roi. C'est ainsi qu'il fut envoyé à Rome par trois fois et qu'il tenta vainement de faire du pape un instrument de la politique royale. En 1301, malgré les prérogatives de l'Inquisition, il dirigea au nom du roi la procédure contre l'évêque de Pamiers, Bernard Saisset, poursuivi pour complot et inculpé d'hérésie. L'année suivante, devant les états généraux réunis à Paris, il mena la lutte contre les prétentions pontificales. Mêlé à toutes les affaires judiciaires et financières du royaume, Flote fut le champion de l'absolutisme royal, il fut aussi le champion de l'indépendance monarchique au sein d'une chrétienté naguère dominée par le pape et l'empereur. Ce juriste fut l'un des premiers à mettre le droit romain de l'Etat au service d'un roi. Chevalier, Flote participa à l'expédition de Flandre et fut tué lors du désastre de Courtrai, le 11 juillet 1302. Guillaume de Nogaret lui succéda. Gilles Aycelin
Montaigu, (Gilles-Aycelin de), homme politique et prélat, né vers 1252 à Glaine-Montaigu (Puy de Dôme), mort à Paris le 23 juin 1318. Elu archevèque de Narbonne (1287), il ne fut ordonné prêtre qu'en 1291, devint un des conseillers de Philippe le Bel, signa (juin 1299) la trève conclue à Montreuil entre la France et l'Angleterre, et fut l'un des instruments du Roi dans sa lutte contre la papauté, et dans ses poursuites contre les Templiers.
Garde des Sceaux en 1309, archevèque de Rouen en 1311, il présida plusieurs conciles provinciaux. Un legs fait par lui servit à fonder à Paris le Collège qui de son nom fut appelé Collège de Montaigu. Durant le procès de l'Ordre et des Templiers, il ne s'est pas opposé alors qu'il aurait du le faire à la condamnation au bûcher de 54 Frères du Temple. Il était trop corrompu tout comme l'archevêque de Sens, «Philippe de Marigny». Il n'avait en tête que l'évêché de Rouen promis par Philippe le Bel pour bons et loyaux services rendu au Roi et à l'état. Guillaume de Paris
Grand inquisiteur et député dans la Maison du Temple de Paris par l'autorité apostolique, afin d'instruire contre les Templiers. Il déclara, 'ayant été informé par le Roi, le Pape et l'Eglise de faits accablants à l'encontre des Templiers, j'ordonne aux Baillis provinciaux d'arrêter tous les Templiers.
Vous leur direz comment le Pape et le Roi ont été informés par plusieurs témoins crédibles de ce que l'Ordre à fait.' Pour arracher les aveux «qu'ils voulaient entendre», les inquisiteurs, ont privé les accusés du plus simple confort «que les plus petites gens avaient dans leurs masures», puis ils leurs présentent un questionnaire préparé à l'avance auquel il leur suffit d'acquiescer. En dernier lieu, faute des aveux espérés et répétés, la torture s'applique. Les moyens de torturer sont à l'époque multiples et variés. Le plus fréquent utilisé pour des bons résultats, est ce que l'on appelle alors la question de l'eau : on place dans la bouche de l'accusé un entonnoir que l'on remplit progressivement d'eau qui provoque l'étouffement. Il y avait aussi à la disposition des inquisiteurs le chevalet : une charpente de bois triangulaire sur laquelle l'accusé était attaché aux poignets et aux chevilles avec des cordes reliées à un treuil. Quand on actionnait le treuil à l'aide d'une roue à cliquets, les cordes se tendaient et disloquaient les articulations des poignets et des chevilles. L'estrapade : le supplicié avait les mains liées dans le dos par une longue corde qu'on passait autour d'une poutre en plafond. On hissait l'accusé jusqu'en haut et on le laissait tomber brusquement jusqu'au raz du sol. Pour raffiner ce supplice, on ajoutait des poids suspendus aux pieds et pire encore, pour les accusés qui ne confessaient pas ce que les inquisiteurs voulaient entendre, les poids étaient suspendus aux testicules. Les Brodequins : ou on brûlait la plante des pieds et autres parties du corps... Le résultat fut radical, les cent trente-huit Templiers parisiens interrogés une première fois, sans aveu furent cent trente-quatre à avouer certaines des fautes mentionnées dans le formulaire après la torture.
✠ Clément V fait une dernière tentative pour sauver les Templiers
✠ Philippe le Bel s'acharne honteusement sur les Templiers
Le roi n'en restera pas là et harcélera le Pape pendant plusieurs années afin d'obtenir la dissolution de l'Ordre des Templiers, de guerre lasse et à bout de forces, Clément V abandonnera les Templiers, puis ordonnera la suppression de l'ordre, au concile de Vienne, en 1312.
Sous la pression de Philippe le Bel, le pape Clément V émet le 02 mai 1312 la
bulle Ad providam 1312. bulle Ad providam
, ordonnant la suppression de l'Ordre.
✠ Dissolution de l'ordre et extermination des Templiers
✠ Malédiction lancée par Jacques de Molay brulé en mars 1314
Le lendemain, 19 mars 1314, sur le bûcher dressé sur l'île aux Juifs, en face du Palais de la Cité, Jacques de Molay s'écrie :
"Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste chatîment ! Maudits ! Maudits ! soyez tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races !" La malédiction du grand-maître allait s'avérer : Clément V meurt le 20 avril 1314 d'étouffement. Philippe le Bel décède dans la nuit du 26 au 27 novembre 1314 d'un ictus cérébral ses trois fils mourront dans les 12 années à venir, sans laisser de descendance mâle, mettant ainsi fin à la lignée des Capétiens directs.
C’est l’Ordre des Hospitaliersqui, finalement, hérita des biens de l'Ordre du Temple. Partout en France, ils prirent le relais de leurs «cousins Templiers», et ceci jusqu’à la
De nos jours certaines théories circulent, concernant l'implication des sociétés Maçonniques dans le mouvement pré-révolutionnaire Français. Si vous désirez en savoir plus rien de plus simple !
De nos jours, dans la mémoire collective, les Templiers occupent toujours une place spéciale, car,
le Trésor des Templiers
et le secret des Templiersalimentent une littérature abondante, des recherches historiques et archéologiques permanentes en Europe et au delà jusqu'en Amérique du nord.
Les Templiers sont toujours parmi nous
Ainsi donc, après 2 siècles d'une existence tumultueuse s'achevait tragiquement l'histoire de cet
Jacques de Molay dernier grand maitre . Ordre Prestigieux.
Mais, est il possible que le Temple ait survécu à sa destruction ordonnée en 1312 par le Roi de France et le Pape ? Si oui, de quelle manière cet esprit se manifeste
de nos jours, au XXI ème siècle ?
Restons factuels
Revenons au Vendredi 13 Octobre 1307, date de l'arrestation de tous les Templiers de France, orchestrée par Guillaume de NOGARET. Début Octobre 1307, Gérard de Villiers maitre du Temple en france, Hugues de Châlons, qui avaient eu vent du projet royal décidérent du départ d'une centaine de Templiers avec un convoi de charettes. Ce convoi se divisa en deux, le premier à destination de l'Angleterre via le port de Boulogne sur mer. Le premier convoi accosta en Angleterre près de WEYMOUTH d'où il fut refoulé dès le 23 Octobre 1307 par ordre du roi d'Angleterre gendre de Philippe le BEL. Ces Templiers reprirent donc la mer pour accoster en Ecosse, dans la région de KILWINNING, dont ils firent un centre Templier. Le second convoi prit la route du Portugal via le port de La Rochelle. En conclusion, et bien que cette arrestation ait été préparée plusieurs semaines à l'avance dans le plus grand secret, certains hauts dignitaires de l'Ordre du Temple, en furent prévenus. Comment ces Templiers ont—ils pu se laisser arrêter, sans opposer de défense. L'Ordre comptait alors 9000 Commanderies et plus de vingt mille chevaliers en France sans compter les novices les sergents, possédait une cavalerie, possédait sa propre flotte, était tout puissant et très bien organisé. Peut—on croire encore que le secret de leur arrestation ne fut pas dévoilé au moins une fois, il est fort probable que ce secret fut rompu et que certains dignitaires Templiers furent averti mais hélas trop tard pour organiser une quelconque résistance.
Il y eu donc des arrestations, mais néanmoins certains chevaliers du Temple réussirent à échapper aux prévôts. Ils se réfugièrent en Lorraine chez les Teutoniques, en Ecosse, d'autres se replièrent sur leur forte position portugaise de THOMAR.
La légende et le Templarisme
veulent également que Jacques de MOLAY aurait investi de sa puissance le F. Jean—Marc LARMENIUS ,
Jacques de MOLAY ne sachant pas écrire, c'est verbalement que des instructions secrètes lui auraient été communiquées quelques heures heures avant l'arrestation. Des dignitaires auraient pu se réunir en cercle restreint pour décider de l'avenir de l'Ordre, il est même possible que Jacques de MOLAY ne fut pas le principal personnage, mais qu'il aurait reçu des directives données par des autorités supérieures et secrètes. Ces séances secrètes expliqueraient les termes du procès, et, également les filiations possibles nouées au coeur même de la terre Sainte, avec tous ces chevaliers musulmans qui avaient le même idéal. Lire la suite ici
Filiation de l'Ordre du Temple : ce qui est vrai
Geoffroy de Saint-Omer
C'est le seul co-fondateur de l'Ordre dont les origines soient attestées et prouvées, pour ce qui concerne l'autre
co-fondateurHugues de Payns personne à ce jour n'a été capable de produire des documents concernant sa naissance, et il se peut donc fort bien que ce Hugues aux origines incertaines ne soit autre que le frère de Geoffroy que tout le monde appelait Hugues des Païens.
A l'époque des Templiers, les chevaliers étaient adoubés, ce qui avait pour but de réserver la chevalerie à une caste : celle de la noblesse. Pour devenir Templier les nobles qui étaient déjà chevaliers prononçaient leurs voeux et prétaient serment lors d'une cérémonie de réception ( armement ). Pour les autres laïcs qui n'étaient pas nobles, ils prononçaient leurs voeux et prétaient serment lors d'une cérémonie de réception ( armement ), ils avaient été au préalable Novices puis Sergents. Pour être Templier il n'y avait donc pas de cérémonie d'adoubement mais uniquement une cérémonie d'armement .
Les armements de chevaliers de nos jours respectent les us et coutumes de l'Ordre en vigueur au XII ème siècle. Si cela vous intéresse contactez nous, n'hésitez pas ! osez !
et vous y verrez 3 croix Templières en bas, de plus, la languette basse est noire et blanche (couleurs du gonfanon templier). Ceci n'est pas banal, et après vérification des blasons de tous les Papes, c'est le seul Pape qui a utilisé les symboles de l'Ordre du Temple pour créer son blason. Que peut bien signifier une telle volonté ?
Il pourrait y avoir une explication :
la réhabilitation des Templiers
par l'Eglise Catholique. Il se peut également que cela ne soit qu'une simple reconnaissance personnelle des Templiers par le Pape Benoit XVI.
Ci dessous le blason de l'Artois, puis des diverses villes qui ont adopté sur leur blason le créquier de la famille De Créquy. Mahaut De Créquy née en 1037 était la grand mère de Geoffroy de Saint-Omer.
Ci dessous évolution de l'Artois, au fil des siècles. L'Artois fut l'objet de toutes les convoitises pendant 8 siècles.
Ci dessous quelques photos de Saint-Omer, la cathédrale, l'église des Jésuites, l'église Saint denis, l'église du saint Sépulcre.
La ville de Saint-Omer : berceau des Templiers.
Saint-Omer à la lisière de la Flandre et de l'Artois.
A l'époque de la création des Templiers
, Saint-Omer est une ville du comté de Flandre, et elle restera Flamande jusqu'en 1212, après 1212 elle est versée au comté d'Artois. C'est de cette ville que sont partis Geoffroy de Saint-Omer et ses frères pour la première Croisade. D'autre part, Boulogne sur mer vit naitre Godefroy (dit de Bouillon) et Baudouin (1er roi Chrétien de Jérusalem). Ainsi, et contrairement à l'idée reçue, la création de l'Ordre du Temple procéde de la volonté des hommes natifs de cette région du nord de la France et non des hommes natifs du Midi de la France. Vous ne savez sans doute pas ce qui poussa Godefroy de Bouillon à organiser la première croisade, alors que les seigneurs Français ne se bousculaient pas
pour entreprendre cette mission, pour en connaitre la raison, lisez la suite en cliquant sur les flèches De nos jours en Artois subsistent certaines commanderies, et si l'Artois n'avait pas été le théatre de dévastations liées aux guerres entre 1415 et 1945 il y en aurait encore bien plus. Il subsiste également un plus grand nombre de commanderies templières dans la moitié Sud de la France, car celle ci fut plus épargnée par les destructions massives liées aux guerres de l'an 1400 à la fin de la dernière guerre mondiale.
Ces commanderies templières témoignent du savoir faire et de l'obstination d'hommes remarquables qui ont vécu et sont morts pour leur idéal, c'est cet idéal que les Templiers modernes contribuent à faire vivre de nos jours.
Croisés, Templiers originaires de la Flandre médiévale
Partis lors de la première croisade en Aout 1096 :
- Godefroy de Bouillon né en 1057 à Boulogne sur mer et mort en 1100 en revenant d'une expédition contre le sultan de Damas, il est problabe qu'il ait succombé à la peste.
- Geoffroy de Saint-Omer qui fonde en 1118 l’Ordre du Temple.
- Hugues le païen frère de Geoffroy de Saint-Omer qui a administré un temps la principauté de Galilée et la Seigneurie de Tibériade.
- Gérard de Saint-Omer Templier discret basé à Tripoli.
- Guillaume 1er encore appelé Hoston, leur père qui secondera Robert II dit de Jérusalem, dans ses périgrinations au Proche Orient. Il quittera Jérusalem en Octobre 1099 avec Robert II pour rentrer chez lui.
- Gérard Sire de Créquy Templier basé à Tripoli.
- Toute la chevalerie Flamande,
cliquez ici .
Quelques années plus tard les rejoindront :
- Nicolas de Mailly seigneur de Mailly et Senlis Croisé avec le roi Louis VII en 1147.
- Raoul Sire de Créquy Croisé fait prisonnier en 1147 ( 10 ans de captivité ) à Laodicé (Judée Samarie).
- Roger de Créquy Croisé mort au combat à Laodicé (Judée Samarie) en 1147.
- Geffroi de Créquy Croisé mort au combat à Laodicé (Judée Samarie) en 1147.
- Gautier châtelain de Saint-Omer Croisé qui deviendra seigneur de Tibérias en 1150.
- Colette de Créquy participa à la 3 ème croisade avec Philippe Auguste.
- Hugues II de Saint-Omer, Croisé qui deviendra prince de Galilée.
- Odo de Saint-Omer, Croisé qui deviendra connétable de Tripoli, seigneur de Gogulat.
- Hellin 1er de Wavrin (fils de Roger III) chevalier croisé en 1187 et mort au combat à Acre en 1191 .
- Raoul de Saint-Omer, Croisé qui deviendra sénéchal de Jérusalem, prince de Galilée, seigneur de Sarepta .
- Guillaume IV, Châtelain de Saint-Omer, Croisé qui deviendra seigneur en Judée Samarie.
- Jacques de Saint-Omer Croisé qui deviendra seigneur en Judée Samarie .
- Armand de Créquy Croisé en 1201 mort au combat en terre Sainte en 1204 pendant la 4 ème croisade sous les ordres de Boniface de Montferrat.
- Gautier de Saint-Omer Croisé qui deviendra seigneur en Judée Samarie au siège de Damiette en 1218 .
- Philippe de Créquy Croisé pour la 8 ème croisade.
- Baudouin IV de Créquy Croisé Connétable de Constantinople en 1245.
- Baudouin d'Arras, seigneur d'Arras, de Dainville, de Mareuil .Croisé en 1247/1248 avec Louis IX, marié à Chretienne de Selles Dame de selles, de Bazinghem, de Beugny, et Seninghem.
- Pierre Tristan seigneur de Passy (en Valois) et d’Ostel, Bailli d’Arras, Aire, Saint-Omer et Calais, Croisé avec Louis IX en 1247/1248 .
- Gilles 1er de Mailly Croisé avec Louis IX en 1245 .
- Jean Beauffort «du Ransart» Croisé en 1248.
- Gilles II de Mailly Croisé en 1247 et 1269 .
- Jacques de Mailly Croisé en 1247 chevalier de Saint Jean de Jérusalem, puis Templier .
- Jean de Saint-Omer, baron de Passava, Croisé maréchal de Morée en 1278 .
- Nicolas II de Saint-Omer, Croisé co-seigneur de Thèbes, bail de Morée, en 1294 .
- Nicolas III de Saint-Omer, Croisé co-seigneur de Thèbes en 1296 .
Histoire agitée de la province d'Artois
L'Artois correspond à peu près au pays de la tribu gauloise des Atrébates, dont la capitale Nemetocenna est devenue Arras.
Dans sa Guerre des Gaules, Jules César apparente les Atrébates aux peuples belges originaires de Germanie qui ont envahi les territoires du Nord de la Gaule entre le IV ème et le II ème siècle avant l'ère chrétienne. Il est probable que c’est au cours d’un de ces mouvements de populations que les Atrébates se sont installés dans la région d’Arras, où ils ont fondé une cité : Nemetocenna. Ils correspondent archéologiquement aux Celtes danubiens. Ils descendent de ces peuples celtes en mouvement au III ème siècle avant J.C tout en s'étant agrégés au substrat celtique préexistant. Jules César fait état pour la première fois des Atrébates en nous renseignant sur un contingent de 15 000 guerriers mis à la disposition d’une coalition belge. En 57 avant J.C, ils participent à l'attaque de Bibrax (identifié à l'oppidum de Saint-Thomas dans l'Aisne) et à la bataille de l'Aisne. La même année, lors de la bataille du Sabis sur la Selle, les Atrébates, associés aux Nerviens et aux Viromanduens affrontent les légions romaines. Ils sont défaits par l’aile gauche de l’armée romaine tenue par les IXe et Xe légions. Après ce revers, la période qui suit est marquée par la coopération des Atrébates aux projets de Jules César qui trouve un allié efficace en la personne de Commios. Attesté comme roi des Atrébates en 55 avant J.C (César désigne Commios comme roi après la défaite contre les Nerviens et les Viromanduens), il est envoyé par Jules César en Bretagne afin de convaincre les tribus du Sud de se soumettre au peuple romain. Les Romains désignent également Commios comme roi des Morins. Jules César dispense les Atrébates, pour s’être acquittés au mieux de cette mission, du tribut levé sur les populations conquises et leur restitue leurs lois et leurs institutions. Mais lors du soulèvement général en 52 avant J.C, Commios prend fait et cause pour le parti gaulois et fait alliance avec Vercingétorix, ce qui lui vaut d’être victime d’une tentative d’assassinat commanditée par le tribun Titus Labienus, lieutenant de Jules César. À la tête de quatre mille de ses guerriers, Commios se rend à Alésia afin de soutenir Vercingétorix dans sa lutte pour l’indépendance. Cette tentative échoue. Commios tente une nouvelle révolte en 51 avant J.C, il s'allie tout comme les Ambiens, les Bellovaques et les Bituriges, au Bellovaque Correus mais les Belges sont une fois encore défaits dans les environs de l'Aisne et de l'Oise. Commios devra se réfugier en Bretagne.
Les Romains intégrèrent cette région dans la province romaine de Belgique en 50 avant J.C.
Pour comprendre pourquoi la mer du nord arrivait jusqu'à Saint-Omer en l'an 750, puis ensuite se retira de l'an 750 à l'an 1000, puis revint à nouveau jusqu'à Saint-Omer de l'an 1000 à l'an 1300, puis se retira encore après l'an 1300, il convient de lire ceci
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Dans la seconde moitiée du IX ème siècle, Saint-Omer sera ravagée deux fois par les Vikings du Danemark qui opéraient toujours par surprise et de nuit. Mais la troisième fois que les Vikings débarquérent de nuit à Sithiu pour s'adonner à leur sport favori ( la razzia ), ils furent très surpris car ils étaient attendus de pied ferme par la population. Si vous désirez connaitre comment se termina cette bataille mémorable cliquez ici
L'Artois avait été donnée en 863 par Charles le Chauve à Judith sa fille, lors de son mariage avec Baudouin Bras de Fer, Comte de Flandre. Avec le pagus d'Artois, la ville entra en 932 dans la possession des Comtes de Flandre, et au cours des XII ème et XIII ème siècles, l'industrie textile y fut florissante. Au cours de sa période de plus grande prospérité, la ville fut en Occident une des premières à bénéficier d’institutions communales au début des années 1070. Ces institutions prennent la suite d’institutions d’entraide de voisinage, formalisées sous forme de confrérie, qui évolue ensuite en guilde marchande, y sont codifiés, les beuveries mais aussi les conditions d'admission, le rôle des doyens, l'entraide, la charité envers les pauvres, l'entretien des places et des remparts, qui a donné naissance à la commune.
Cette commune est un soutien pour le comte de Flandre qui lui a accordé ces libertés. Par la suite, elle dut céder à Bruges la première place pour le tissage. L'Aa est canalisé dès 1165 jusqu'à Gravelines, qui constituera l'avant-port de la cité audomaroise. Après avoir été longtemps possédée par les Comtes de Flandre, sous la suzeraineté de la France, l'Artois fut réuni à la couronne par Philippe-Auguste en 1180, et donné en 1237, avec titre de Comté, par Saint Louis à Robert, son frère aîné, le Comte d'Artois.
Après avoir relevé des ducs de Bourgogne, l'Artois passa par héritage aux Habsbourg d'Espagne et fut re-rattachée définitivement à la France après la guerre de Trente Ans, le 7 novembre 1659 aux termes du traité des Pyrénées sauf Aire-sur-la-Lys et Saint-Omer (l'Artois réservé) qui ne devinrent Françaises qu'en 1678.
L'unité artésienne, c'est d'abord celle de la Province de l'Ancien Régime. Les limites en sont fixées à travers les épisodes des guerres médiévales particulièrement tumultueuses qui ont vu les terres comprises entre Picardie et Flandre d'une part, Cambrésis et Boulonnais d'autre part osciller de la puissance française, à l'anglaise et à la flamande puis à la bourguignonne. Le faciès de la province est surtout modelé au XVI ème siècle avec l'intégration à l'empire de Charles Quint. François 1er songe à faire la guerre à Charles Quint,
il rencontre le roi d'Angleterre Henri VIII pour obtenir son aide (entrevue du Camp du Drap d'Or en juin 1520). En 1521, tout le pays entre Arras et Doullens est dévasté par les armées de François 1er. En 1526, le Roi de France renonce à sa souveraineté sur la Flandre et l'Artois : le traité de Madrid établit la suzeraineté de l'empereur sur l'Artois dès cette date l'administration impériale marque son empreinte sur la structure provinciale. L'Artois devient une province des Pays-Bas espagnols.
- Les États d'Artois sont reconnus ils sont composés de représentants du clergé, de la noblesse et des villes ils siègent a Arras et assurent l'administration de la Province.
- Un Conseil d'Artois est créé (1530) il exerce les fonctions de "Cour d'Appel" de toutes les juridictions.
- Un nouveau système fiscal est mis en place (1536).
En 1537, François 1er envahit à nouveau l'Artois. La conquête fut facile et les villes et châteaux d'Hesdin, de Saint-Pol, de Saint-Venant tombèrent en peu de jours au pouvoir du Roi de France. Ses troupes se répandirent par tout le pays qu'elles ravagèrent. Les habitants des villages ravagés adressèrent à leurs gouvernants des suppliques où ils leur exposaient leur misère et l'impossibilité d'acquitter leur impôt. Henri II, successeur de François 1er continue la guerre contre Charles Quint. En fait il faut attendre 1559 et le Traité du Cateau-Cambrésis pour que cessent les guerres ravageuses En 1553 Charles Quint ordonne la destruction complète des villes suivantes (liste non exhaustive, car tous les villages situés sur une bande de 15 kms entre ces deux villes distantes de 38 kms qui avaient résisté furent rasés ! )
1553 : Destruction de Thérouanne
1553 : Destruction de Hesdin
Les traités de Cambrai ( 1529 ), du Cateau-Cambrésis ( 1559 ) et de Vervins ( 1598 ) confirment la domination espagnole en Artois.
Ce n'est qu'en 1645, que les Français se rendent maîtres de Béthune, Lens, Lillers et Saint-Venant. En 1648, le prince de Condé remporte sur les Espagnols dans les plaines entre Lens et Grenay une victoire qui conduit au traité de Westphalie. En 1649, Saint-Venant est repris par les Espagnols. En 1657, Turenne prend Saint-Venant aux Espagnols et porte le dernier coup à leur puissance par la victoire des dunes. L'Artois est finalement rattachée à la France en 1659 (Traité des Pyrénées) sauf l'Artois " réservé " mais la structure administrative, judiciaire et fiscale de la Province est globalement confirmée par Louis XIV et ses successeurs. En 1679, le traité de Nimègue donne à Louis XIV la possession de la plus grande partie de la Flandre. De 1710 à 1713, les Anglais parcoururent l'Artois et enlevèrent aux Français Béthune et Saint-Omer.
La victoire de Denain, suivie du traité d'Utrecht (1713) donnèrent, définitivement à la France l'Artois et la Flandre Française. Ce traité marque enfin la fixation définitive de la frontière du Nord et le retour à la paix, en Flandre et en Artois, pour près d'un siècle. L'Artois, pays d'États, garde une autonomie relative par rapport aux intendants (L'Artois est rattachée comme le Boulonnais à l'intendance de Picardie jusqu'en 1754 puis à celle de Flandre).
- Un système fiscal original est maintenu la province ne paie pas les impôts royaux (ni taille, ni gabelle, ni aides) les États versent annuellement une somme forfaitaire. Cette somme est récupérée par l'application de la fiscalité héritée de l'époque impériale en particulier le paiement par les tenanciers de la terre de vingtièmes et centièmes. Ceux-ci donnent lieu en 1779 à la mise à jour de nouvelles matrices qui constituent une source exceptionnelle pour la connaissance des structures foncières de la très grande majorité des villages (Archives du Pas-de-Calais, Série C). Globalement, ce système fiscal même Si l'on y inclut quelques impôts indirects (sur les boissons) est moins lourd pour les Artésiens que la fiscalité royale pour la plupart des Français (environ 5 % du produit des récoltes contre plus de 10 % dans la plupart des pays d'élections ).
La légèreté relative de la fiscalité artésienne n'empêche pas les ruraux de protester en 1789 dans de nombreux Cahiers de doléances contre la mauvaise gestion des États provinciaux et plus irrégulièrement contre l'exemption dont bénéficient les privilégiés.
- Le maintien de la structure provinciale s'accompagne d'une indiscutable affirmation de l'attachement particulariste des Artésiens, état d'esprit non négligeable dans la perspective des événements révolutionnaires. Dès 1790, le découpage administratif bafoue le cadre provincial en créant un département du Pas-de-Calais qui ajoute à l'Artois le Boulonnais, le Calaisis et qui a pour préfecture une ville excentrée, Arras.
La domination bourguignonne n’a pas laissé d’institutions étatiques particulières : force de la seigneurie et des institutions féodales. De la période impériale, la province a conservé le Conseil d’Artois qui intervient comme haute cour de Justice et que l’on voit fonctionner très souvent comme une sorte de Cour d’Appel. C’est la monarchie française qui enferme la région dans un système étatique véritable. L’oeuvre d’assimilation de la monarchie française a cependant porté ses fruits car, de “ province réputée étrangère ”, la province était intégrée dans la nation française à la fin de l’Ancien Régime. La vie économique semble reconstituée : la province uniquement agricole s'enrichit du commerce des grains : les villes se rebâtissent, la vie intellectuelle renaît ...
Liste complète des comtes d'Artois
Plusieurs maisons se sont succédées à la tête du Comté d'Artois.
Maison capétienne d'Artois:
Robert Ier d'Artois (1216-1250). Il est le fils de Louis VIII (roi de France) et de Blanche de Castille.
Frère de Saint Louis, il est tué à Mansourah pendant la septième croisade.
Robert II d'Artois (1250-1302). Il est le fils du comte Robert Ier et de Mathilde de Brabant (1224-1288), dite Mahaut de Brabant.
Mathilde d'Artois (1268-1329) dite aussi Mahaut d'Artois. Elle est la fille du comte Robert II d'Artois et d'Amicie de Courtenay, héritière ou dame de Conches. Par mariage avec Othon IV de Bourgogne elle devient comtesse de Bourgogne. Elle déboute Robert III (1297-1342), de ses droits et s'empare du comté d'Artois.
Maison d'Ivrée:
Jeanne II de Bourgogne aussi appelée Jeanne I d'Artois. Elle est la fille de la comtesse Mathilde et d'Othon IV de Bourgogne. Par son mariage avec le futur Philippe V le Long elle devient reine de France.
Capétiens directs:
Jeanne de France (1308 - † 1347). Elle est la fille de Jeanne II de Bourgogne et du roi Philippe V Le Long. En épousant Eudes IV de Bourgogne, elle lui transmet le comté d'Artois.
Maison capétienne de Bourgogne:
Eudes IV de Bourgogne (1295 - † 1349). Il est le fils du duc Robert II de Bourgogne († 1306) et d'Agnès de France († 1325), fille de Saint Louis. Duc de Bourgogne à la mort de son frère Hugues V de Bourgogne, il devient comte d'Artois en épousant Jeanne de France.
Philippe Ier de Bourgogne dit Philippe de Rouvres. Né en 1346 à Rouvres, il est le petit-fils de Jeanne de France et d'Eudes IV et donc le fils de Philippe de Bourgogne († 1346) et de Jeanne Ire d'Auvergne († 1360). A sa mort en 1361, ses possessions furent démembrées.
Capétiens directs:
Marguerite de France (1309 - † 1382). Elle est la fille du Fille du roi de France Philippe V le Long et de la comtesse Jeanne II, elle hérite de son petit-neveu Philippe Ier pour les comtés de Bourgogne et d'Artois. Elle épouse le comte Louis Ier de Flandre († 1346).
Maison de Dampierre:
Louis II de Flandre (1330 - † 1383) dit Louis II de Mâle. Il est le fils de Marguerite de France et de Louis Ier de Flandre. Il épouse Marguerite de Brabant, fille du duc Jean III de Brabant. À sa mort en 1383, sa fille Marguerite III hérite de toutes ses possessions.
Marguerite III de Flandre (1350 - † 1405). Elle est la fille de Louis II de Flandre et de Marguerite de Brabant. En secondes noces, elle épouse le duc Philippe II de Bourgogne, fils du roi de France Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg.
Maison capétienne de Valois-Bourgogne:
Philippe II de Bourgogne dit Philippe le Hardi est né à Pontoise en 1342. Il est le fils du roi Jean II le Bon. À la mort de son beau-père Louis II de Flandre, il cohérite avec son épouse Marguerite III de Flandre de toutes ses possessions. Il décéde en 1404.
Jean Ier de Bourgogne (1371 - † 1419) dit Jean sans Peur. Il est le fils de Philippe II le Hardi et de Marguerite III de Flandre, il épouse Marguerite de Bavière (1363-1423), fille d'Albert Ier de Bavière, comte de Hainaut. Philippe III de Bourgogne (né en 1396 à Dijon et mort en 1467), dit Philippe le Bon. Il est le fils du duc Jean Ier de Bourgogne et de Marguerite de Bavière, il épouse en secondes noces Isabelle de Portugal († 1472).
Charles de Valois-Bourgogne (né à Dijon en 1433 et mort à Nancy en 1477), dit Charles le Téméraire. Il est le fils du duc Philippe III de Bourgogne et d'Isabelle de Portugal, il épouse en secondes noces Isabelle de Bourbon (décédée en 1465), fille de Charles Ier de Bourbon. En 1477, il fut tué devant Nancy. Avec lui s'écroula le vaste édifice des ducs de Bourgogne de la maison de Valois. Marie de Bourgogne (née à Bruxelles en 1457 et décédée en 1482). Elle est la fille du duc Charles le Téméraire et d'Isabelle de Portugal.
Elle est duchesse de Brabant, de Limburg, de Luxembourg, et comtesse de Flandre, d'Artois, de Hainaut et comtesse palatin de Bourgogne. Elle épouse le futur empereur Maximilien Ier de Habsbourg (décédé en 1519).
Maison de Habsbourg:
Maximilien Ier de Habsbourg (né en 1459 à Wiener Neustadt, Autriche et décédé en 1519). Il est le fils de Frédéric III du Saint-Empire, il épouse Marie de Bourgogne, fille du duc Charles le Téméraire. À la mort de cette dernière, le comté d'Artois passe à son fils Philippe de Habsbourg.
Philippe de Habsbourg (1478 - † 1506) dit Philippe le Beau. Il est le fils de Maximilien Ier de Habsbourg et de Marie de Bourgogne, il épouse Jeanne Ire de Castille, fille du roi Ferdinand II d'Aragon et d'Isabelle Ire de Castille. Charles de Habsbourg (1500 - † 1558) dit Charles Quint. Il est le fils de Philippe de Habsbourg et de Jeanne Ire de Castille, il épouse Isabelle de Portugal (1503-1539), fille de Manuel Ier de Portugal.
Philippe II d'Espagne (né en 1527 en Valladolid et décédé en 1598). Il est le fils de Charles Quint et d'Isabelle de Portugal, il épouse en quatrièmes noces sa nièce Anne d'Autriche, fille de l'empereur Maximilien II du Saint-Empire. Philippe III d'Espagne (né à Madrid en 1578 et décédé en 1621). Il est le fils de Philippe II d'Espagne et d'Anne d'Autriche, il épouse sa cousine Marguerite d'Autriche-Styrie, sœur de l'empereur Ferdinand II du Saint-Empire.
Philippe IV d'Espagne (né en 1605 à Valladolid et décédé en 1665). Il est le fils de Philippe III d'Espagne et de Marguerite d'Autriche, il épouse Élisabeth de France (1602-1644), fille aînée roi de France Henri IV.
Maison de France:
Lors de la paix des Pyrénées de 1659, Philippe IV d'Espagne dut céder l'Artois, le Roussillon, plusieurs villes flamandes et donner sa fille à Louis XIV (le roi de France). Conquis difficilement entre 1640 et 1658, l'Artois, moins les châtellenies de Saint-Omer et d'Aire (« Artois réservé »), revient à la France par le traité des Pyrénées (1659) le traité de Nimègue (1678) donne à la France l'« Artois réservé ». Le titre de comte d'Artois est, en 1757, donné par Louis XV à son petit-fils Charles Philippe, le futur Charles X, qui en sera le dernier titulaire.
Les Croisés Flamands précurseurs de la 1ère Croisade.
Les Flamands ont très tôt participé aux grands pèlerinages armés vers la Terre Sainte (intérêt attesté dès 1085, en Syrie, notamment) tels : Robert 1er «Le Frison». Il se rend à Jérusalem et au Mont Sinaï, de 1085 à 1091 et aide Alexis Comnène dans sa lutte contre les Bulgares et les Sarrasins. Ce type d'expédition préfigure les Croisades, qui vont être lancées quelques années seulement après le retour de Robert. Le comte ramène d’ailleurs une lettre d’appel au secours d’Alexis Comnène, se reconnaissant même Vassal des Princes Latins, lettre qui eut un écho très large. Walner de Courtrai et Bourchard de Comines partent avec une armée de 500 chevaliers flamands au secours de l’empereur de Constantinople en 1090 pour la défense de Nicomédie.
D'autres Croisés Flamands dans la 1ére Croisade.
En 1096, lors de la 1ère Croisade, ils sont nombreux à s’illustrer... : Baudouin de Gand En mai 1097, l'armée des croisés assiège la ville de Nicée, c’est durant ce siège que Baudouin de Gand est tué. Robert II dit «L’Epée des Chrétiens» . Jean Avoué d’Arras . Robert Avoué de Béthune . Gérard de Lille . Gauthier de Douai. Gérard d’Avesnes . Philippe vicomte d'Ypres. Formold préteur d'Ypres. Bauduin, Siger, Gislebertet 3 des fils de Winemar 1er de Gand . Burchard de Comines. Hellin de Wavrin. Gautier de Nivelles. Gérard de Lille. Gautier de Sotenghien. Enguerrand de Lillers. Hugues comte de Saint-Pol et son fils Enguerrand. Gauthier et Bernard de Saint Valéry. Gauthier de Lottighem. Le seigneur de Longueval surnommé "Dragon". Wilhem sire de Merk. dreux de Monchy. Drogon seigneur de Nesle. Jean d'Offekerque. Anselme de Ribemont. Foulque de Guines. Gérard de Bournonville. Roger,Enguerrand,Lyonnel, de Bournonville. Valeran,Antoine, Gorcéal, de Bournonville. Gauthier de Breteuil. Hermann de Cany. Guillaume comte de Clermont. Thomas 1er de Coucy. Rimbaud Creton d'Estourmel. Adelard d'Estrées. Hugues de Fauquembergues. Eustache de Fiennes. Gautier de Calais. Garnier de Grès. Manassés comte de Guines. Baudouin d'Hermelinghem. Arnould II baron d'Ardres. Raoul d'Audreselles. Gervais de Bazoches. Renaud de Beauvais. Jean d'Haveskerke. Siger de Courtrai. Walner d'Aldenbourg. Gratien d'Ecloo. Hermar de Zomerghem. Steppo gendre de Winemar de Gand. Josseran de Knesselaer. Bauduin de Bailleul. Gilbodon de Flêtre. Rodolphe de Liederzesle. Albert de Bailleul. Gautier avoué de Bergues. Folcraw châtelain de Bergues. Godefroi châtelain de Cassel et son fils Rodolphe. Arnoul d'Audenarde. Rasse de Gavre. Robert de Lisques. Guillaume d'Hondschoote. Thémard de Bourbourg. Francio d'Herzeele. Eustache de Thérouane. Erembold châtelain de Bruges. Albo de Rodenbourg. Adelard de Straten. Etienne de Boulers. Reingotus de Molembeke. Conon d'Eynes. Guillaume de Messines. Guillaume de Wervicq. Salomon de Maldeghem. Lambert de Crombeke. Servais de Praet. Thierri de Dixmude. Daniel de Tenremonde. Herman d'Aire. Alard de Warneton. Hugues de Rebecq.
et une multitude d'autres chevaliers.
Les Croisés Flamands dans les autres Croisades.
Thierri 1er de Flandres (Thierri III d’Alsace, alias «de Lorraine») 15 ème comte de Flandres investi par le Roi Louis VI, et comte d’Artois, croisé (à 4 reprises : 1138, 1147, 1157 et 1164). Philippe 1er d’Alsace 16 ème comte de Flandres, trois fois croisé (1173, 1177, mort le 01/07/1191 au siège d’Acre). Baudouin VI de Hainaut . Baudouin IX de Flandres (Empereur Baudouin 1er), 18 ème comte de Flandres s’allie à Richard 1er d’Angleterre en 1197, dirige la croisade flamande à Acre (avec Jean. de Nesle, Châtelain de Bruges, fin 1202), élu 1er Empereur latin de Constantinople (couronné 16/05/1204 à Sainte-Sophie), vaincu près d’Andrinople (14/04/1205) par Kalojan, Tsar de Bulgarie . Yolande de Hainaut née 1175 décédèe le 24-26/08/1219 (Constantinople) margravine de Namur (1213), Impératrice de Constantinople (couronnée 09/04/1217 à Saint-Laurent de Rome - 1219), Régente de l’Empire Latin (1217). Eustache de Hainaut mort après 1217 chef militaire puis Régent du Royaume de Thessalonique (1210-1216) . Henri de Hainaut 1176-1216 2 ème Empereur de Constantinople (1206-1216) assassiné à Thessaloniki . Pierre de Courtenay comte de Namur fut tué en 1217 dans les défilés en Albanie.
Une famille au coeur de l'Ordre du Temple les "De Crequy"
Cette famille est directement issue des Rois Mérovingiens.
Et c'est aussi l'une des plus célèbres dans les régions d'Artois, de Picardie et dans d'autres provinces en France. Le nom provient du village Créquy située en Artois. Il serait fastidieux de citer les membres de cette famille illustre tant il est vrai qu'ils furent très nombreux au fil des siècles à servir la France. Les Decrequy plongent leurs racines chez les Mérovingiens dont le dernier roi Childéric III fut déposé en l'an 751 à Saint-Omer par Pépin le Bref. Cette maison qu'on fait remonter à Arnoul, Sire de Créquy " dit le vieil & le barbon " mort en 397, dans un combat qu'il soutient pour les interets de Charles "le simple" est une des plus anciennes & des plus illustres du pays d'Artois, dont elle a passé en Picardie : un Cardinal & un Maréchal de France né pour etre le plus grand homme de son siécle, si la mort ne l'eut enlevé trop tot. Un chevalier de la Toison d'Or et plusieurs chevaliers de St Michel les plus illustres alliances du royaume,
telles les comte de St pol et les maisons de Roye, de quieret, de vieuxpont, de St Simon, de Froulay, de Brosses etc.. Tout semble réunir en elle, la gloire & la grandeur. Mahaut De Créquy née en 1037 fut mariée en 1049 à Baudouin 1er De Saint-Omer, Seigneur de Saint-Omer Pair des Flandres 1030-1097, ce couple eut de nombreux enfants et petits enfants. Parmi ces petits enfants nous retrouvons Geoffroy de St Omer et Hugues de St Omer dit « le Païen » croisés de la première heure qui partirent de Boulogne sur mer avec leur oncle Godefroy de Bouillon pour reconquérir les lieux saints.
Ciquez sur les flèches
pour découvrir l'histoire de cette maison qui plonge ses racines (comme la maison Decrequy) chez les Mérovingiens. Cette famille comme celle des Decrequy compte un très grand nombre de Chevaliers qui se sont Croisés pour défendre la Chrétienté, certains se sont Croisés plusieurs fois (jusqu'à 5 fois !), d'autres furent Templiers pour défendre les Etats Latins.
Cette église est dédiée au tombeau du Christ. Ses origines sont liées à la première croisade vers Jérusalem !
Parmi les illustres enfants de la ville figure Geoffroy ou Godefroy de Saint-Omer.
Fils du châtelain de la ville, il part pour la première Croisade en compagnie de son père Guillaume Ier et de son frère Hugues "le Paien" mais aussi de Godefroy de Bouillon et de Baudouin de Boulogne. Il va fonder en 1118 le 1er ordre militaire religieux, l’Ordre du Temple, dont les membres sont bien plus connu sous le nom de Templiers ! Ces chevaliers partaient en croisade dans le but de défendre le tombeau du Christ.
Il est plus que probable qu’ils soient revenus avec une relique de ce tombeau et qu’elle ait servi à fonder cette église.
En France, seules sept églises se nomment "église du Saint Sépulcre".
Un des vitraux de l’église (1840) rappelle d’ailleurs la fondation de l'Ordre du Temple.
L’église est citée dès 1123 dans une bulle émise par le Pape. L’édifice actuel est une église-halle très courante en Flandre. La nef centrale s’ouvre à l’est sur un chœur qui se termine par un mur à 7 pans. A l’ouest elle porte une grande tour. Les nefs latérales sont closes à leurs extrémités par un mur plat percé de baies. La tour de l'église est érigée fin XIV ème siècle. Des chapelles latérales en brique sont rajoutées au XV ème siècle. Elles accueillaient les autels des corporations de métiers. L’activité du cuir se concentrait dans ce quartier proche de la rivière des tanneurs. Le tableau de leur autel, un retable du XV ème siècle est conservé au musée Sandelin. Il s’agit du martyr de leur saints patrons Crépin et Crépinien.
A la Révolution, l’église devient pendant quelques années la cathédrale de Saint-Omer. Puis elle est transformée en Temple de la raison ! Pour être ensuite rendue au culte, des travaux d’aménagement intérieur seront nécessaires tout au long du XIX ème siècle. Les vitraux réalisés par les ateliers Lusson sont remarquables. Certains ont été dessinés par Steinheil qui a travaillé sur la Sainte-Chapelle à Paris. Un autre a même été présenté à l’Exposition universelle de Paris en 1867 avant d’être installé.
L’église du collège des Jésuites
Construite de 1615 à 1640, d’après les plans de Jean Du Blocq, la chapelle de l’ancien collège des Jésuites surgit de la rue du Lycée. Entre la cathédrale et les ruines de l’abbaye se dresse la gigantesque façade de l’ancienne chapelle du collège des Jésuites wallons. Aussi vaste qu’une église, cet édifice porte l’empreinte décorative d’un style italianisant associé à des modes de construction de tradition médiévale. Désaffectée et débarrassée de tout objet mobilier, la chapelle s’offre aujourd’hui comme une sculpture monumentale où le véritable objet du spectacle réside dans la découverte d’un espace architectural. Ses dispositions reflètent la nouvelle liturgie mise en place par la société de Jésus lors de sa création en 1540. Elle comprend une nef large, sans transept, sur laquelle se greffe un chœur peu profond et dépourvu de déambulatoire à chapelles rayonnantes. Ce couloir de circulation, visible à la cathédrale et devenu depuis d’usage courant, est en réalité présent dans l’édifice mais il se trouve séparé du chœur par un mur. Il dessert en effet une série d’oratoires qui étaient exclusivement réservés aux Jésuites pour leurs méditations. Cette paroi constitue le seul cloisonnement souhaité dans l’église par les religieux, tout entier préoccupés d’une proximité plus grande avec les fidèles. Aucune séparation, aucun mobilier, si ce n’est la chaire, ne devait en effet entraver la visibilité.
Seul organe de circulation, la nef est encadrée, non pas de bas-côtés comme cela est le cas à la cathédrale, mais d’une série de chapelles destinées à l’origine aux confessionnaux. De massives colonnes d’inspiration antique séparent ces deux espaces. A leur sommet court une frise sculptée composée de scènes bibliques, de symboles ou emblèmes mystiques à la signification savante et quelque peu hermétique. Les cadres sculptés du second niveau ont perdu leurs tableaux qui formaient dans la nef une véritable galerie. L’ensemble de la chapelle bénéficie d’une lumière abondante due à l’ampleur des fenêtres hautes. A l’extérieur deux tours, hautes de 40m, magnifient le sanctuaire tandis que la façade occidentale se pare d’un pignon où s’affirme le style baroque. Importées à Saint-Omer par l’intermédiaire des Jésuites, les dispositions de l’ancienne chapelle contrastent avec les autres églises audomaroises traditionnellement pourvues d’une tour à l’avant de la nef. Cet édifice s’insère dans un quartier qui fut peu à peu gagné par les Jésuites depuis la fin du XVI ème siècle. Ceux-ci édifièrent en effet sur le versant sud de l’église une série de bâtiments disposés autour de trois cours et destinés à l’enseignement.
Le collège des Jésuites wallons était considéré comme le meilleur établissement d’enseignement secondaire des anciens Pays-Bas français.
Le quartier en a conservé les dispositions générales et quelques constructions encore vouées aujourd’hui à l’éducation. Datée de 1659, l’aile accolée à la chapelle abritait des chambres, notamment celle du portier, et la sacristie d’où l’on pouvait accéder directement dans l’église. Cette aile est occupée actuellement par la bibliothèque. Perpendiculairement à celle-ci se trouve le dernier bâtiment édifié par les Jésuites wallons avant leur expulsion décidée par ordonnance royale en 1763. Il abrite aujourd’hui le lycée Ribot.
La cathédrale gothique Notre-Dame
La cathédrale de Saint-Omer est batie suivant un plan en forme de croix latine. Sa construction remonte à 1180. Comme celle de Chartres, elle est désaxée de 47° par rapport à l'Orient le carrée formé par les quatre colonnes du chœur se confond avec les quatre points cardinaux.
Le chœur et les chapelles rayonnantes sont inclinées de 4° par rapport à l'axe de la nef.
Elle mesure 105 ml de long pour 51 ml de large et 22,90 ml de hauteur sous voûte. Sa construction s’étale sur 4 siècles et progresse d’est en ouest du chœur vers la tour. Toutes les périodes de l'art gothique sont représentées dans ce monument. Le chœur est caractéristique de la première période gothique dans notre région par son plan et l’élévation des murs. Les transepts sont ornés au sud d’une rose rayonnante et au nord d’une rose flamboyante. Dans la nef, l’art flamboyant est surtout présent dans quelques détails comme la frise. Malgré les 4 siècles de construction et ses évolutions de style, l'harmonie prévaut pour cet édifice.
Ce joyau architectural contribua au rayonnement de la ville de Saint-Omer. Dernier témoin de l’art gothique des provinces du nord, édifié du XII ème au XVI ème siècle. La quantité et la qualité de son mobilier contibuent à la réputation de cette cathédrale.
Au VII ème siècle, Omer, premier évêque de Thérouanne reçoit en don d’Adroald un seigneur local le territoire de Sithieu. Sur le point le plus haut de cette donation, il fonde une chapelle à l’emplacement d’un Temple Païen. Avant sa mort, il la confie à Bertin l’abbé du monastère tout proche. Il s’y fait enterrer en 663. Un siècle et demi plus tard, l’abbé Fridugise applique la réforme de l’Empereur carolingien Louis le Pieux. La chapelle devient une collégiale, une église desservie par 30 chanoines (prêtres). Elle s’enrichit et devient un centre intellectuel et artistique. A la fin du IXème siècle, face aux invasions vikings l’enclos est fortifié. Au sud, les comtes de Flandre y fondent un château transformé en motte castrale vers l’an mille. Les chanoines sont à l’origine de la construction de la cathédrale. Au nord, ils construisent leurs bâtiments communs où ils vivent jusqu’à la fin du XII ème siècle. Le cloître, accolé à la collégiale dessert les différentes pièces de vie : dortoir, cuisine, bibliothèque, salles… (cet ensemble sera détruit à la Révolution). Mais à partir du XIIIème siècle, les chanoines se font construire des maisons autour de la cathédrale. L’enclos est alors fermé par cinq portes. Après la prise de la ville par Louis XIV en 1677, les nouveaux évêques français se font construire un palais à côté du cloître. Avec la destruction de Thérouanne en 1553, Saint-Omer devient un des trois nouveaux évêchés. La collégiale devient cathédrale en 1559 et jusqu’à la Révolution. Redevenue simple église en 1789, elle obtient du pape le titre de basilique en 1879.
Omer est une grande figure d'évêque Mérovingien, pour s'en convaincre il suffit d'admirer les soubassements du portail sud de la cathédrale, Omer y est représenté comme un intercesseur dans la succession des apôtres. C'est grâce à lui que le peuple Morin a été converti et pourra se compter parmi les justes lors du jugement dernier.
Le chapitre (en latin : capitulum, diminutif de caput, sens premier : « tête ») est une partie d'un livre qui a donné son nom à la réunion de religieux dans un monastère durant laquelle étaient lus des passages des textes sacrés ainsi que des articles de la règle.
L'usage vient de la règle de Saint Benoît qui demandait la lecture fréquente d'un passage de la règle à toute la communauté réunie . Par extension, la communauté d'un monastère est appelée le chapitre. La salle spécifiquement bâtie pour recevoir les réunions de chapitre est aussi appelée « salle capitulaire », « salle du chapitre », ou tout simplement « chapitre ».
Chez les Templiers comme dans tous les Ordres Religieux, la tenue d'un Chapitre se déroule à huis clos et il est strictement interdit aux participants de répéter ou de commenter à l'extérieur ce qui s'est dit durant le chapitre. Dans l'Ordre du Temple, il existait deux types de réunion de chapitre : le chapitre général et le chapitre hebdomadaire.
De nos jours les membres des Commanderies Templières se réunissent chaque mois en Chapitre et une fois par an en Chapitre International .
Chapitre général de l'Ordre au XIII ème siècle
Il réunissait tous les cinq ans, les hauts dignitaires de l'ordre qui y débattaient des questions politiques et décidaient des actions à mener dans le cadre de la stratégie adoptée pour gérer l'ordre. C'était aussi la cour d'appel interne à l'ordre qui réglait les problèmes disciplinaires graves. des chapitres généraux se sont tenus en Terre Sainte, à Jérusalem, Acre, Césarée, Nicosie, Tripoli, Ascalon, Tortose, Sidon, Laodicée, ou en Europe, Paris, Montpellier ou Arles.
Chapitre ordinaire des Templiers au XIII ème siècle
Le chapitre ordinaire qui se déroulait le dimanche dans chaque Commanderie était un moment important dans la vie des Templiers. C’était un temps de réflexion autour de la lecture des évangiles mais également un temps pour régler les problèmes du quotidien. Voici l'article principal ( 386 ) ainsi que quelques recommandations à observer lors d’un chapitre templier.
article 386. Chaque frère, quand il entre en chapitre, doit se signer au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et doit ôter son chapeau de coton et sa coiffe, s'il n'est chauve, et s'il est chauve il peut garder la coiffe et debout, il doit dire une patenôtre avant de s'asseoir, et puis il doit s'asseoir, et chacun doit faire ainsi.
Et quand tous les frères ou la plus grande partie seront venus, celui qui doit tenir le chapitre, avant de commencer son sermon, doit dire à ses frères : "Beaux seigneurs, mettez-vous debout, et priez Notre Seigneur qu'il transmette aujourd'hui sa sainte grâce entre nous" et ainsi tous les frères doivent se mettre debout et chacun doit dire une patenôtre. Fin de l'article 386.
Lors de ce chapitre étaient évoqués les problèmes internes et les manquements à la règle, puis, le commandeur entendait les frères en confession. Le moine devait s’agenouiller publiquement et avouer sa faute en demandant pardon. Le moine sortait et le chapitre décidait d’une sanction éventuelle. Sans détail, le commandeur faisait ensuite part au pénitent de la décision prise. La délation était un devoir. Le Temple encourageait la prévention plutôt que la sanction. On pouvait accuser en plein chapitre. Seul un Templier pouvait en accuser un autre mais si un étranger digne de confiance accusait un Templier , le commandeur devait le prendre en compte. Soit le frère accusé avouait une faute, soit il contestait. Chaque partie pouvait faire intervenir des témoins à la condition q’ils soient membres de l’ordre. Si l’accusateur était confondu, il devait avouer publiquement sa faute pour être jugé.
Voici quelques niveaux de sanctions appliquées :
L’exclusion de l’ordre pour (simonie, sodomie, divulgation des débats du chapitre, meurtre d’un chrétien, abjuration, fuite au combat alors que le baussant flotte encore). La perte de l’habit pendant un an et un jour maximum : le pénitent revêt une chape sans croix rouge, est séparé de ses frères, mange accroupi sur le sol, travaille avec les esclaves pour (fornication, rixe, meurtre d’un esclave, perte d’un cheval par la faute de l’accusé, désobéissance en récidive, manifestations d’humeur). Cinq autres niveaux de sanctions avec diminution du nombre de jours de jeûne et des corvées peuvent être prononcées par un commandeur. En l'absence de commandeur, le jugement est renvoyé à une autorité compétente de la province ou du royaume.
La sanction levée, on dit que le pénitent est relevé de terre. Le Templier reprend son rang. A la clôture du chapitre, le commandeur donnait son pardon à tous ses frères et requérait humblement d’en recevoir le bénéfice.
Quelques sanctions appliquées à des Templiers
Les autorités Templières n'étaient pas toujours disposées à pardonner, loin s'en faut, comme par exemple : - en 1184 pour Robert de Sourdeval qui fut poursuivi en terre sainte pour ses crimes. Gérard de Ridefort alors Sénéchal écrira une lettre au commandeur de Jérusalem
pour l'informer de sa décision. Après avoir entendu l'accusé dans la maison du commandeur de Tyr devant un conseil de plus de cent chevaliers, il fut condamné à la perte de l'habit puis à son emprisonnement à Saint Jean d'Acre jusqu'à son transfert par le premier bateau pour la France.
- en 1195 trois Templiers avaient tué des marchands chrétiens, ils furent amenés au chapitre et la sanction fut : la perte de leur maison, puis la traversée des villes d'Antioche de Tyr de Sidon et Acre avec des haltes afin qu'ils soient publiquement fouettés, enfin ils furent emprisonnés au chateau Pélerin jusqu'à leur mort.
- en 1251 le maréchal Hugues de Jouy sera également éxilé en France puis emprisonné comme Robert de Sourdeval.
- en 1301 Gautier le Bachelier maitre du Temple en Irlande fut lui accusé d'avoir dilapidé les biens de l'ordre, jugé par le chapitre il perdit sa maison. Tombant de facto sous la juridiction ecclésiastique il fut excommunié et emprisonné jusqu'à sa mort dans une cellule de l'église du Temple à Londres.
Le Chapitre défini par les articles de la Règle du Temple
386. C'est le plus important dans le déroulement du Chapitre, et cet article est cité un peu plus haut .
387. Et le frère chapelain, s'il est présent, doit faire aussi sa prière tel qu'il lui semblera, avant que le chapitre commence, c'est le sermon. Et puis ils doivent s'asseoir, et sachez qu'ils doivent prendre garde attentivement qu'aucun homme, s'il ne fut frère du Temple, ne puisse entendre quand on tient le chapitre.
388. Quand la prière est faite, celui qui doit tenir le chapitre doit commencer son sermon au nom de Dieu, et le faire du plus beau et du mieux qu'il pourra, et il doit conseiller les frères et les prier et leur commander qu'ils s'amendent. Et dès que le sermon est commencé, nul frère ne doit remuer de sa place pour aller en arrière sans congé, mais il peut aller devant sans congé.
389. Quand celui qui tient le chapitre aura fini son sermon, chaque frère qui croit avoir fauté doit se mettre debout, il doit faire avec son chapeau et sa coiffe comme il est dit dessus, il doit venir devant celui qui tient le chapitre et doit s'agenouiller une fois, ou deux, ou plus, il doit se tenir humblement comme celui qui se confesse, et doit dire de cette manière : "Beau sire, je demande merci à Dieu et à Notre-Dame et à vous et aux frères de ce que j'ai fauté de telle manière", et il raconte la faute entièrement et avec vérité ainsi qu'elle aura été, il ne doit pas mentir ni par honte de la chair, ni par peur de la justice de la maison car s'il mentait, ce ne serait pas une confession, et sachez que notre chapitre fut établi pour que les frères se confessent de leurs fautes et s'en corrigent.
390. Après que le frère aura dit tout ce dont il croit avoir fauté, et se sera bien confessé entièrement, celui qui tient le chapitre doit lui commander d'aller dehors, et le frère doit s'en aller dans un lieu où il ne puisse écouter et entendre ce que diront les frères qui seront au chapitre car aucun frère, puisqu'il est hors du chapitre ou par sa faute, ou parce qu'il est en pénitence, ne doit écouter ce que les frères qui sont en chapitre et ce qu'il font, ni disent, ni délibèrent. Après, quand le frère est hors du chapitre, celui qui tient le chapitre doit raconter toute la faute du frère devant tout le chapitre, et doit prendre garde de n'en rien changer et quand il leur aura raconté ainsi que le frère l'aura confessé, il doit demander communément leur avis et faire ce que la plus grande partie jugera.
391. Et quand les frères communément auront dit leur avis comme il leur semblera, et que le commandeur aura entendu à quelle chose la plus grande partie s'accorde, il doit faire retourner le frère devant lui et il doit montrer la faute, et raconter comme elle est grande et comment les frères le tiennent en faute et il doit commander ce que les frères lui ont ordonné, et il doit lui dire les ordres des frères mais il ne doit pas dire : "Tel frère fit tel ordre"kk, ou "s'accorda à ce que", car il aurait découvert le chapitre.
392. Quand un frère crie merci en chapitre d'une faute, tous ceux qui croient être entachés de ce péché doivent aussi crier merci avec lui et chaque frère, quand il crie merci d'une faute, doit crier merci de toutes les fautes dont il croit avoir failli et de tant de fautes qu'il aura faites, tant qu'il en a, mais on ne pourra lui donner qu'une pénitence, puisqu'il aura crié merci de toutes ensemble. Quand un frère crie merci d'une faute, nul autre frère ne se doit lever pour crier merci de sa faute tant que celle-ci ne soit pas regardée, s'il n'était entaché de cette même faute comme il est dit ci-dessus. Si un frère crie merci de dix fautes en une fois et qu'il convienne qu'il soit en répit d'une de celles-ci, il convient qu'il soit en répit de toutes.
393. Quand les frères sont en chapitre, tous doivent être contre celui qui fait ou dit déraison, et chacun doit se tenir bellement et en paix et nul ne doit parler, si on ne lui demande aucune chose, ou si ce n'est qu'un fasse ou dise déraison car tous doivent être contre celui qui fait ou dit déraison. Chacun peut le reprendre sans se lever de sa place et sans congé, mais qu'il le fasse aussitôt qu'il aura fait ou dit la déraison, et chacun est tenu de le faire amender, et en nulle autre manière un frère ne peut reprendre un autre frère de sa place, sauf le maître. Et le maître peut et doit reprendre de sa place, tout autre frère qu'il veut, sans bouger.
394. Chaque frère, quand il vient en chapitre, doit venir se recueillir et se souvenir s'il n'a failli de rien, ni oublié son voeu et sa promesse et, au chapitre même, il doit bien réfléchir : s'il a bien entendu ou dit les heures, s'il a courroucé son frère d'une chose, et s'il a bien gardé les commandements de la maison. Et s'il croit avoir fauté de quelque chose, il doit crier merci et s'amender avant qu'il ne quitte le chapitre. Car dès que le sermon du chapitre est terminé, un frère ne doit pas reporter sa faute du chapitre, ainsi il doit s'amender s'il le peut en toutes manières et s'il reporte dans sa conscience cette faute elle serait plus grande et il s'en irait désobéissant.
395. Mais sachez bien que le maître ou un autre qui tient le chapitre ne doit faire aucune chose qui se doit faire par chapitre et par regard des frères, avant qu'il ait fait la prière et le sermon comme il lui semblera car en toutes les assemblées de chapitre que nous faisons, nous devons requérir la grâce de Notre-Seigneur dès le commencement.
396. Nul frère ne peut s'absenter du chapitre sans congé s'il n'est malade à l'infirmerie. Nul frère ne se doit départir du chapitre sans congé, avant que le chapitre soit terminé même s'il croit qu'il reviendra vite en ce même chapitre. Nul frère ne peut rien montrer à un autre frère dès que le sermon est fini, sans congé, de manière qu'il se lève de sa place, ni que lui-même se lève mais tant que le frère est debout par-devant celui qui tient le chapitre, chacun peut se lever de sa place sans congé et reprendre le frère debout de ce qu'il saura de sa faute.
397. Quand un frère sait que son frère a fait ou dit quelque chose qu'il ne doit, il doit le faire corriger au premier chapitre où ils seront ensemble tous les deux, et il ne doit pas le laisser sortir du chapitre sans qu'il soit corrigé mais belle chose est que le frère qui sait que son frère a fait cette chose, il doit le rappeler au frère qui aura fauté, avant qu'il entre en chapitre, à part, et qu'il le fasse corriger par-devant un frère ou deux de telle manière :"Beau frère, souvenez-vous de telle chose" et il doit raconter la faute et il doit dire : "Amendez-vous au premier chapitre où vous serez". Et le prud'homme dit qu'un frère en a assez dit à un autre lorsqu'il lui a dit : "Souvenez-vous de telle chose" et celui à qui on a dit cette parole doit se tenir pour repris et doit s'en amender au premier chapitre où il sera, ainsi qu'il est dit ci-dessus.
398. Nul frère ne doit reprendre un autre frère pardevant un homme, s'il n'est frère du Temple et un frère ne peut ni ne doit reprendre, en chapitre ni hors du chapitre, ni porter défense contre un frère par ouï-dire mais, de ce qu'il aura vu et entendu, il peut le reprendre et porter une caution contre lui et s'il le faisait autrement, ce serait trop laid et pourrait être tenu en union avec lui.
399. Quand un frère veut en reprendre un autre, il doit prendre garde qu'il ne le reprenne de choses oiseuses, mais s'il le reprend en dehors du chapitre comme il est dit ci-dessus, ou encore s'il l'a repris et que le frère ne veuille s'amender, il doit le faire de cette manière quand ils seront en chapitre car avant de se lever, il doit dire à celui qui tient le chapitre : "Commandeur" ou "Beau sire, donnez-moi congé de parler à un frère" et celui-ci doit lui donner congé.
400. Quand il a eu le congé, il peut se lever et doit appeler par son nom le frère qu'il veut reprendre, et celui-ci doit se lever debout et doit ôter son chapeau et sa coiffe, s'il est appelé, et doit venir devant celui qui tient le chapitre. Alors le repreneur doit lui montrer bellement et en paix la chose de laquelle il sait qu'il a fauté car par imagination ou croyance nul ne doit reprendre un frère. Et il doit dire de cette manière : "Beau frère, criez merci de telle chose", et il doit raconter la chose ou la faute comme elle aura été dite ou faite. Et celui qui aura été repris doit dire : "Beau sire, je crie merci à Dieu et à Notre-Dame, et a vous et aux frères, de la chose sur laquelle celui-ci m'a repris" et il doit s'agenouiller chaque fois qu'il sera repris.
401. Et s'il sait de quoi il est repris en vérité, le frère qui est repris doit le dire devant tous les frères, car nul ne doit mentir en chapitre. Mais si la chose dont il est repris est un mensonge, il doit le dire de cette manière : "Beau sire, je crie merci à Dieu et à Notre-Dame et à vous et aux frères de ce dont je suis repris (et il doit s'agenouiller) mais sachez que la chose n'est pas de cette manière". Ou il peut dire : "Messire non, plaise à Dieu que je ne fisse jamais cette chose" ou : "Sire, la chose est autrement". Et il doit dire entièrement la chose car ainsi qu'il est dit ci-dessus, il ne doit pas mentir par honte de la chair, ni par peur de la justice de la maison.
402. Et celui qui aura besoin de défendre ne doit pas appeler par son nom celui qu'il veut défendre, ni le nommer, sans congé, mais il doit dire à celui qui tient le chapitre : "Sire, il y a un frère qui sait cette chose, un ou plus" et alors le commandeur doit dire : "S'il y a un frère qui connaît cela, qu'il vienne devant". Et s'il y en a un qui sait comment la chose a été, il doit se lever et venir devant le commandeur, et doit porter garantie de ce qu'il a vu ou entendu et il ne doit dire autre chose que la vérité, et il ne doit ni la cacher, ni la changer, par amour, ni par mauvaise vue, d'une ou d'autre partie, car ce serait un trop grand péché, et pourrait être compté comme union.
403. Et si le frère qui sait la chose ne voulait pas se lever, lorsque le commandeur le lui aura demandé une fois ou deux de la manière qui est dite ci-dessus, le commandeur doit dire au frère qui veut donner la défense à l'autre frère : "Beau frère, faites-le venir devant". Et alors, celui-ci peut l'appeler par son nom, et il doit se lever et faire comme il est dit ci-dessus de la défense. Et au frère qui doit porter la défense, on pourrait et devrait lui regarder comme une grande faute et le charger d'une grande pénitence, s'il sait quelque chose pour quoi il est appelé en défense, parce qu'il ne se leva pas aussitôt lorsqu'on lui fit le commandement.
404. Et si le frère qui est repris, veut reprendre celui qui l'a repris et qu'il sait qu'il a fauté, il peut bien le reprendre, sans congé, tant qu'il est debout et il doit le reprendre et lui montrer sa faute ainsi qu'il est dit ci-dessus.
405. Et celui qui sera atteint de sa faute, le commandeur doit le mettre dehors, ou les deux s'ils sont atteints, mais il ne doit pas mettre hors du chapitre pour une chose sur laquelle le frère est repris, s'il n'en est atteint. Et lorsque les frères seront dehors, le commandeur doit raconter la chose ou la faute pour laquelle ils auront crié merci et seront atteints, ainsi qu'elle aura été racontée devant lui, et après, il doit demander communément aux frères qui sont en chapitre de donner leur avis, et faire ce que la plus grande partie s'accordera. Et lorsque les frères auront dit ce qui leur semblera commun, il doit faire de ceux qui sont dehors comme il est dit ci-dessus de ce frère qui crie merci de sa faute par sa volonté.
406. Et si les frères ordonnent que les frères qui sont dehors soient mis dès maintenant en pénitence, le commandeur doit les y mettre aussitôt que l'ordre des frères aura été dit. Et encore si les frères ne lui ordonnent qu'ils fussent mis en leur pénitence aussitôt, le commandeur qui tient le chapitre peut leur dire, aussitôt que l'ordre des frères aura été dit "Allez vous dépouiller", et il peut prendre la discipline et les mettre aussitôt en pénitence s'il voit que c'est bien et les frères en sont aidés, car c'est en sa discrétion.
407. Un frère peut reprendre un autre frère de la même manière qu'il est dit ci-dessus, ou deux, ou trois, ou vingt mais un frère ne peut atteindre un autre frère de lui-même, mais deux frères peuvent atteindre un autre frère ou deux ou cent, lorsque les deux ou les cent voient que les deux ou les cent remarquent que les choses ne sont pas de cette manière, tant qu'ils sont en chapitre, car la garantie n'est pas reçue en notre chapitre, car on ne peut l'atteindre par une autre direction.
408. Mais si un frère ou deux disaient en chapitre à un autre frère : "Beau frère, vous avez fait telle faute à Château-Pèlerin dimanche, demandez merci", et le frère répond : "Non, plaise à Dieu, car dimanche j'étais à Beyrouth" et qu'il puisse le prouver par un autre frère ou par plus de vérité, le frère qui est repris doit être quitte, et les frères qui l'auront repris sont atteints parce qu'ils ont menti sur lui, on peut les blâmer ensemble car de telle manière, on peut atteindre la garantie non par un autre fait ni par une autre direction.
409. Et s'il advenait que deux frères ou plus reprennent un autre frère, ou deux, ou plus, et que le maître, ou celui qui tient le chapitre, doute que les frères aient fait la réprimande par malice, il peut et doit faire sortir un des frères hors du chapitre et entendre l'autre sur la chose dont il reprend son frère, et savoir comment il connaît la chose sur laquelle il le reprend, et s'il le vit ou l'entendit et quand il aura bien demandé la chose, il doit et peut le faire sortir dehors et appeler l'autre et entendre aussi de lui comme de l'autre ce qu'il sait de cette chose. Si les deux s'accordent, le frère qui a été repris est atteint, et s'ils ne s'accordent pas, le frère qui a été repris est quitte et délivré de cette chose dont ils l'avaient repris et ainsi, on peut noter assez de mal sur les deux autres et leur compter une grande méchanceté et encore une union.
410. Et sachez que nul frère du Temple ne peut être atteint par un homme du siècle, ni d'un autre ordre, ni par deux, ni par plus sinon par un frère du Temple, de la même manière qu'il est dit ci-dessus, d'aucune chose de telle manière que la justice de la maison courût sur lui.
411. Mais si un prud'homme du siècle ou d'un autre ordre, tels qu'ils fussent dignes d'être crus ou qui fussent confrères de la maison, disent au maître en vérité que tel frère a fait la honte de la maison, le maître pour la garantie de ces prud'hommes peut travailler ce frère, il doit l'interroger et il doit le faire après en avoir parlé aux frères et avec leur ordre. Et sachez que le mauvais frère doit être éloigné des bons, par les bons maîtres, ainsi que le commande la règle.
412. Quand celui qui tient le chapitre demande aux frères leur avis sur une chose, en chapitre, il doit le demander premièrement à ceux qui connaissent le plus cette chose et les usages de la maison ensuite aux autres communément, selon qu'ils valent plus, qu'ils savent et selon qu'ils sont de meilleure vie. Chaque frère, lorsqu'on lui demande son avis en chapitre, il doit le donner du mieux qu'il lui semblera, car il ne doit le laisser par amour pour l'un ou par haine de l'autre mais il doit avoir pleinement Dieu devant les yeux, et pour l'amour de Dieu il doit le faire et doit dire ce qu'il doit dire ou ce qu'il doit faire. Un frère ne doit pas reprendre un autre frère, sauf par charité et par intention de lui faire sauver son âme.
413. Quand un frère est repris d'une chose ou d'une faute qu'il a faite, il ne doit pas s'en courroucer, mais il doit remercier celui qui l'aura repris et si un frère en reprend un autre de choses oiseuses, il se peut bien qu'on lui donne une pénitence.
414. Que tous les frères du Temple sachent que lorsqu'un frère est mis hors du chapitre, ou parce qu'il a été repris d'une faute, ou même parce qu'il a crié merci de son gré, on doit regarder le comportement du frère, de sa vie, de la qualité et de l'importance de sa faute. Et si la personne est de bon comportement et que la faute est légère, les frères doivent passer légèrement et si la personne est d'un mauvais comportement et que la faute est grande et laide, les frères doivent lui donner une pénitence âpre et dure et, maintes fois, on donne au prud'homme une petite pénitence pour une grande faute, et au mauvais une grande pour une petite : car ainsi on doit avoir du profit pour les bons et avoir honneur de leur bonté, ainsi pour le mauvais on doit avoir dommage et honte de sa mauvaiseté. Et sachez que pour la plus petite faute et la désobéissance par quoi un frère laisse le commandement de la maison, on peut lui regarder deux jours entiers la première semaine selon le comportement du frère, on ne peut pas lui regarder une faute si elle touche à l'habit ou à la maison, ce dont Dieu garde chacun des frères.
415. Et vous devez savoir que lorsque celui qui tient le chapitre a mis un frère hors du chapitre pour regarder sa faute, ce frère ne peut retourner au chapitre pour reprendre un autre frère sans congé mais pour crier merci d'une faute qu'il a oubliée, il peut bien retourner et doit y retourner sans congé. Chaque frère doit faire bien et volontiers la pénitence que lui a donnée le chapitre.
Histoire de l'abbaye de Citeaux
Le chapitre : véritable réglement intérieur de chaque ordre
Dans l'èglise catholique, le chapitre d'un Ordre ou d'une Congrégation religieuse est l'assemblée des religieux, clercs, frères ou religieuses, réunie dans les conditions définies par la règle. Chaque abbaye a son chapitre à intervalles réguliers, voire quotidiens. Tous les membres de la communauté y prennent part. Les instituts religieux ont leur chapitre, au niveau régional (appelé chapitre provincial) ou général (chapitre général) à intervalles fixés par leurs propres statuts. Le mot chapitre a son origine dans la réunion quotidienne des moines au début de laquelle un chapitre (capitulum) de la règle de saint Benoît était lu, puis commenté par le père abbé. Ensuite les questions concernant la vie de leur communauté étaient discutées par les moines ou nonnes. Cela pouvait être la distribution des tâches et offices, la coulpe, l'admission de nouveaux membres, mais aussi des élections, etc... Les décisions du père abbé étaient en principe précédées d'une discussion au cours du chapitre On distingue plusieurs chapitres, selon leur composition, certains pouvant réunir des moines de plusieurs abbayes et organiser la vie de l'ordre religieux.
Chapitres généraux
Avant 1119, des assemblées générales d'abbés, de supérieurs ou de moines avaient lieu, mais n'étaient pas un élément de gouvernement. En Orient, au IV ème siècle, les moines se rassemblent périodiquement. Neuf ou dix monastères fondés par saint Pacôme, mort en 350, organisent des réunions : deux fois par an se tient une assemblée générale. La réunion du mois d'août avait surtout pour objet l'administration temporelle et les supérieurs y rendaient compte de leur gestion. Ils pouvaient être remplacés et le supérieur général donnait ses avis et dictait les dispositions à prendre pour la bonne marche des communautés. En Occident, on ne rencontre pas de traces d'assemblées générales avant le IX ème siècle. Chez les bénédictins, chaque monastère formait un tout, indépendant des autres. Saint Benoît connaissait cependant les unions pacômites, car il fit des emprunts à la règle de saint Pacôme. Primitivement les unions entre monastères ne sont pas des rapports de subordination « Il paraît bien probable que la conception des relations entre l’abbas pater et l’abbas filius n'a pas occupé Saint Benoît puisque, contre le mauvais abbé, il invoque le secours non pas d'un autre abbé qui serait son supérieur, mais des fidèles, d'un abbé voisin ou même de l'évêque ...
Jusqu'à la fin du VIIIème siècle, cette conception de saint Benoît quant aux relations ou plutôt à l'absence de relations entre les monastères était la règle. On ne peut pas non plus considérer comme une assemblée juridique, prélude des chapitres généraux, la grande assemblée des abbés de l'empire franc convoqués en 817 à Aix-la-Chapelle sous l'inspiration de saint Benoît d'Aniane et sous la protection de Louis le Pieux. Ce fut un fait isolé et cet essai d'union n'eut pas de suite. Les réunions d'abbés qui délibéraient ensemble, mais sans juridiction, sur des intérêts communs, se tinrent dès le Xème siècle en France, en Lorraine et en Belgique. C'est dans l'histoire de Citeaux qu'on rencontre les premiers documents traitant d'un chapitre général. Cette nouvelle institution répond d'ailleurs à un besoin qui n'est pas particulier à Cîteaux, à savoir, la nécessité d'unir les nombreux monasrères et de centraliser le gouvernement sans en compromettre l'esprit. D'autre part la sagesse voulut qu'il ne fallait pas confier à un seul homme le gouvernement d'un trop grand nombre d'abbayes. Chaque gouverneur avait besoin d'être sinon contrôlé, du moins aidé par une assemblée générale qui représentait l'autorité suprême en jugeant en dernier ressort. La Carta Caritatis, approuvée au chapitre général cistercien de 1119, et ratifiée à Saulieu par le pape Calixte II, homologuait l'institution. Dans le droit actuel, le chapitre général détient l’autorité législative suprême dans l'institut religieux selon les constitutions.
Il a surtout pour mission de protéger et développer le charisme et patrimoine de l’institut, et de promouvoir sa rénovation et son adaptation selon ce patrimoine, d’élire le modérateur suprême, de traiter les affaires majeures et d’édicter des règles auxquelles tous doivent obéir. La composition et l’étendue du pouvoir du chapitre sont définies dans les constitutions, le droit propre détermine en outre le règlement de la célébration du chapitre, surtout en ce qui concerne les élections et l’ordre du jour des questions à traiter. Dans la Compagnie de Jésus, les chapitres généraux sont appelés 'Congrégations générales'.
Chapitres Provinciaux
L'institution des chapitres provinciaux est née du besoin de contrôle régulier d'autant plus efficace qu'il est limité et donc régional. Pour diverses raisons, raison de multiplicité d'abbayes, d'éloignement trop grand, les chapitres généraux, malgré la désignation de visiteurs, ne suffirent pas à assurer ce contrôle. Il était donc naturel que le besoin se fît sentir d'une division du travail.
Chapitres Conventuels
À l'origine, la réunion des membres de la communauté dans la salle du chapitre était consacrée à diverses actions et elle se tenait chaque jour, comme on le fait encore dans certains monastères. Toutes les cérémonies du chapitre conventuel se déroulaient successivement, et sans interruption. On ne distinguait pas le chapitre liturgique, le chapitre des coulpes et le chapitre d'affaires, comme on les distingue et les sépare actuellement dans certains ordres religieux.
Chapitre Liturgique
Le chapitre liturgique ou séance capitulaire ou plus simplement, le chapitre, réunit l'ensemble des moines dans la salle capitulaire. Lors de cette séance, un extrait de la règle est lu et expliqué par l'abbé. Les noms des saints du jour et des moines et convers de l'abbaye dont c'est l'anniversaire de la mort sont aussi cités. L'Ordo qualiter, qui régit les monastères après les réformes de Benoît d'Aniane et de Cluny fixe le déroulement de ce chapitre à la fin du viiie siècle. La cérémonie commençait par la lecture du martyrologe, précédée de l'indication du jour de la lune et de la date du mois. Puis on annonçait les fêtes du lendemain. On chantait le verset qui commence par ces mots : Pretiosa in conspectu Domini. L'invocation du secours divin pour les œuvres de la journée marquait la fin du silence nocturne. Puis, lecture de la règle avec commentaire par le président de la séance ou par un autre moine désigné.
Chapitre des Coulpes
Le chapitre des coulpes est une séance capitulaire lors de laquelle les moines avouent les fautes dont ils se sont rendus coupables et demandent pénitence. Les coutumiers des abbayes cisterciennes indiquent le cérémonial du chapitre des coulpes. Si les formules diffèrent, la procédure ne varie pas : accusation et proclamation. Avant de s'accuser, le moine coupable se prosterne puis sur l'ordre du prieur il se relève et énumère ses coulpes, c'est-à-dire les fautes extérieures de désobéissance à la règle. Il se prosterne de nouveau puis se relève. A Cluny le cérémonial de l'accusation est plus sévère. Les coulpes que l'on accuse, sont partout à peu près les mêmes : arriver en retard à l'office ou au réfectoire, se tromper dans la psalmodie ou la récitation des antiennes et des leçons, être négligent dans le travail ou au cours des différentes occupations matérielles.
Chapitre d'Affaires
À l'origine, le chapitre conventuel d'affaires était constitué par tous les moines profès du monastère : les capitulants formaient un tout distinct de la personne de l'abbé. On nommait séparément l'abbé et son chapitre. Dans les procès-verbaux de ces assemblées, on rencontre cette expression : « l'abbé et la communauté. » L'abbé et le chapitre avaient chacun un sceau spécial. De nos jours, le chapitre est le conseil du supérieur religieux dans son gouvernement. Ce n'est pas un organe de gouvernement collégial, puisque le supérieur gouverne et prend les décisions finales. Cependant, dans les cas où le droit - propre ou universel - le prescrit expressément, la validité de ces décisions peut dépendre du vote délibératif ou consultatif émis par le chapitre. C'est par exemple le cas pour l'admission d'un novice à la profession temporaire.
Deux siècles d'existence Templière au service de la Chétienté.
Organisation et hiérarchie de l'Ordre du Temple
L'organisation, le fonctionnement et la structure de l'Ordre sont fixés dans la Règle initiale et dans les Retraits, articles ajoutés au fil de l'eau, dont beaucoup sont l'œuvre de Bertrand de Blanquefort.
Divisions territoriales en europe
l'Ordre du Temple était divisé en provinces dont le nombre a varié au fil des ans. Les historiens reconnaissent 21 provinces dans l'Ordre à savoir : France, Poitou, Auvergne, Provence, Bourgogne, Portugal, Castille, Aragon, Valence, Sicile plus les Pouilles, Rome, Toscane plus Lombardie, Angleterre, Allemagne, Hongrie, Pologne plus Tchéquie, Jérusalem, Tripoli, Antioche, Chypre, Petite Arménie.
Structure du commandement
Le Maître : Le rôle du maître et son pouvoir sont restreints. Il est la figure de proue de l'Ordre, mais il ne peut rien faire seul. Il a un rôle de représentation et se contente de signer les documents qui lui sont soumis par le chapitre général.
C'est au cours des chapitres que le maître et les membres décident de tout ce qui concerne l'Ordre. Toute décision doit être approuvée par l'ensemble du conseil. Il est élu par un conseil, composé de douze frères (8 chevaliers et 4 sergents) et d'un frère chapelain. Les membres de ce conseil sont désignés par l'ensemble des dignitaires et des commandeurs de Terre Sainte à la mort du précédent maître. Le Sénéchal : Deuxième personnage de l'Ordre, c'est l'homme de l'ombre, sa fonction est de le remplacer lorsque celui-ci s'absente. Le Maréchal du Couvent du Temple : C'est le chef militaire de l'Ordre. En campagne, même le maître de l'Ordre doit se plier aux décisions du Maréchal du Couvent. Il est aussi responsable de la garde du gonfanon baussant. Il veille aussi à ce que les frères de l'Ordre aient leur matériel de combat en état. Le Commandeur de la Terre de Jérusalem : Quatrième en ordre d'importance dans l'Ordre, c'est le trésorier. C'est lui qui gère tout l'argent des commanderies d'Europe et qui s'occupe des fournitures. Le Commandeur de Jérusalem : Il est aussi le frère hospitalier de l'Ordre. Il s'occupe des malades et des blessés, et en campagne, c'est à lui que revient la charge de faire garder la Vraie Croix. Les Commandeurs des Terres de Tripoli et d'Antioche : Ils sont les représentants du maître dans ces provinces. Ils ont les mêmes droits que ce dernier, lorsque celui-ci n'est pas présent physiquement dans leur province. Tout comme le maître, ils sont secondés par des chevaliers, comme le maréchal de la Terre d'Antioche par exemple... Les Commandeurs des autres Provinces : Ils ont le même statut que les frères précédents, mais comme leurs provinces ne sont pas en "Guerre", ils n'ont pas de maréchaux pour les seconder. Le Frère Drapier : Il est le responsable de la logistique vestimentaire des frères de l'Ordre. Il doit fournir vêtements, pièces de literie, chaussures,... à tous les frères de l'Ordre. C'est aussi lui qui prend les habits séculiers d'un nouveau frère et qui prépare la robe et le manteau pour la cérémonie de prise d'habit.
Les Frères Chevaliers Commandeurs des Maisons : Ils étaient simplement responsables de leur maison, c'est-à-dire, commanderie, forteresse, casal,.... Ils devaient rendre compte en tout au Commandeur de la Terre ou de la Province. Le Commandeur des Chevaliers : Il y a plusieurs commandeurs des chevaliers. Ils sont en fait des lieutenants du Maréchal du Couvent. L'un d'entre eux, placé sous le commandement direct du Commandeur de la Cité de Jérusalem, commande aux chevaliers laïcs qui servent à terme dans l'Ordre. Le Turcoplier : Il commandait aux turcoples (troupes indigènes), habitants de Terre Sainte qui s'engageaient dans l'Ordre et qui servaient le plus souvent comme cavalerie légère et d'éclaireurs. Le Turcoplier commandait également les frères sergents lorsqu'on était en campagne. Le Sous-Maréchal : Il est sous le commandement du maréchal du Couvent. C'est lui qui garde le Gonfanon plié jusqu'au début de la bataille. A ce moment, c'est le Maréchal qui s'en empare et qui le brandit. En dehors des campagnes, il commande aux Frères de Métier. C'est aussi lui qui doit fournir en matériel les frères de l'Ordre. Le Gonfanonier : Il commande aux écuyers. En campagne, il garde un gonfanon de réserve roulé autour de sa lance. Le Commandeur de la Voûte d'Acre : C'est un trésorier spécial qui administre tous les biens de l'Ordre qui sont débarqués des bateaux à leur arrivée dans le port d'Acre.
Se peut-il que l'Ordre ait survécu ?
Pendant deux siècles ces moines soldats se sont acquittés tant bien que mal de leur tache (en sécurisant les routes des pélerins et en veillant sur les états latins et la Terre Sainte). Dès l'an 1250 tous les grands des royaumes occidentaux se rangèrent à l'idée qu'il fallait se désengager de ce bourbier proche oriental, car ils n'avaient plus les moyens de leur politique conquèrante. Les états Latins étaient trop éloignés des pays occidentaux et dans ces conditions trop difficiles à défendre. Les Rois et Seigneurs se désengagérent lentement mais surement de cette aventure orientale et les Templiers ne purent compter que sur eux mêmes. Tous ces seigneurs avaient de plus bien d'autres chats à fouetter dans leurs fiefs. En 1250 ces moines soldats catholiques luttaient à 1 contre 3, en 1291 ils bataillérent à 1 contre 10 et furent submergés par le nombre des soldats Musulmans. En 1291 définitivement battus par les Musulmans ils durent abandonner le Proche Orient sans avoir démérité. Leur ennemi était devenu définitivement plus fort qu'eux. De retour en Europe ils eurent des destinées différentes suivant leurs pays d'origine, en France le Roi Philippe IV aidé du Pape Clément V ( qui ne pouvait pas faire grand chose pour sauver les Templiers ) les spolia de leurs biens et les extermina. Notons que Clément V était redevable au roi Philippe IV car c'est par la volotonté de celui ci qu'il était devenu Pape. Clément V essaya d'arreter les procédures lancées par le Roi Philippe IV à l'encontre des Templiers mais il était tenu par le Roi . L'obstination de Philippe IV le Bel finit par avoir le dessus sur la résistance du Pape Clément V .
Après des années de résistance Clément V abandonna les Templiers à leur triste sort. Néanmoins certains Templiers Français purent s'échapper dans d'autres pays ou ils y furent bien accueillis. Il convient de noter que seule la France s'acharna sur les Templiers car ces derniers étaient devenus très riches et représentaient un danger pour le Roi et accessoirement pour l'Eglise. Les Templiers sans avoir démérité avaient failli à leur mission initiale à savoir :
Sécuriser les chemins de Pélerinages au Proche Orient et défendre
les Etats Latins
, désormais sans but ils devaient disparaitre, et, c'est ce que le dernier Garnd Maitre Jacques de Molay n'a pas compris .
Certains Templiers trouvérent
refuge au Portugal, en Italie en Ecosse en Angleterre en Aragon au Danemark en Suéde au Royaume de Naples. La légende veut également que les Templiers prirent la mer à la Rochelle avec leur trésor pour les Amériques ! Les survivants continuérent l'oeuvre des Templiers en cultivant l'art du secret après les persécutions dont ils avaient été victimes en France. Pour les Templiers qui prirent la fuite vers l'Angleterre et qui trouvérent refuge en Ecosse il ne fait aucun doute qu'ils furent à l'origine de la création de la Franc Maçonnerie en Ecosse.
Les Templiers sont toujours parmi nous.
Les Templiers ont survécu à l'extermination orchestrée par Philippe le Bel en 1307 !
Dans la mémoire collective des français, les Templiers occupent toujours une place particulièrement importante, en effet
le Trésor des Templiers
et le Secret des Templiers
alimentent encore de nos jours une littérature abondante prolifique, ainsi que des recherches historiques et archéologiques permanentes en France et dans les autres pays Européens. Une multitude d'ouvrages est consacrée au trésor des Templiers, entre le Saint Graal, l’Arche d’Alliance ou encore le tombeau du Christ. Tous ces ouvrages reposant plus ou moins sur des faits relatés par les premiers narrateurs des exploits des Templiers entre 1145 et 1185. Il est de nos jours admis que les Templiers ont retrouvé des choses très importantes lors de leurs fouilles ( qui durérent 10 ans entre 1106 et 1116 ) dans les sous sols de l'ancien palais du roi Salomon, et dans les fondations de l'ancien temple
de Salomon.
Avant leur arrestation en masse sur le sol Français le 13/10/1307 il ne fait aucun doute que certains Templiers de haut rang furent prévenus de la rafle. Il se peut fort bien que les hauts digitaires de l'Ordre n'aient pas voulu se rendre à l'évidence, et face au péril imminent aient choisi de défendre l'honneur de l'Ordre plutôt que de sauver leurs vies. Dans le doute, et par mesure conservatoire, les archives du Temple et ses trésors furent soustraits à l'avidité du roi de France, car lorsque ses troupes prirent possession de la forteresse du Temple à Paris, ils ne trouvèrent rien. La légende du convoi secret qui aurait quitté Paris quelques jours avant leur arrestation, est probablement celle qui aura fait couler le plus d’encre. Les Templiers se savaient menacés par Philippe le Bel dès 1295, et, dans ces conditions ils ont eu tout le temps de préparer un repli stratégique en cas de danger imminent. Nous savons avec certitude ( archives du vatican concernant les interrogatoires menés en France par les cardinaux délégués 1309 - bibliothèque nationale de Paris concernant une liste de fuyards
dont certains furent repris 1311 ) que certains hauts dignitaires ont été autorisés par Jacques de Molay à fuir à l’étranger.
La thèse la plus plausible est celle d'un départ en fin de journée au tout début d'octobre 1307 scindé en deux groupes :
1) l'un avec 9 bateaux pour l’Angleterre via le port de Boulogne sur mer puis en longeant les côtes anglaises vers l’Écosse. Le roi anglais de l’époque, Édouard II, fut d’abord peu enclin à arrêter les Templiers. En effet, il lui faudra deux ans pour ordonner à ses officiers « d’arrêter tous les Templiers encore en liberté, et de les tenir sous bonne garde ». Le roi d’Écosse Robert Bruce quant à lui recueillera les Templiers et ces derniers reconnaissant se battront à ses côtés contre le roi d'Angleterre.
2) l'autre avec 9 bateaux pour le Portugal via le port de la Rochelle. Les Templiers trouveront refuge dans ce pays en intégrant l'Ordre du Christ du Portugal.
Le seul pays ou les Templiers seront poursuivis après la perte des Etats Latins est la France, l'Angleterre pour sa part restera neutre en conseillant aux Templiers de se faire discret. Dans tous les autres pays l'Ordre du Temple ne sera pas inquiété. L'entêtement de Jacques de Molay à ne pas vouloir regarder la réalité telle qu'elle était, dès l'année 1295, son incapacité à comprendre que l'Ordre devenait un danger pour le roi de France et le clergé Français dès lors qu'il n'avait plus de raison dêtre, ont précipité les frères du Temple dans la tourmente. La grande majorité des frères n'avaient pas mérité un tel traitement, les dignitaires de l'ordre se sont lourdement trompés sur le pouvoir du Pape et sur sa capacité à les sortir de ce bourbier mortel dans lequel ils avaient entrainé l'Ordre tout entier. La morale de cette histoire est qu'il est très dangereux pour un particulier ou un groupe d'être très différent des autres.
Les survivants Templiers d'Ecosse avec les artisans batisseurs de cathédrales de ce pays créeront des cercles discrets ou les savoirs se partagent et se transmettent de génération en génération. Ces cercles donneront naissance trois siècles plus tard en 1598 à la première loge maçonnique (Statuts Schaw). Cette loge essaimera ensuite en Angleterre au XVII ème siècle. Ces loges, se définissent, comme « associations essentiellement philosophiques et philanthropiques », comme un « système de morale illustré par des symboles » ou comme « ordres initiatiques ». Organisée en obédiences depuis 1717 à Londres, la franc-maçonnerie dite « spéculative » — c'est-à-dire philosophique — fait référence aux Anciens devoirs de la « maçonnerie » dite « opérative » anglaise formée par les corporations de bâtisseurs.
Sources: Archives du Vatican concernant les interrogatoires menés en France par les Cardinaux délégués (1309) Bibliothèque nationale de Paris concernant une liste de fuyards dont certains furent repris (1311)
Les Templiers existent encore au XXI ème siècle en France.
Vous devez encore savoir que le 02 Mai 1312 par la bulle 'vox in exelso' le pape Clément V a supprimé purement et simplement l'Ordre du Temple, et cette bulle est toujours en vigueur à ce jour. Toutes les associations, confréries, ordres initiatiques ou non, qui décident d'autoriser leurs membres à porter le manteau blanc frappé de la croix rouge, sont en infraction avec ce décret de banissement émis par le Pape en 1312. Néanmoins il convient de signaler que l'église catholique tolère de nos jours, les Ordres Templiers ou Confrèries Templières acceptant le dogme de la chrétienté. Ce dogme est le suivant : Jésus Christ est le fils de Dieu venu sur terre pour la rédemption de l'humanité avant que ne survienne l'Apocalypse.
Ce dogme s'appui sur 2 canons, l'ancien testament comportant 46 livres et le nouveau testament comportant 27 livres, à l'exception de tout autre livre (en particulier les évangiles et êpitres apocryphes rejetés par le concile de Rome en l'an 382).
De nos jours, et bien que le Pape ait interdit en mai 1312 à quiconque de relever le Temple et de porter le manteau blanc frappé de la croix rouge, cet interdit est bravé, par des hommes et des femmes qui se sont regroupés en commanderies afin d'honorer la mémoire de ces valeureux moines soldats et de perpétuer l'esprit chevaleresque .
Beaucoup de commanderies sont rattachées à des Ordres initiatiques et pratiquent 'de facto' un Templarisme identique à celui pratiqué dans les associations essentiellement philosophiques qui encouragent leurs membres à œuvrer pour le progrès de l'humanité.
En tout état de cause, et quelle que soit son appartenance, le Templier moderne se doit d'être discret dans ses travaux et exemplaire dans la vie quotidienne.
Vous désirez rejoindre les Templiers ?
Si vous êtes Chrétien ( est Chrétient celui qui accepte le dogme de la Chrétienté : Jésus fils de Dieu descendu sur terre pour la rédemption de l'humanité ) cliquez ci dessous SVP .
Il est impossible d'aborder le sujet "Templier" sans faire référence aux innombrables légendes qui entourent la naissance de cet Ordre. Toutes ces légendes n'ayant qu'un seul but : travestir la vérité, en affirmant sans preuves que l'Ordre du Temple n'était pas Catholique. Les propagateurs de ces théories réécrivent l'histoire pour servir leur cause.
Factuellement et pour traiter le sujet avec le sérieux qu'il mérite, je rappellerai seulement qu'en l'an 1100 le Catholicisme seul représentant de la Chrétienté, était omniprésent et omnipotent en Europe. Il serait trop fastidieux de lister toutes ces légendes ici, je n'en citerai que deux qui me semblent représentatives.
Une autre théorie datant elle aussi du début du XIX ème siècle, assure qu'en Irlande les Templiers qui avaient créé un centre important vers la fin du XII ème siècle dans le Comté de Dublin, à Clontarf, préceptorie de Saint-Congal se seraient alliés avec les Jomsvikings (la légende raconte que cette confrérie fut importée de Scandinavie). La légende veut que ces Jomsvikings croyaient au troisième oeil donnant la clairvoyance et la connaissance. La légende veut également que ces Jomsvikings possédaient une statuette à trois faces appelée « Mimère » avec sur chaque face, une pierre insérée entre les yeux à l’emplacement du troisième œil. Mimère, dans la mythologie, était le gardien de la «fontaine cachée», de l’esprit et de la sagesse. L'écriture de ces Jomsvikings aurait été runique et ils se seraient proclamés dépositaires de la tradition primordiale. La légende veut enfin qu'après avoir été persécutés et chassés par l’Eglise pour hérésie, les Jomsvikings se seraient, pour la plupart réfugiés dans des Ordres secrets, comme celui du Temple, et, en s’agrégeant aux Templiers, ils leurs auraient confié la tradition primordiale, de nombreux symboles et l’explication des lettres sacrées de leur écriture. Les Templiers auraient ajouté cette tradition à la leur. On trouverait encore des traces des Jomsvikings en Chaldée, en Irlande et en Ecosse. Cette thèse aussi "fumeuse" que la précedente voudrait nous faire croire que les Templiers étaient tous initiés aux pratiques religieuses qui avaient cours en europe quelques siècles avant l'avénement de Jésus Christ ! Si ces pratiques existaient bien cinq siècles avant J.C, les Templiers comme le reste des populations en eurent vent en tant que pratiques antiques abandonnées par tous depuis plus de 1500 ans. A la connaissance des historiens sérieux comme Alain Demurger (pour n'en citer qu'un seul) les croisés qui partirent de Boulogne sur mer lors de la première croisade étaient Catholiques, certains de ces hommes qui décidérent d'offrir leurs vies pour défendre la Chrétienté devinrent Templiers. En 1291 lors de la défaite des Templiers à Saint Jean d'Acre par les Musulmans, les Templiers étaient toujours Catholiques, car si tel n'avait pas été le cas, ils seraient restés en Terre Sainte sans être inquiétés par les Musulmans.
D'après les propagateurs de cette théorie les Templiers n'étaient donc pas Catholiques mais des "initiés" aux pratiques rituelles des Jomsvikings, ces hommes qui vivaient dans le nord de l'europe au V ème siècle avant Jésus Christ,
ici encore aucune preuve, si petite soit-elle, n'accrédite cette thèse !
Les théories commes celles évoquèes ci dessus sont légion, il en existe des dizaines. Je ne résiste pas à l'envie de vous en livrer rapidement une troisième qui a actuellement le vent en poupe dans certains ordres initiatiques. Selon leurs initiés, les Templiers n'étaient pas des Catholiques mais des Druides ... Précisons pour rester factuels que les Druides furent exterminés par les Romains dans toute la Gaule et la Grande Bretagne au II éme siècle ... !
Ces innombrables légendes sont véhiculèes par des Ordres Initiatiques issus du Néo-Templarisme des années 1950.
Naissance de l'Ordre du Temple à l'aune des récits historiques
Refermons la parenthèse et revenons au sujet : les Templiers .
Le pape Urbain II, eut plus de réussite que ses deux prédécesseurs qui avaient prêché en vain dans le désert des royaumes occidentaux pendant vingt longues années ! Ce Pape tira la leçon des échecs de ses prédécesseurs et il mit en avant une nécessaire réforme de l'église, et c'est sur ce programme qu'il sillonna l'Occident Chrétien. Ce message reçu un accueil chaleureux car c'est précisément ce que tout le monde attendait ! Le Pape eut l'intelligence de placer l'appel à la délivrance des Chrétiens d'Orient au second plan de son prêche à la fin du concile de Clermont ! Le 27 novembre 1095, il rapelle l'interdiction faite aux Chrétiens par les Musulmans d'accéder aux lieux saints depuis l'année 1073, et il exhorte le peuple Chrétien d’Occident afin qu'il prenne les armes pour venir en aide aux chrétiens d’Orient et pour libérer les Lieux Saints. Cette fois le peuple répond présent, et les seigneurs ne peuvent plus reculer, c'est le début de la croisade qui eut comme cri de ralliement « Dieu le veut ! » , tous les participants à cette croisade adoptérent le signe de la croix, devenant ainsi des croisés.
La suite est connue, en 1096 départ de Boulogne sur mer de l'armée commandée par Godefroy de Bouillon, à leur arrivée à Constantinople les croisés seront plus de 300 000. Puis une marche de 3 années passées à guerroyer contre les Musulmans, la faim, la soif, la fatigue ....
Le 15 juillet 1099 ce sont 20 000 croisés en guenilles commandés par Godefroy de Bouillon qui prendront Jérusalem avec beaucoup de chance, et contre le cours des événements car les Musulmans étaient plus nombreux. Pour connaitre la vraie raison de l'engagement de Godefroy de Bouillon en faveur de la Croisade, cliquez ici
Godefroy de Bouillon fut désigné roi de Jérusalem par ses pairs, titre qu’il refusa, préférant porter celui d’Avoué du Saint-Sépulcre. Il mit en place l’ordre des chanoines du Saint-Sépulcre qui avait pour mission d’aider le patriarche de Jérusalem. Un certain nombre d’hommes en armes, issus de la croisade, restérent au service du patriarche afin de protéger le Saint-Sépulcre. Une institution similaire constituée de chevaliers, appelés chevaliers de Saint-Pierre (milites sancti Petri), fut créée en Occident pour protéger les biens des abbayes et églises. Ces chevaliers étaient des laïcs, profitant des bienfaits des prières. Tout naturellement, les hommes chargés d’assurer la protection des biens du Saint-Sépulcre ainsi que de la communauté des chanoines étaient appelés milites sancti Sepulcri. Il est fort probable qu’Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer intégrérent cette institution dès 1106. Lorsque l’ordre de l’Hôpital, reconnu en 1113, fut chargé officiellement de s’occuper des pèlerins venant d’Occident, une idée s'imposa : créer une milice du Christ (militia Christi) qui ne s’occuperait que de la protection de la communauté de chanoines du Saint-Sépulcre et des pèlerins sur les chemins de Terre Sainte, en proie aux brigands. Ainsi, les chanoines s’occuperaient des affaires liturgiques, l’ordre de l’Hôpital des fonctions charitables et la milice du Christ de la fonction purement militaire de protection des pélerins. Cette répartition trinaire des tâches reproduisait l’organisation de la société médiévale, qui était composée de prêtres (oratores), de guerriers (bellatores) et de paysans (laboratores). C’est ainsi que l’Ordre du Temple, qui se nommait à cette époque militia Christi, naquit sous l’impulsion d’Hugues de Payns et Geoffroy de Saint-Omer, cette milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (en latin : pauperes commilitones Christi Templique Solomonici),
avait pour mission de sécuriser le voyage des pèlerins affluant d’Occident depuis la reconquête de Jérusalem en 1099. Dès leur création, ces deux ordres organisent en Occident un important réseau de commanderies, comme celles du Larzac, destinées à alimenter l’effort de guerre en Terre Sainte. Dès sa création, l’Ordre des Templiers bénéficie d’avantages matériels de toutes sortes ainsi que d’appuis considérables : celui de Saint-Bernard qui édicte sa règle, et celui du Pape, qui lui permet d’être indépendant de la hiérarchie de l’Eglise. Respectant les vœux de pauvreté, chasteté et obéissance, l’Ordre se développe rapidement en Occident. Les donations faites par les familles nobles, mais également le talent à faire fructifier les terres et les biens légués ou achetés confèrent à l’Ordre une grande prospérité. L’Ordre du Temple devait la protection des pèlerins Chrétiens pour la Terre Sainte et ce pèlerinage comptait parmi les trois plus importants de la chrétienté du Moyen Âge. Il durait plusieurs années et les pèlerins devaient parcourir douze milles kilomètres aller-retour à pied, et en bateau pour la traversée de la mer Méditerranée.
Les départs étaient organisés deux fois par an, au printemps et en automne. Les pèlerins étaient débarqués à Saint-Jean-d’Acre, puis devaient se rendre à pied à Jérusalem. Les Templiers sécurisaient les routes, en particulier celle de Jaffa à Jérusalem et celle de Jérusalem au Jourdain.
Ils avaient également la garde de certains lieux saints : Bethléem, Nazareth, le Mont des Oliviers, la vallée de Josaphat, le Jourdain, la colline du Calvaire et le Saint-Sépulcre à Jérusalem.
L'Ordre du Temple observé dans son quotidien
Le Templier recevait une épée, une lance une masse et un couteau lors de sa réception dans l’ordre. Maniée à deux mains, l’épée avait un double tranchant et un bout arrondi. En effet, elle devait être maniée de façon à frapper de "taille", c’est-à-dire avec le tranchant. Elle était pratiquement employée comme une masse d’arme dans la mesure où il était impossible de transpercer une cotte de mailles. Toutefois, contre un ennemi qui n’avait pas cette protection, l’épée était plus efficace que la masse. La masse d’arme templière était principalement une masse dite turque aux pointes saillantes. L’épée et les masses servaient à frapper l’ennemi de manière à lui briser les os. Les blessés mourraient alors d’hémorragies internes. La lance était en bois terminée par une pointe en fer forgé appelée tête de fer. Chaque frère possédait trois couteaux dont un couteau d’arme, un autre "de pain taillé" qui servait à manger et un canif à lame étroite.
Le drapeau de l’Ordre du Temple était appelé le gonfanon baucent. Baucent, qui signifie bicolore, avait plusieurs graphies : baussant, baucent ou balcent. C’était un rectangle vertical composé de deux bandes, l’une blanche et l’autre noire, coupées au tiers supérieur. Porté en hauteur au bout d’une lance, il était le signe de ralliement des combattants Templiers sur le champ de bataille, protégé en combat par une dizaine de chevaliers. Celui qui en était responsable était appelé le gonfanonier. Selon la circonstance, le gonfanonier désignait un porteur qui pouvait être un écuyer, un soldat turcopole ou une sentinelle. Le gonfanonier chevauchait devant et conduisait son escadron sous le commandement du maréchal de l’Ordre. Le gonfanon devait être visible en permanence sur le champ de bataille et c’est pourquoi il était interdit de l’abaisser. Tout manquement au règlement pouvait être puni par la sanction la plus sévère, c’est à dire la perte de l’habit qui signifiait le renvoi de l’Ordre. Lorsque le gonfanon principal tombait parce que son porteur et sa garde étaient tués, le commandeur des chevaliers déroulait un étendard de secours et reprenait la charge. Si celui-ci venait à disparaître à son tour, un commandeur d’escadron devait lever son pennon noir et blanc et rallier tous les Templiers présents.
Si les couleurs templières n’étaient plus visibles, les Templiers survivants devaient rejoindre la bannière des Hospitaliers. Dans le cas où celle-ci était tombée, les Templiers devaient rallier la première bannière chrétienne qu’ils apercevaient.
Les Templiers prêtaient de l’argent à tous : pélerins, croisés, marchands, congrégations monastiques, clergé, rois et princes... Le montant du remboursement était parfois supérieur à la somme initiale lorsqu’il y avait changement de monnaie. Lors de la croisade de Louis VII, le roi de France en arrivant à Antioche demanda une aide financière aux Templiers. Le maître de l’ordre, Evrard des Barrès, fit le nécessaire. Le roi de France écrivait à son intendant en parlant des Templiers, « nous ne pouvons pas nous imaginer comment nous aurions pu subsister dans ces pays d'orient sans leur aide. Nous vous notifions qu’ils nous prêtèrent et empruntèrent en leur nom une somme considérable. Cette somme leur doit être rendue ( La somme en question représentait deux mille marcs d’argent ). L’activité financière de l’ordre prévoyait que les particuliers puissent déposer leurs biens lors d’un départ en pèlerinage vers Jérusalem, Saint-Jacques de Compostelle ou Rome. Les Templiers inventèrent ainsi le bon de dépôt. Lorsqu’un pèlerin confiait aux Templiers la somme nécessaire à son pélerinage, le frère trésorier lui remettait une lettre sur laquelle était inscrite la somme déposée.
Cette lettre manuscrite et authentifiée prit le nom de lettre de change. Le pèlerin pouvait ainsi voyager sans argent sur lui et se trouvait plus en sécurité. Arrivé à destination, il récupérait auprès d’autres Templiers l’intégralité de son argent en monnaie locale. Les Templiers ont initié et institutionnalisé le service du change des monnaies pour les pèlerins.
Les Templiers participèrent aux croisades, en assurant la garde rapprochée des souverains d’Occident. En 1147, les Templiers prêtèrent main forte à l’armée du roi Louis VII attaquée dans les montagnes d’Asie Mineure durant la deuxième croisade (1147-1149).Cette action permit la poursuite de l’expédition et le roi de France en fut très reconnaissant envers les Templiers.
Lors de la troisième croisade (1189-1192), les Templiers et les Hospitaliers assuraient respectivement l’avant-garde et l’arrière-garde de l’armée de Richard Cœur de Lion dans les combats en marche. Lors de la cinquième croisade, la participation des ordres militaires, et donc les Templiers, a été décisive dans la protection des armées royales de Louis IX devant Damiette. L’Ordre du Temple a également aidé exceptionnellement les rois en proie à des difficultés financières. À plusieurs reprises dans l’histoire des croisades, les Templiers renflouèrent les caisses royales momentanément vides (croisade de Louis VII), ou payèrent les rançons de rois faits prisonniers (croisade de Louis IX).
En Orient comme en Occident, l’Ordre du Temple était en possession de reliques. Il était parfois amené à les transporter pour son propre compte ou bien convoyait des reliques pour autrui. Les chapelles templières abritaient les reliques des saints auxquelles elles étaient dédiées. Parmi les plus importantes reliques de l’ordre se trouvaient le manteau de saint Bernard, des morceaux de la couronne d’épines, des fragments de la Vraie Croix.
A la fin du XIII ème siècle, après la perte de la Terre Sainte, les Templiers sont extrêmement riches. A Paris, à Londres et dans les commanderies, ils gèrent les fonds royaux et privés qu’ils ont reçus en dépôt. Alors que les cathares sont pourchassés dans le Sud de la France, les Templiers sont devenus les banquiers du royaume. La tour du Temple de Paris abrite même le trésor royal. Leur puissance, leur rôle en Terre Sainte et la symbolique spirituelle très complexe de l’Ordre sont sans doute à l’origine de la fascination mais aussi des spéculations les plus folles que l’histoire des Templiers a engendré au cours des siècles.
La réussite des Templiers finit par susciter convoitises et jalousies, tant du côté de la couronne de France que du clergé.
Ce dernier forge au début du XIVème siècle une image négative des Templiers, représentés comme des hommes arrogants et avares. Revenons quelques années en arrière pour comprendre cette machination.
Lente agonie puis disparition des Templiers
L'année 1250 sonne l'heure du déclin pour l'Ordre du Temple
Dès l'an 1250 les Rois et Seigneurs occidentaux sont convaincus qu'à terme les états Latins d'Orient seront perdus par la Chrétienté, ils font le constat fort simple que ces terres sont trop éloignées de l'Occident pour etre défendues correctement. Discrètement ils se désengageront tous de cette aventure périlleuse fort couteuse en hommes et en argent, dès lors, les effectifs Templiers ne feront que décroitre au Proche Orient. A partir de cette date les Templiers seront obligés de pratiquer la politique de leurs moyens en constante diminution, ils accepteront des trèves de dix ans avec les musulmans dans l'unique but de faire durer l'aventure en Orient. Cette suite de trèves humiliantes pour l'Ordre confortera les chefs musulmans à penser que les Chrétiens en perte de vitesse ne voulaient que gagner du temps. A partir de 1250 les Chrétiens ne feront plus que subir la loi des musulmans, même si ici et là quelques actes sporadiques des chrétiens seront encore couronnés de succès. De l'avis des historiens 1250 est le début de la lente agonie des Etats Latins d'orient. Les Templiers combattront à 1 contre 3 en 1250 puis à 1 contre 10 lors du siège de Saint Jean d'Acre en 1291. Cette précision doit etre apportée pour comprendre la déroute des Templiers au Proche Orient.
Profitant des discordes entre les différentes factions de la ville de Tripoli, le sultan mamelouk Qala'ûn avait conquis la ville de Tripoli le 28 avril 1289. Henri II, roi de Chypre et de Jérusalem réussit cependant à négocier en mars 1289 une trêve de dix ans avec Qala'ûn, mais celui-ci meurt le 6 décembre 1290. Son fils Al-Ashraf Khalil entend profiter du moindre prétexte pour reprendre les hostilités. L'ancien royaume de Jérusalem est alors composé des villes de Saint-Jean-d'Acre, Beyrouth, Tyr, Saïda et de la forteresse d'Hatlith. Une croisade de pèlerins non combattants arrive alors à Saint-Jean-d'Acre. Sans aucune expérience militaire, ces pèlerins imaginent que leur bonne volonté suffirait à reprendre Jérusalem. Sans connaissance de la situation politique de la Terre sainte, ils accusent les Latins d'Orient de complaisance à l'égard des musulmans, n'hésitant pas à les qualifier de traîtres à la cause chrétienne. Ils refusent le principe de la trêve. Par sécurité, une interdiction de quitter la ville leur est intimée. Ils passent à l'action dès le 13 mars 1291, en massacrant des paysans musulmans venus en ville vendre leur production. Ils ne s'arrêtent pas à ce premier massacre. Ils envahissent le bazar et égorgent les marchands supposés musulmans. Atterrés, les consuls de la ville et les grand-maîtres des Ordres militaires préfèrent alors avertir directement le sultan Al-Ashraf, lequel réclame le châtiment des coupables. Seul Guillaume de Beaujeu, grand maître de l'Ordre du Temple plaide pour l'exécution des criminels. Les autres membres du conseil de Saint-Jean-d'Acre sont persuadés que le sultan se contentera d'excuses. De plus, ces derniers ne croient pas à la déclaration de guerre du mamelouk, pensant qu'il s'agit uniquement de menaces. Par conséquent, des ambassadeurs son envoyés chargés de présents pour l'amadouer, mais sont jetés en prison par Al-Ashraf. Le sultan Al-Ashraf arrive devant Saint-Jean-d'Acre le 5 avril 1291 et entame immédiatement le siège. En plus d'une armée de 220 000 soldats, il dispose de nombreuses machines de siège. La ville abrite 30 000 à 40 000 habitants, dont 16 000 soldats. Le sultan fait placer ses quatre énormes catapultes à des emplacements stratégiques, face aux plus importantes tours de défense de la ville, et des mangonneaux et balistes dans les intervalles. Le 15 avril, Guillaume de Beaujeu tente une sortie à la tête de Templiers. Ils surprennent les avant-postes, mais leurs chevaux trébuchent dans les cordages et les musulmans se ressaisissent. Les Templiers parviennent difficilement à retourner en ville et leur tentative d'incendier une des catapultes a échoué. Ils tentent à nouveau l'opération quelques jours plus tard, sans succès. Le 4 mai, le roi Henri II débarque à Saint-Jean-d'Acre, avec 200 chevaliers, 500 fantassins et des vivres en quantité. Le moral des assiégés remonte et Henri II, en tant que roi de Jérusalem essaye de traiter avec le sultan : celui-ci exige la reddition pure et simple de la ville, et accorde la vie sauve aux habitants. Le 7 mai, Henri repart vers Chypre, en laissant son armée sur place. Le bombardement de la ville par les machines mamelouks s'intensifie, et des esclaves creusent des mines sous les principales tours. Le 15 mai, une partie de la Tour Neuve s'écroule. Guillaume de Beaujeu fait construire une tour en bois (ou chat) pour combler la brèche, mais n'y parvient que de manière incomplète. Une tempête au large empêche l'évacuation des femmes et des enfants par la mer. Les quelques navires déjà partis sont obligés de revenir se réfugier au port. Le vendredi 18 mai 1291, à l'aube, les Musulmans lancent l'assaut. Ils prennent pied sans difficulté dans la Tour Neuve, puis se divisent en deux groupes pour s'emparer de la zone entre les deux enceintes et bombarder les assiégés de feux grégeois et de flèches. Guillaume de Beaujeu, grand-maître du Temple, et Jean de Villiers, grand-maître de l'Ordre des Hospitaliers, longtemps rivaux et réconciliés à l'heure du danger, défendent le point le plus menacé, la Porte Saint-Antoine. Atteint d'une flèche sous l'aisselle, Guillaume se retire du combat. Des croisés lui crient : "Pour Dieu, sire, ne partez pas, car la ville sera bientôt perdue !", ce à quoi Guillaume répond « Seigneurs, je ne peux plus, car je suis mort, voyez le coup. » On l'emporte à la Commanderie du Temple où il expire quelques heures plus tard. Jean de Villiers, également grièvement blessé, est transporté sur un navire en direction de Chypre. Les Mamelouks prennent alors la Porte Saint-Antoine et se ruent dans la ville, massacrant les habitants. Certains tentent de fuir avec les navires dont quelques-uns, surchargés, coulent. 10 000 habitants ont pu se réfugier dans la Voûte d'Acre, la citadelle des Templiers, qui tient encore. Cette citadelle donne sur la mer et les rescapés peuvent embarquer pour se réfugier à Chypre. Pendant dix jours, la citadelle résiste aux bombardements incessants, avant de succomber à son tour, le 28 mai. Il sera reproché aux Templiers encore en vie après mai 1291 d'être des lâches qui s'enfuyérent devant l'ennemi dès le 18 mai 1291 au lieu de résister pour aider ceux des Templiers qui avaient décidé de défendre Sain Jean d'Acre jusqu'à la mort !
Jacques de Molay faisait partie de ces hommes sur qui pesaient ces lourdes accusations de lacheté. A leur retour en France le roi ne se privera pas de le leur faire savoir, ce qui était somme toute de bonne guerre même si le procédé qui s'inscrivait déjà dans une démarche politique était méprisable ! Ainsi pour le roi Philippe le Bel il y avait les Templiers du XII ème et XIII ème siècle et les Templiers du XIV ème siècle et dans son esprit, ces hommes étaient très différents. Pour Philippe le Bel les Templiers du XII et XIII ème siècle étaient courageux et désinteressés, mais ceux du XIV ème siècle étaient lâches et cupides, et c'est cette version qu'il donnera en pâture au peuple, aidé en cela par le clergé français.
Conséquences pour l'Ordre du Temple
Cette déroute marque la fin de la présence Franque en Terre sainte. En effet, la bailli de Tyr et sa garnison évacuent peu après cette place-forte, l'une des mieux fortifiées de Terre Sainte aux yeux des chrétiens. Le nouveau grand-maître des Templiers, Thibaud Gaudin, ainsi que les Templiers se sont repliés à Sidon. Sa population est évacuée et Thibaud part pour Chypre, prétendant aller chercher des renforts, mais ne revient pas. Sidon est prise le 14 juillet. Se fiant aux promesses de paix du sultan, les habitants de Beyrouth lui ouvrent les portes le 21 juillet et le système de capitation fut mit en place, et seul les Templiers de la commanderie furent pendus haut et court. Les 3 et 14 aoûts suivants, les places fortes de Tortose et de Château-Pèlerin sont évacuées sans combat. Seules deux cités en Terre sainte restent chrétiennes : l'îlot d'Arouad, au sud de Tortose, est tenu par les Templiers,
et la ville de Gibelet, confiée au seigneur, Pierre Embriaco, ami du sultan. Celui-ci la lui avait rendue en 1289 après l'avoir prise au comte de Tripoli. Ces deux ports sont abandonnés en 1302. Cette date 1291, symbole de la perte des dernières positions latines en Orient, est fréquemment considérée par les historiens comme celle de la fin des croisades médiévales. Les Templiers sont définitivement chassés du proche orient par les Musulmans et se replient dans leurs pays d'origine.
Piteux retour en France des Templiers vaincus
Une puissance Templière impressionnante et génante
Dès lors en France les Templiers concentreront leurs activités sur la gestion de leurs biens et patrimoine. Leur richesse étant immense et la raison d'etre de cet ordre n'existant plus le roi de France et le clergé décidérent de supprimer cet ordre .
Les Templiers devenaient genant, pire ils représentaient pour le pouvoir en place une menace à peine voilée. Quant au clergé il voyait d'un mauvais oeil cet Ordre qui ne recevait d'ordres que du Pape ! De l'an 1298 à l'an 1305 Jacques de Molay refusa la fusion des Ordres de l'Hopital et Templier afin de reformer une grande armée pour repartir en croisade. Il n'a vu dans cette proposition qu'une manoeuvre destinée à faire disparaitre l'Ordre du Temple.
Il avait certainement raison, mais en refusant cette proposition il mettait l'Ordre en grand danger, de plus, il ne proposa aucune solution pour plaire au Roi. Jacques de Molay était un homme du passé et un piètre politicien, il manqua d'imagination concernant les manoeuvres machiavéliques du Roi et du Clergé. Il resta persuadé jusqu'en 1307 que le Pape Clément ne laisserait pas faire n'importe quoi au Roi de France. Il croyait que malgré tous ses défauts Philippe IV était un vrai Chrétien, il se trompa lourdement car il s'apperçut trop tard que les Rois n'obéissaient plus au Pape qui d'ailleurs n'avait plus aucun pouvoir ! Les roues de l'histoire avaient tourné, le respect de la parole donnée n'avait plus cours, les Templiers avaient deux siècles de retard. Les Hospitaliers eux l'avaient compris, et à leur retour en France firent allégeance au Roi en reniant l'autorité du Pape. En 1305 tout était en place pour le dernier acte de cette épopée orientale, la royauté qui s'était deja fait la main en exterminant les Cathares, puis en spoliant les Juifs et les banquiers Lombards, s'apprétait à exterminer les Templiers.
Extermination des Templiers
Le roi avec l'aide du clergé ourdit une machination visant à exterminer les Templiers pour s'en approprier les biens. De 1300 à 1305 le roi fera la publicité des Templiers auprès du peuple, ils seront accusés d'avoir pactisé avec les musulmans, de s'être enfuis sans combattre devant l'ennemi, d'être des usuriers d'avoir des moeurs dissolues ... En 1305, après ce long travail de sape, Philippe le Bel roi de France, est pret à passer à l'action pour s’approprier les richesses de l’Ordre et briser son indépendance, mais il veut aussi faire pression sur le pape Clément V dans le but d'obtenir de lui la condamnation de la mémoire de Boniface VIII justifiant par là son action violente perpétrèe à Anagni contre ce pape Boniface VIII qu'il avait contribué à précipiter dans la tombe .
Les rumeurs s’amplifient fin 1305 et l’on accuse les Templiers de faits très graves : hérésie, idolâtrie et même, sodomie l'ignominie suprême. Le peuple respectait les Templiers tant que ces derniers luttaient pour la Chrétienté en Orient, mais maintenant ce peuple ne voyait plus l'intêret d'un ordre très puissant qui ne défendait plus rien, sauf bien entendu ses propres intérêts ! La campagne de diffamation voulue par le roi et orchestrée par ses sbires et le clergé depuis des années, était une réussite totale, les Templiers étaient définitivement salis ! La curée contre cet Ordre pouvait commencer ! De l'avis de tous les historiens (Alain Demurger et les autres) si la rumeur contre les Templiers fut bien réelle son contenu était lui entiérement faux.
Le vendredi 13 octobre 1307 eu lieu l’arrestation en masse des Templiers qui furent ensuite emprisonnés et jugés. L’Ordre est définitivement aboli en mai 1312. Son dernier grand-maître, Jacques de Molay, est brûlé vif sur l’île de la Cité à Paris le 18 mars 1314. Son appel à la vengeance divine à ce moment-là, puis les morts successives de plusieurs des persécuteurs du Temple, donnèrent lieu à la fameuse légende de la malédiction des Templiers.
C’est l’Ordre des Hospitaliers qui, finalement, hérita des biens des Templiers. Sur le Larzac, ils prirent le relais de leurs « cousins » Templiers, ceci jusqu’à la Révolution française, en 1789. A la révolution Française un vent mauvais souffla sur l'Ordre des Hospitaliers ..... Lire la suite
Liste non exhaustive des TEMPLIERS entre 1118 et 1314
Templiers dont le nom commence par la lettre A
Templiers dont le nom commence par la lettre B
Templiers dont le nom commence par la lettre C
Templiers dont le nom commence par la lettre D
Templiers dont le nom commence par la lettre E
Templiers dont le nom commence par la lettre F
Templiers dont le nom commence par la lettre G
Templiers dont le nom commence par la lettre H
Templiers dont le nom commence par la lettre I
Templiers dont le nom commence par la lettre J
Templiers dont le nom commence par la lettre K
Templiers dont le nom commence par la lettre L
Templiers dont le nom commence par la lettre M
Templiers dont le nom commence par la lettre N
Templiers dont le nom commence par la lettre O
Templiers dont le nom commence par la lettre P
Templiers dont le nom commence par la lettre Q
Templiers dont le nom commence par la lettre R
Templiers dont le nom commence par la lettre S
Templiers dont le nom commence par la lettre T
Templiers dont le nom commence par la lettre U
Templiers dont le nom commence par la lettre V
Templiers dont le nom commence par la lettre W
Templiers dont le nom commence par la lettre Y
Liste non exhaustive des TEMPLIERS de Saint-Omer
- Hugues le paien frère de Geoffroy de Saint-Omer qui reçoit en récompense de ses exploits la principauté de Galilée et la Seigneurie de Tibériade.
- Gérard de Saint-Omer Templier discret basé à Tripoli.
- Guillaume 1er encore appelé Hoston, leur père qui secondera Robert II dit de Jérusalem, dans ses principales entreprises au Proche Orient.
- Gautier de Saint-Omer, châtelain de Saint-Omer qui deviendra seigneur de Tibérias et Prince de Galilèe en 1148.
- Hugues II de Saint-Omer, qui deviendra Prince de Galilée de 1187 à 1204.
- Odo de Saint-Omer, qui deviendra connétable de Tripoli, Seigneur de Gogulat.
- Raoul de Saint-Omer, qui deviendra sénéchal de Jérusalem, prince de Galilée, Seigneur de Sarepta .
- Guillaume IV, Châtelain de Saint-Omer, Seigneur qui deviendra seigneur en Judée Samarie.
- Jacques de Saint-Omer qui deviendra Seigneur en Judée Samarie .
- Gautier de Saint-Omer qui deviendra Seigneur en Judée Samarie au siège de Damiette en 1218 .
- Nicolas II de Saint-Omer, co-Seigneur de Thèbes, bail de Morée, en 1294 .
- Jean de Saint-Omer, baron de Passava, Maréchal de Morée en 1278 .
- Nicolas III de Saint-Omer, co-Seigneur de Thèbes en 1296 .
Restaurations templières en cours de nos jours
Chapelle de Fourches, Le Vaudoué, Seine-et-Marne
La chapelle des Templiers de Fourches, est le plus ancien sanctuaire de l’ordre en Ile de France. On s’accorde à dater l’édifice aux alentours de1150. Il possède deux particularités, des bassins de piscine en saillie et un guichet dit « aux lépreux ». Cette ruine a été racheté en 2014 par une association : Le Centre de Recherche et de Documentation Médiévale et Archéologiques (CRDMA), dont le siège se trouve à Saint-Mammès. Depuis 1973, l’association s’est employée à maintenir debout ce précieux vestige démantelé de partout, dépourvu de toiture depuis 1792 et situé de plus en milieu forestier sans route d’accès. Les campagnes de fouilles ont permis de mettre au jour 73 sépultures ainsi que deux caves, les fondations du four à pain et des restes de bâtiments. En 2014, une statue de dévotion représentant la Vierge a été mise en place pour commémorer les 700 ans du bûcher du dernier Maître de l’ordre du Temple.
Le CRDMA, n’est guère aidé et son appel aux dons pour acheter la chapelle de Fourches en 2014 n’avait reçu aucune aide publique.
Pour tous renseignements, contacter Claude-Clément Perrot au 06 66 53 93 56.
Adresse : CRDMA de Saint-Mammès Mairie de Saint-Mammès 2, rue Grande 77670 Saint-Mammès
Les membres de la Commanderie Geoffroy de Saint-Omer oeuvrent à l'idéal Chevaleresque .
Nous honorons la mémoire des valeureux moines soldats du christ
qui mirent leurs vies au service de la Papauté, nos travaux sont axés sur l'histoire et l'architecture Templière ainsi que sur
l'apport de
l'Ordre du Temple en matières des sciences et techniques durant le moyen âge central.
D'autres Chevaliers viendront s'agréger aux deux fondateurs de l'Ordre après 1125, nous n'en citerons que 7 mais il y en eut des dizaines.
-Robert de Craon , quitte la France en 1130 pour rejoindre Jérusalem, c'est le 2ème Maître de l’Ordre du Temple et son législateur. Originaire d’Anjou, il n’en est pas moins apparenté aux grandes familles du nord, par ses arrières grands parents, barons d’Artois, Sires de Créquy. Certains le surnomment Roral.
-André de Montbard, il est l’oncle maternel de Saint Bernard. Il entre avec lui dans l’Ordre Cistercien et l’aide à fonder Clairvaux, dont il est élu abbé. Sa foi habite en lui, ce qui fait qu’après le concile de Troyes en 1130, il entre dans la nouvelle milice du Temple sous la conduite d’Hugues. Il reste en Terre Sainte et devient le conseiller de la Reine Mélisande. D’abord Sénéchal de l’Ordre, il en deviendrai plus tard le 5ème Maître.
-Archambault de Saint-Amand, Présent à Troyes en 1129, personne n'a pu produire le moindre document probant le concernant, les écrivains ont donc fabriqué une histoire qui voudrait qu'il soit Flamand d’origine plus exactement du Hainaut, la Foi l'aurait gagné et il aurait combattu les ennemis de la Chrétienté.
Certains écrivains pensent qu'il est le père d’Eudes ( 8 ème Maître du temple ). Factuellement personne ne sait rien de lui.
-Hugues Rigaud, Originaire du Languedoc, il assiste au concile de Troyes où se décideront les caractéristiques qui régiront l’Ordre, de retour dans sa Provence natale, il agira en tant que visiteur du Temple, puis procureur du Temple.
-Payen de Montdidier, originaire de Montdidier en Picardie, il est nommé au concile de Troyes vers 1130, Hugues lui demande de gérer les biens de toute la région du Nord de la France. Il reste donc sur place en qualité de Précepteur de France.
-Bernard Rolland, Originaire du Marquisat de Provence, participant au concile de Troyes, il est désigné pour faire connaître l’Ordre du Temple dans le sud de la France. Ayant reçu de nombreuses donations, il fonde une des plus grandes commanderies à Richerenches.
-Geoffroy de Bossoit, Homme de Baudoin IV, Comte de Hainaut en Belgique actuelle, il laisse ses territoires de Frameries à l’Ordre du Temple et il défend vaillamment avec eux la Terre Sainte. non cité au concile de Troyes en 1129.
La recherche de soutiens.
La notoriété desTempliersne parvenait pas à s’étendre au-delà de la Terre Sainte et c’est pourquoi Hugues de Payns, accompagné de cinq autres chevaliers (Godefroy de St-Omer, Payen de Montdidier, Geoffroy Bissol, Archambault de St-Amand et Rolland), embarqua pour l’Occident en 1127 afin de porter un message destiné au pape Honorius II et au moine Bernard.
Fort du soutien du roi Baudoin de Jérusalem, Hugues de Payns avait les trois objectifs suivants :
- faire reconnaître l’ordre par l’Église et lui donner une règle : rattachés aux chanoines du Saint-Sépulcre, les chevaliers suivaient comme eux la règle de Saint-Augustin.
- donner une légitimité à l’action des Templiers puisque la dénomination de moine-chevalier, une nouveauté absolue, pouvait être en contradiction avec les règles de l’Église et de la société en général.
- recruter de nouveaux Templiers et obtenir des dons qui feraient vivre l’ordre en Terre Sainte. La tournée occidentale des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon commença en Anjou et passa ensuite par le Poitou, la Normandie, l’Angleterre (où ils reçurent de nombreux dons), la Flandre et enfin la Champagne.
Le premier don (de trente livres de sous angevins) reçu par l’Ordre du Temple vint de Foulque, Comte d’Anjou. Par la suite, Foulque ira en pèlerinage à Jérusalem et en deviendra le roi. Il est à noter que cette démarche d’Hugues de Payns, accompagné de ces cinq chevaliers et soutenu par le roi de Jérusalem, suivait deux tentatives infructueuses qui avaient été faites par André de Montbard et Gondemare, en 1125.
Le concile de Troyes (13 Janvier 1129) Arrivant à la fin de sa tournée en Occident et après avoir porté le message du roi de Jérusalem à Bernard de Clairvaux afin qu’il aide les Templiers à obtenir l’accord et le soutien du pape, Hugues de Payns participa au concile de Troyes (ainsi nommé parce qu’il s’est déroulé dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes). Le 13 janvier 1129, le concile s’ouvrit en présence de nombreuses personnalités religieuses dont le prologue de la Règle primitive du Temple nous donne les noms :
- le cardinal Mathieu d’Albano, légat du pape en France,
- les archevêques de Reims et de Sens, ainsi que dix de leurs évêques suffragants,
- quatre abbés cisterciens (ceux de Cîteaux, Clairvaux, Pontigny et Troisfontaines),
- deux abbés clunisiens (ceux de Molesmes et Vézelay) ,
- deux chanoines,
- deux maîtres et un secrétaire.
En plus des religieux, se trouvaient des personnages laïcs :
- Thibaut IV de Blois, Comte de Champagne,
- André de Baudement, Sénéchal du comté de Champagne ,
- Guillaume II, Comte de Nevers, Auxerre et Tonnerre.
Le concile mena à la création d’une règle propre à l’Ordre du Temple, laquelle fut de forte inspiration Cistercienne (présence de saint Bernard et d’Étienne Harding, fondateur de Cîteaux), en contradiction avec les Clunisiens qui suivaient la règle de saint Benoît. Une fois la règle adoptée, elle devait encore être soumise à Étienne de Chartres, patriarche de Jérusalem.
Règle et statuts de l’ordre du Temple.
Avant la fondation de l’Ordre du Temple, les Pauvres Chevaliers du Christ, futurs Templiers, vivaient à Jérusalem sous la coupe des chanoines de l’ordre du Saint-Sépulcre. Ces chanoines respectaient la règle de saint Augustin. La règle de l’Ordre du Temple faisait quelques emprunts à la règle de saint Augustin mais s’inspirait en majeure partie de la règle de saint Benoît suivie par les moines Bénédictins.
Elle fut également adaptée au genre de vie active, principalement militaire, que menaient les frères Templiers. Par exemple, les jeûnes étaient moins sévères que pour les moines Bénédictins, de manière à ne pas affaiblir les Templiers appelés à combattre. Par ailleurs, la règle était adaptée à la bipolarité de l’ordre, ainsi certains articles concernaient aussi bien la vie en Occident (conventuelle) que la vie en Orient (militaire).
- La règle primitive (ou latine car écrite en latin), écrite en 1128, fut annexée au procès-verbal du concile de Troyes en 1129, elle contenait soixante-douze articles.
- Vers 1138, sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l’Ordre du Temple (1136-1149), la règle primitive fut traduite en français et modifiée.
- Par la suite, à différentes dates, la règle fut étoffée par l’ajout de six cent neuf retraits ou articles statutaires, notamment à propos de la hiérarchie et de la justice au sein de l’ordre.
Templiers de Saint-Omer
Partis lors de la première croisade en Aout 1096 avec Godefroy de Bouillon (né en 1057 à Boulogne sur mer et mort en 1100 à Jérusalem) :
- Geoffroy de Saint-Omer qui fonde en 1118 l’Ordre du Temple.
- Hugues le paien frère de Geoffroy de Saint-Omer qui reçoit en récompense de ses exploits la principauté de Galilée et la Seigneurie de Tibériade.
- Gérard de Saint-Omer Templier discret basé à Tripoli.
- Guillaume 1er encore appelé Hoston, leur père qui secondera Robert II dit de Jérusalem, dans ses principales entreprises au Proche Orient.
Quelques années plus tard les rejoindront :
- Gautier de Saint-Omer, châtelain de Saint-Omer qui deviendra seigneur de Tibérias et Prince de Galilèe en 1148.
- Hugues II de Saint-Omer, qui deviendra Prince de Galilée de 1187 à 1204.
- Odo de Saint-Omer, qui deviendra connétable de Tripoli, Seigneur de Gogulat.
- Raoul de Saint-Omer, qui deviendra sénéchal de Jérusalem, prince de Galilée, Seigneur de Sarepta .
- Guillaume IV, Châtelain de Saint-Omer, Seigneur qui deviendra seigneur en Judée Samarie.
- Jacques de Saint-Omer qui deviendra Seigneur en Judée Samarie .
- Gautier de Saint-Omer qui deviendra Seigneur en Judée Samarie au siège de Damiette en 1218 .
- Nicolas II de Saint-Omer, co-Seigneur de Thèbes, bail de Morée, en 1294 .
- Jean de Saint-Omer, baron de Passava, Maréchal de Morée en 1278 .
- Nicolas III de Saint-Omer, co-Seigneur de Thèbes en 1296 .
Déroute des Templiers
des trèves humiliantes pour les chrétiens
Le sultan d’Egypte Bibars, qui avait enlevé aux Latins d’Orient le château des kurdes, Césarée, Jaffa, le Safed et la cité d’Antioche, mourut le 19 juin 1277. libérés de leur mortel adversaire, les chrétiens avaient cru bon rompre la trêve de dix années jadis conclue avec lui, croyant que les envahisseurs Mongols qui mettaient à feu et à sang le Nord de la Syrie seraient des alliés de circonstances. Mais, après quelques succès, apprenant la défaite totale de ces hordes barbares par le nouveau sultan Kélaoun, ils crurent prudent de transiger une fois de plus. Puis les chevaliers du Temple, ceux de l’Hôpital, le comte Bohémond de Tripoli, la Commune de Saint-Jean-d’Acre, d’autres groupes latins encore, signérent par l’entremise de leurs délégués à Rouha en 1283 avec le sultan, une nouvelle trêve de dix ans, dix mois, dix jours, dix heures.
Lorsque les ambassades du Sultan auprès des princes chrétiens eurent la certitude qu'il n'y aurait plus de nouvelle grande croisade, le Sultan chercha le premier prétexte venu pour en finir avec les Chrétiens. Dès l’année 1285, profitant d’une prétendue agression des Hospitaliers de Markab, il mit le siège devant cette forteresse que Saladin lui-même avait déclarée imprenable. Elle succomba le 25 mai après un mois de siège. quelques jours après, le château de Maraklée, qui passait aussi pour être invincible capitulait à son tour. Terrifiés par ces catastrophes, le roi Léon III de Cilicie et la princesse Marguerite de Tyr se hâtèrent d’acheter à prix d’or une nouvelle et calamiteuse trêve de dix ans.
En 1287 le sultan dénonce le fait que le prince Bohémond d’Antioche, ait à son tour transgressé les trêves. Une grosse armée qu’il avait dans le Nord de la Syrie assiège Laodicée et la prend le 30 avril 1287. En octobre Bohémond VII, prince d’Antioche et de Tripoli, meurt sans postérité, et Kélaoun attaque la ville de Tripoli, le principal comptoir des négociants génois, il la prend après 34 jours de siège, le 26 avril 1289, malgré l’arrivée d’une armée de secours partie de Saint-Jean-d’Acre. Dans la foulée tombent Nephin forteresse des Hospitaliers, puis Batroun. Les fugitifs de Tripoli se réfugient à Chypre, à Tyr, à Saint-Jean-d’Acre. Les dernières vieilles cités chrétiennes maritimes de Syrie succombent ainsi les unes après les autres sous les assauts musulmans. La suite n’est plus qu’une interminable agonie.
ultime appel au secours des chrétiens d'orient
Cette même année 1289, Jean de Grailly capitaine des compagnies franques de Saint-Jean-d’Acre, ainsi que les deux frères prêcheurs dominicains Hugues et Jean, et l’Hospitalier Pierre d’Hezquam, le Templier Bertrand, se rendirent en toute hâte à Rome pour implorer le secours du pape et de la chrétienté occidentale. Ils ne rencontrèrent presque partout, hélas, que de l'indifférence. Seul le pape Nicolas IV, mit tout en œuvre pour ranimer flamme des royaumes d'Occident. Le 5 janvier 1291, il adressait à toute la chrétienté, une déchirante prière pour sauver ce qui restait des états latins.
1291 extermination des chrétiens à saint jean d'âcre
Saint-Jean-d’Acre, était en 1291 une ville extraordinaire, toutes les populations de l’Orient latin chassées y avaient reflué sous la protection de ses gigantesques murailles. D’autre part, des milliers d’aventuriers d’Occident y avaient débarqué plus attirés par le lucre que par la dévotion. Dans son enceinte résidaient les états-majors du Temple, de Saint-Jean de Jérusalem et des chevaliers teutoniques, mais aussi tous les corps d’armée entretenus en Syrie par le Pape, le roi de France, et les divers autres souverains d’Occident. D’après les chroniqueurs, il y aurait eu dans cette ville jusqu’à 14 000 prostituées.
Ainsi donc en apparence la ville de Saint-Jean-d’Acre, donnait l’impression d’une puissance extraordinaire, mais en réalité toutes les forces vives de cette cité étaient paralysées par les incessantes et sanglantes dissensions entre chevaliers des Ordres religieux et marchands italiens. Et, circonstance agravante, cette population n'avait aucun sens moral. Tous les vices étaient concentrés dans cette ville peuplée de soldats et de trafiquants accourus des quatre coins du monde. Il y avait d'autre part un épuisement de la jeune génération militaire européenne causé par la déperdition de vies humaines et de trésors engloutis depuis toutes ces années dans les luttes pour la Terre Sainte ou dans celles menées par la papauté contre les hérétiques, contre Frédéric II, puis contre Conrad IV et Conradin. Enfin, suite aux échecs qui avaient sanctionné cette politique Papale, mille voix commencaient à s’élever dans toute l’Europe pour critiquer le pape et son obstination à vouloir lever une nouvelle croisade. La chrétienté étrillée vivait ses derniers jours en orient.
Cette indiscipline des occidentaux fournit au sultan l’occasion d’une rupture de trève. Les chroniqueurs en attribuent l'origine au fait que : des croisés amenés par Tiepolo et Jean de Grailly, dont la solde n’avait pas été payée, fatigués de leur inaction, ayant rencontré dans la campagne de Saint-Jean-d’Acre des paysans syriens musulmans, apportant des vivres au marché de la ville, en tuèrent plusieurs. Atteints par cette folie sanguinaire qui s’emparait des nouveaux débarqués à la vue des Infidèles, ces hommes parcoururent ensuite bruyamment les divers quartiers de la ville. Parvenus près de l’édifice du Cambio, ils envahirent un des souks et y massacrèrent plusieurs marchands sarrasins. C'est cet incident, qui fut prétexte à la rupture de la trève.
Le sultan, décidé à saisir le plus petit prétexte pour en finir avec les chrétiens, ravi de l’incident, rassembla son conseil pour délibérer sur cette affaire. Le régent Amaury eut beau lui faire représenter que ces folles agressions étaient le fait non de bourgeois de la ville mais d’hommes isolés, « appartenant tous à la croisade » et sur lesquels ni lui ni personne à Acre n’avait d’autorité il eut beau jurer au nom du roi de Chypre son frère que tous, à Saint-Jean-d’Acre, voulaient la paix, le sultan ne voulut rien entendre. Après mûre réflexion, la plupart des conseillers de Kélaoun estimèrent qu’il n’y avait pas lieu, à recommencer les hostilités. Le sultan en décida autrement et commença aussitôt ses préparatifs en ordonnant de couper des bois dans toute la région de Baalbeck et dans celle qui s’étend entre Césarée et Athlit, pour procéder immédiatement à la construction des machines de siège. Ces travaux, furent génés par des incursions franque et, en hiver, par d’abondantes chutes de neige.
Mis au courant des préparatifs du sultan par la trahison d’un émir lié d’amitié avec les chevaliers du Temple, les maîtres des trois Ordres, déjà terrifiés par ces nouvelles, le furent bien davantage encore en lisant une lettre adressée par le sultan au Maître du Temple, dans laquelle il prévenait qu’il se vengerait de cette rupture de trêve en mettant la ville d’Acre à feu et à sang. Kêlaoun, en terminant cette lettre ajoutait qu’il était inutile de tenter de le fléchir par une ambassade. Malgré tout on se décida à lui en envoyer une. Ludolf de Suchem raconte même à ce sujet que le Grand Maître du Temple, « qui était l’ami intime du sultan », ayant envoyé une députation à celui-ci pour implorer la paix, Kélaoun lui aurait fait répondre qu’il se contenterait d’un sequin vénitien par tête d’habitant, mais quand le Grand Maître informa la population de ces conditions, il fut insulté par la foule et n’échappa qu’avec peine au lynchage. Pendant ce temps le bruit se répandait en Syrie que le sultan marchait sur Saint-Jean-d’Acre avec toutes ses forces. Malgré les supplications du patriarche, Nicolas Tiepolo fut parmi ceux qui s’en allèrent les premiers. Une partie des forces qu’il avait amené partit avec lui.
Côté chrétien, il y avait 14 000 hommes en état de combattre. Si des forces aussi faibles, dit Rohrhicht, parvinrent à opposer durant plus de quarante jours une résistance aussi énergique à l’énorme armée ennemie, il faut attribuer ce résultat non seulement au courage des défenseurs qui luttaient en désespérés, mais surtout à la force et à la perfection des ouvrages de défense qui formaient autour de Saint-Jean-d’Acre une double et magnifique ligne de circonvallation faisant de cette ville la plus redoutable forteresse d’Orient. On répartit l’ensemble de ces forces en quatre divisions. La première fut placée sous le commandement de Jean de Grailly et Otton de Granson la seconde sous celui du chef de la chevalerie chypriote et du maréchal Henri de Bolanden, délégué du Maître du Temple, Burchard de Schwanden la troisième sous celui des Maîtres de l’Hôpital et de Saint-Thomas la quatrième sous celui des Maîtres du Temple et de Saint-Lazare. Les Templiers et les Hospitaliers, dit M. de Mas Latrie, renforcés des chevaliers de l’Epée et du Saint-Esprit, qu’on voit pour la première fois figurer dans les événements, étaient chargés de veiller sur la partie septentrionale des remparts, depuis la mer jusqu’à une haute tour carrée, située à peu près au centre des fortifications, vers la plaine, nommé la Tour Maudite. D’après les plans anciens, elle se dressait sur la première ligne de circonvallation, dans l’angle Nord-Est. De ce point à la mer, vers le midi et le Carmel, sur les ouvrages de Saint-Nicolas, du Pont et du Légat, veillaient Jean de Grailly et Otton de Granson, qui avaient avec eux les Communes et tous les croisés. Le prince de Tyr, exerçant en réalité une si faible autorité qu’aucune des chroniques européennes ne l’a mentionné, n’avait pas quitté la ville. Il y résidait, s’il n’y commandait pas, au nom de son frère le roi de Chypre et, en attendant l’arrivée de ce dernier, il s’était établi, avec les chevaliers de Syrie et ceux venus déjà de Chypre, au poste peut-être le plus dangereux, dans une grosse tour ronde, nouvellement édifiée, qu’on appelait la Tour du roi Henri.
Cette construction, contre laquelle se dirigea l’effort principal de l’attaque, était située en avant de la Tour Maudite et de l’enceinte continue, près d’un autre ouvrage récent et extérieur, désigné sous le nom de Porte ou Barbacane du roi Hugues, parce que le frère du roi Henri II l’avait fait construire.
Le 4 novembre 1290, le sultan quitta enfin le Caire, à la tête de son armée, mais il tomba subitement malade et mourut dès le 10 près de Mardjed at-Tin, à sept kilomètres seulement de sa capitale. Amadi raconte que sur son lit de mort il fit jurer à son fils de mener à tout prix le siège de Saint-Jean-d’Acre. Ce fils successeur, qui avait pour nom Malek el-Achraf, se hâta de rendre solennellement les derniers devoirs à son père et s’occupa d’achever l’ouvrage commencé ! Au mois de février 1291, l’émir Ezzeddine bey Afram se rendit par son ordre au Liban pour y veiller à cette construction. Dès le 4 mars, un premier convoi de machines achevées fut attribué au commandement de l’émir Alameddine Sindschar, le reste suivrait.
Vers la fin mars, les premiers contingents musulmans attégnirent la grande plaine qui entoure Saint-Jean-d’Acre, le 5 avril, le sultan en personne, à la tête de tout le reste de son immense armée, arriva sous les remparts. Les chiffres donnés par les contemporains varient infiniment entre six cent mille et cent vingt mille guerriers tant cavaliers que fantassins. Chaque jour les musulmans de blanc vêtus se précipitaient à l’assaut des murailles, pareils à une forêt de lances, hurlant leurs imprécations et leurs furieux cris de combat. Une musique guerrière assourdissante, terrifiante, venait grossir encore cette clameur, excitant follement l’ardeur des combattants qui luttaient ainsi plusieurs heures durant. Le combat se terminait presque constamment par la victoire des assiégés. C’est pourquoi ceux-ci, ainsi que le déplore pieusement le récit peut-être bien exagéré d’un témoin oculaire, Arsénius, se livraient journellement, malgré ces circonstances effarantes, à toutes sortes de réjouissances et d’orgies dans les tavernes et les maisons mal famées. Les vivres, dit M. de Mas Latrie, régulièrement apportés du dehors par mer, ne manquaient point mais l’espoir du succès s’était affaibli. On avait déjà fait passer à Chypre une grande partie des femmes et des vieillards. Il restait encore dans la ville de très nombreux combattants. On réparait les portions de muraille abattues mais les pierres venant à manquer, on fermait les brèches au moyen de bois. Les assiégés ne pouvaient plus arrêter les travaux des mineurs qui s’avançaient vers la Tour du roi Henri et en sapaient les fondations en dix endroits différents. Des compagnies d’artificiers arabes une fois parvenus à la portée du trait, jetaient avec ensemble le feu grégeois sur les chrétiens, pendant que les archers, dont la fumée cachait la position, faisaient pleuvoir dans leurs rangs une grêle de traits. D’autres lançaient des projectiles en faïence ou en terre cuite en forme de grenades. Toutefois, ce même jour du 4 mai, alors que ce siège terrible durait depuis un mois et que les galeries des mineurs avaient atteint déjà le pied de la Tour du roi Henri, les assiégés virent avec une joie immense arriver enfin par mer un secours précieux, c’était le roi Henri de Chypre qui accourait à leur aide avec une petite armée montée sur une flottille d’environ quarante navires. Les assiégés, transportés d’allégresse, l’accueillirent en allumant des feux de joie. Il combattit vaillamment les infidèles, mais son corps d’armée était trop faible pour influencer le cours des événements.
Le 8 mai la Barbacane du roi Hugues complètement ruinée, s’écroula entièrement. Le 15 mai tomba définitivement la Tour du roi Edouard et ses débris comblèrent entièrement le fossé en facilitant ainsi le passage de l’ennemi pour pénétrer dans la ville. Au matin du 16 mai le sultan monta à cheval et toute son immense armée se rua à l’assaut sur toute la ligne du rempart d’un rivage à l’autre par toutes les brèches praticables. Les chrétiens ne pouvaient plus opposer à leurs ennemis qu’environ 7000 combattants exténués de fatigue. Les assaillants escaladèrent l’avant-mur où une brèche avait été pratiquée sur une longueur de soixante brasses. Des derviches à la traînante chevelure, des santons fanatiques se jetaient dans les fossés, parmi les sacs de terre, et faisaient de leurs corps un passage aux colonnes d’assaut. Tant qu’ils eurent des munitions, les guerriers chrétiens luttèrent avec le plus intrépide courage puis, quand elles furent épuisées,
ils continuèrent le combat avec des bâtons, des faux et autres armes de fortune, à coups de pierre aussi, luttant furieusement pour conserver la vie. C’était la fin de ce grand drame nous étions le 17 mai ! Partout une foule sarrasine délirante escaladait les murailles, poussant des cris de mort, et se précipitait par les rues à la poursuite des chrétiens. La bravoure ne pouvait plus rien contre ces masses énormes que des renforts venaient grossir sans cesse. Tout était perdu. Presque tous les guerriers francs étaient tués. Les quelques centaines d’entre eux, qui luttaient encore contre ce flot de noirs envahisseurs, furent facilement exterminés.
Les survivants chrétiens cherchant à sauver leur vie, couraient vers le port, chevaliers, prêtres, moines et religieuses, femmes de qualité ou du peuple, enfants, emportant les blessés. Arrivés au port, ils se jetaient à la mer par milliers, pour gagner plus promptement les navires. Malheureusement, il n’y avait en tout, que six navires prêts à appareiller, ce fut un carnage.
Fin des Templiers
En 1312, le 3 Avril, date où l'Ordre fut supprimé par le Pape Clément V, il faut reconnaître que la nature de la Milice
des pauvres chevaliers du Christ créée en 1119, avait changé.Sans être sectaire, nous savons qu'un secret habite les ordres de chevalerie Templière, qu'il soit historique, légendaire ou romanesque. Nous qui sommes chevaliers de tradition et de coeur, nous savons que notre but est la perfection, pour mieux servir. Pour les Chevaliers Templiers il n'y a pas de doute qu'ils ont subi des influences orientales car ils étaient appelés à rester au proche orient et devaient donc composer de ce fait avec les populations Musulmanes et Juives,
ils furent également en relation avec des sectes islamiques comme celle des Assassins commandée par le Vieux de la Montagne. A plusieurs reprises les Templiers joignirent leurs forces à celles des Assassins pour combattre les Musulmans et ainsi faire perdurer les Etats Latins. Les cohabitations ponctuelles avec ces sectes islamiques permirent à l'Ordre de structurer sa spiritualité, dégageant des courants de pensées qui aujourd'hui encore fascinent les hommes qui étudient l'histoire des Templiers.
Avant eux leurs prédecesseurs utilisérent au V ème siècle l'ésotérisme médiéval pour faire revivre la pensée celtique ( héradiquée au II ème siècle par les Romains ), face à l'empire Romain moribond. La chevalerie du Graal Massenie, dont les membres se nomment les Templistes, ne préfigure—t—elle pas l'Ordre des Templiers, et les confréries de constructeurs qui s'épanouirent au moyen-âge ?
Une chose est certaine, si en France, les Templiers ont été exterminés, dans d'autres pays comme l'Ecosse ou l'Espagne, ils furent accueillis chaleureusement. En octobre 1307 un convoi quitta le Temple de Paris pour la Rochelle, tous les Templiers embarquèrent dans 9 bateaux du Temple et partirent pour Thomar au Portugal ou ils furent intégrés à l'ordre religieux de CALATRAVA, l'Ordre fut même rattaché à la couronne d'Espagne en 1553 avec le monarque comme grand Maître, de nos jours l'Ordre constitue un ordre dit national, comme pour SANTIAGO et ALCANTARA.
L'Ordre du Temple, en péninsule ibérique ne connu pas non plus le sort cruel comme en France, bien au contraire, il donna naissance à deux ordres de chevalerie l'Ordre du Christ et l'Ordre de MONTESA.
En effet, les conciles de SALAMANQUE en 1310 et de TARRAGONE en 1312 déclarèrent innocents les Templiers de Castille, Léon, Aragon et Portugal. Jacques Il roi d'Aragon et de Valence rejeta avec dédain les accusations de PHILIPPE IV et de NOGARET. Au Portugal, la situation fut encore plus claire le roi DENIS I dit le libéral refusa purement et simplement de poursuivre l'Ordre qui fut reconnu innocent par l'évêque de LISBONNE et réinstallé dans ses biens. Avec l'autorisation du nouveau pape Jean XXII, le nouvel Ordre prit alors en 1319 le nom de Milice de Jésus—Christ, son premier grand Maitre fut Gils MARTUIS, 15 Mars 1319. En 1321, l'Ordre du Christ comptait plus de 160 commanderies, dont la totalité des miliciens étaient d'anciens Templiers Français et Portugais portant le manteau blanc à la Croix pattée de gueule, manteau et Croix que nous portons toujours. Avec ces deux Ordres, la croix Templière, deux siècles plus tard était toujours brandie par les grands navigateurs Vasco de GAMA, MAGELLAN, Christoph COLLOMB...
Dans les premiers jours d'octobre 1307 une compagnie de Templiers prit la fuite ( à la faveur d'une nuit brouillardeuse ) avec des charriots en direction de la Rochelle. Ces Templiers embarquèrent sur 9 bateaux du Temple vers Tomar. Une autre compagnie de Templiers vêtus en maçons prit la direction de Boulogne sur mer, et, reussit à s'enfuir sur 9 autres bateaux du Temple, ils se dirigérent d'abord vers l'Angleterre qui les repoussa. Ils continuérent donc leur fuite vers l’Écosse pour rejoindre d’autres Templiers Ecossais. Accueillis par le roi Robert 1er de Bruce, ils perpétuèrent l’Ordre du Temple. En 1314, ils assistèrent les forces écossaises composées de 40.000 hommes et commandées par Robert 1er d’Écosse face à l’armée de 60.000 hommes dirigée par le roi d’Angleterre Édouard II.
L’armée anglaise fut rejetée vers la rivière Bannock et les marais voisins, et perdit près de 10 000 hommes. Le 24 juin 1314, jour de la Saint-Jean, la bataille de Bannockburn fut ainsi remportée par les Écossais, et les Templiers gagnèrent ainsi l’estime du roi Robert 1er. Ce dernier fonda pour eux l’Ordre de Saint-André du Chardon, communauté qui se déplaça à Aberdeen, puis à Kilwinning où fut fondée vers 1599 la première loge maçonnique dite Écossaise (l’existence de cette loge est mentionnée dans la seconde édition des Statuts Shaw du 28 décembre 1599).
Amus Il aurait existé à Thèbes une société secrète appelée l’Ordre du Kadosh, ou Ordre des Solitaires (Ordre des Purs, des Parfaits). Cet ordre étant d’inspiration essénienne, gnostique et johannique. Arnaud de Toulouse serait parti en Judée Samarie vers le début du IX ème siècle pour étudier et pénétrer les mystères de cette société. Il aurait accédé à l’initiation des trois grades et aurait obtenu l’autorisation de fonder une émanation de l’Ordre en Europe.
La première loge aurait été fondée en 804 à Toulouse par Arnaud sous le nom d’Amus. L’ordre aurait compté parmi ses membres des personnages tels que : Gerber d’Aurillac (futur pape Sylvestre II), Raymond de Saint-Gilles (comte de Toulouse), Godefroi de Bouillon et les chevaliers fondateurs de l’Ordre des Templiers. Au musée de Vienne est exposée une médaille à l’effigie de Dante réalisée par Pisanello. Au revers de la médaille, qui représente Dante, on peut lire l’étrange suite de lettres suivante : « F.S.K.I.P.F.T. ». Selon René Guénon, ces lettres signifient « Fidei Sanctae Kadosh Imperialis Principatus Frater Templarius ». En 1104, bien avant la fondation de l’Ordre du Temple, le comte Hugues de Champagne rencontra à Byzance, accompagné d’Hugues de Payns et de Geoffroy de Saint-Omer, le Maître des Frères d’Orient, dont le patronyme était Melchissédek, le nom même du roi de Salem, (le « roi de Justice », dont parle la Bible) et qui avait succédé à Michel Psellos (fondateur de l'Ordre des Frères d’Orient qui était initié aux doctrines hermétiques, néo-pythagoriciennes et néo-platoniciennes) en 1078.
Comme vous pouvez le constater j'ai employé le conditionnel car rien de ce qui concerne ce proto Ordre d'Amus n'est prouvé, il s'agit d'une légende qui a, la vie dure !
Le Baphomet
Avant la première croisade de 1096 il y eut une multitude de pélerinages encadrés par des hommes armés entre l'an 650 et l'an 1073, il y eut donc des échanges entre Chrétiens Européens, Juifs et Musulmans. Durant cette période tous les pélerins connaissaient donc l'existence de Mahomet. Baphomet c'est la déformation du nom de Mahomet par les habitants du Sud de la France, il désignait donc au Moyen âge un faux dieu, un démon, une idole monstrueuse qu'on accusa les Templiers d'avoir adorée. Il convient enfin de savoir que l'Islam interdit toute représentation de Dieu et de son prophéte Mahomet ! et ce hier comme aujourd'hui !
Dans l'enquête ordonnée contre l'Ordre du Temple, deux des six témoins entendus à Carcassonne, Gaucerand de Montpezat et Raymond Rubei, parlent d'une idole en bois, ubi erat depicta figura Baphometi. Un autre témoin interrogé à Florence déclare qu'on lui a dit en lui montrant l'idole ecce deus vester et vester Mahumet ....Ces trois dépositions sont le point de départ de tout ce que de nombreux érudits modernes, depuis Frédéric Nicolai en 1782, ont écrit sur Baphomet. On a cru à tort que ce mot désignait une idole d'une forme particulière, et non pas les idoles païennes et les figures diaboliques en général.
Baphomet était un mot générique pour désigner les faux dieux, de même que le mot Sarrasins signifiait les païens. On s'explique par là les contradictions des témoins du procès des Templiers quand ils décrivent l'idole adorée, selon eux, par les chevaliers. Ceux qui, comme le baron de Hammer-Purgstall, ont essayé de rattacher l'idolâtrie desTempliersau gnosticisme, ont vu dans le mot Baphomet un dérivé des deux mots grecs (Baphê Mètis ou Mètou, « baptême de la Metè » : la Metè était une déesse adorée par les Gnostiques, qui réunissait les deux sexes et était douée de la puissance génératrice.
Michelet incline à croire que le Baphomet desTempliersn'est que l'image de l'Esprit saint tel que l'adoraient les sectes gnostiques de l'Orient, « le Dieu qui baptise l'Esprit », celui dont il est écrit : Ipse vos baptisavit in spiritu sancto et igne (Matthieu, 3, II), le Paraclet enfin, qui descendit en langues de feu sur les apôtres.
Cette hypothèse paraît à Michelet d'autant plus vraisemblable que la fête du Paraclet, la Pentecôte, était la plus grande solennité du Temple. Redslob, dans 'la Zeitschrift für histor Théologie' émet une théorie compliquée et rattache le mot Baphomet aux écritures mystérieuses dont les cabalistes et les gnostiques faisaient si fréquemment usage,
comme les francs-maçons de nos jours, et qu'on ne peut comprendre qu'à la condition d'en avoir la clef. Il suppose la forme Baphomety puis faisant abstraction des voyelles et changeant l'ordre des lettres, il arrive à mpth by qu'il rattache aux mots hébreux maptah b(eth) Yahvé, « clef de la maison de Yahvé (Jéhovah) » c'était, comme on le voit, chercher bien loin l'explication d'un mot tout simple.
Quant aux monuments dans lesquels certains historiens et romanciers ont voulu voir des figures baphométiques, ils sont fort nombreux. Au moyen âge les tailleurs de pierres sculptaient des créatures censées représenter les péchés capitaux et déviances de tous ordres voués à l'enfer. Le mémoire 'Mines de l'Orient' dans le tome VI du baron de Hammer imprimé en 1809, en contient le recueil le plus important. On y remarque surtout vingt-quatre figures androgynes, d'un caractère voisin de l'obscénité elles sont coiffées d'un bonnet entouré de serpents elles tiennent des chaînes, des croix
elles sont accompagnées de divers symboles : le soleil, la lune, la peau de lion, le chandelier à sept branches, un crâne, des serpents. Sur plusieurs de ces monuments sont gravées des inscriptions gnostiques et arabes.
quelques images de ce livre imprimé en 1809 . Pour résumer, au cours du procès intenté aux Templiers, concernant leur 'pseudo' adoration Baphométique, aucune image ou statue de ce Baphomet ne put etre produite et pour cause, les statues et images Baphomètiques sont apparues en europe vers 1780 en même temps que les sociétés secrètes initiatiques, qui se consacrent au progrès social et humain.
Hugues de Payns
Il fut le co-fondateur de l'Ordre du Temple avec Geoffroy de Saint-Omer. Personne à ce jour n'est capable de prouver la date et le lieu de naissance d'Hugues de Payns, contrairement aux autres co-fondateurs de l'Ordre du Temple.
Certains le disent natif de Champagne, d'autres de l'Ardéche ou de la Bretagne. Il se peut que ce personnage soit le frère de Geoffroy de Saint-Omer, Hugues, que tout le monde appelait Hugues le Paien. Hugues de Payns meurt le 24 mai 1136 à Jérusalem, ses funérailles seront pour le Temple l'occasion de faire une démonstration de force.
Pierre Tudebode prêtre poitevin qui prit part à la première croisade, dont il écrivit l'histoire : 'Historia de Hierosolymitano itinere' parle de 'Hugues les Paiens'.
Guillaume de Tyr qui fut après Foucher de Chartres un des premiers à relater les croisades au proche orient vers 1150 parlera de 'Hugues des Paiens' pour évoquer le co-fondateur de l'Ordre du Temple et il mentionnera également Geoffroy de Saint-Omer comme l'autre fondateur de l'Ordre.
Chrétien de Troyes quelques années plus tard en 1175, lui aussi narrateur des Croisades, nommera le fondateur de l'Ordre du Temple 'Hugues des Paiens'.
Secte des assassins
Les Assassins (en arabe : حشاشين, Hashshashin) est le nom donné aux Nizârites, entre le XIème siècle et le XIIIème siècle. C'est une secte fondée en 1090 par Hassân as-Sabbah. Adeptes de l'ismaélisme en Perse, c'est une communauté chiite minoritaire dans une région sous la tutelle de vizirs sunnites. Sous la direction de leur chef charismatique Hassan-i Sabbâh, parfois surnommé « le Vieux de la Montagne », les ismaéliens prennent le contrôle du fort d'Alamût en 1090 et étendent leur influence en Iran ainsi qu'en Syrie. On les appela Hachâchîne, parce qu’ils consommaient du haschich. Ils vivaient dans un repaire, véritable ' nid d’aigle ' en la forteresse d’Alamut, dans une zone montagneuse quasi-inaccessible située près de la mer caspienne (situé en Iran de nos jours).
Les Assassins formaient une société hiérarchisée, à leur tête, le Grand Maître vénéré (encore appellé vieux de la montagne) et au bas de la pyramide, le novice. Les adeptes sont classés selon leur niveau d’endoctrinement, selon leur capacité à tuer de sang-froid et selon leur aptitude à garder le secret.
Leurs ennemis jurés sont d’abord les Turcs seldjoukides ( partisans d’un sunnisme intégral ) qui mirent fin au Chiisme iranien pour contrôler l’empire Abbasside. Ils tenteront également d'assassiner à plusieurs reprises le grand Saladin qui mit fin à la dynastie Fatimide. Hassan es-Sabbah, après avoir été le Grand Maître, ou le « Vieux de la Montagne » (Cheikh al-Djabal) est devenu après sa mort le chef spirituel absent de tous les Assassins. Ses successeurs ont pris le même titre de Grand Maître ou le « Vieux de la Montagne ». Les da’is (propagandistes) viennent juste en dessous ils sont chargés de l’enseignement de la doctrine ismaélienne et du recrutement de nouveaux adeptes. Les rafiq sont ceux qui commandent les forteresses et dirigent l'organisation de l'ordre. Les mujib ou mourîd sont des novices qui suivent l'éducation ismaélienne, des enfants convertis ou pris aux paysans alentour, appelés à gravir les échelons de l’organisation. Mais le bras armé et l’instrument de terreur par excellence est formé par les exécutants d’élite dits fidaïs ( ceux qui se sacrifient ), des novices fanatisés et préparés à mourir pour la mission que leur confie le Grand Maître. Les Nizârites ont été redoutés par les Croisés qui les appelaient ' Assassins ' même si ces derniers étaient relativement peu nombreux.
les Nizârites compensaient leur faible nombre par la qualité de leurs combattants ( connus pour consommer du haschich avant de partir au combat ou accomplir leur mission ), ils ont mené à bien l'espionnage et les assassinats d'ennemis importants (califes, vizirs, sultans et chefs croisés). Il convient de noter que cet Ordre contemporain des Templiers, perdura comme celui des Templiers moins de 2 siècles, qu'il avait la même structure organisationnelle et que les Templiers se sont même alliés avec les Nizârites à plusieurs reprises pour combattre les Seldjoukides.
L'État ismaélien d'Alamût prendra fin en 1256 avec l'invasion des Mongols dirigée par le conquérant Houlagou Khan. Rukn ad-Dîn Khurshâh sera assassiné au cours de cette invasion en 1255. L'ismaélisme nizârien se perpétuera en Perse, caché sous le manteau du soufisme un début d'émigration vers l'Inde s'amorce. Une partie des nizâriens préfère rester sur place puis migrer vers l'ouest.
Source:
Bernard Lewis professeur émérite d'études du Proche-Orient à l'Université de Princeton, a décrit les Assassins comme une secte radicale de l'islam - les arabes dans l'histoire 2011 - .
Vendredi 13 Octobre 1307 Au matin, dès l'aube, toutes les polices et les gens d’armes de France et de Navarre, investirent près de trois mille demeures sur l’ensemble du territoire, pour en arrêter tous les occupants. Ce fut la plus grande rafle policière de tous les temps.
En fin de journée, l’opération était terminée. Elles continueront plus tard, dans toute l’Europe, jusqu’à la fin de l’année 1307. Nous étions le vendredi 13 octobre 1307. C’est bien ce vendredi 13 qui sera à l’origine d’une croyance populaire, de bon ou de mauvais présage, qui persiste encore aujourd’hui, 700 ans après. Jaloux de leur puissance et de leur richesse, inquiet de leur pouvoir auprès du pape, le roi de France, Philippe IV Le Bel, fait arrêter tous les Templiers du royaume, pour apostasie et mœurs dissolues. L’Affaire est menée par Guillaume de Nogaret, qui fait adresser, dans le plus grand secret, dés le 14 septembre, des « lettres closes » à tous les Baillis et Sénéchaux du royaume, à n’ouvrir « qu’au jour dit ». Ce matin du vendredi 13, Guillaume de Nogaret lui-même, dirige l’arrestation de près de 140 Templiers de la Maison Centrale de Paris. Sur tout le territoire, ils sont incarcérés, puis interrogés et torturés. Ceux qui réussissent à s’échapper sont repris le jour même.
On leur propose le pardon ou la mort. Très peu abjureront et après des parodies de procès ils seront condamnés au bûcher, dés le 12 mai 1310, 54 Templiers sont brûlés à Paris. Les bûchers "expiateurs" seront à la mode pendant 5 années sur tout le territoire et scelleront la mort de l'Ordre du Temple.
Les quelques aveux arrachés aux Templiers par les Inquisiteurs le furent sous la torture. Depuis ce jour le vendredi 13 restera associé au malheur absolu dans la mémoire des Français.
Templarisme
À l'image desTempliers, l'ordre des hospitaliers se militarise pour devenir un ordre militaire qui comprend trois catégories : frères chapelains, frères chevaliers et frères servants. Cette organisation en trois classes sans subdivision restera toujours celle des Hospitaliers, nom finalement donné aux chevaliers de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem. Les Hospitaliers ont survécu à leurs cousins 'Templiers' grâce à leur sens de la diplomatie et à leur faculté d'adaptation, ils ont perçu dès 1291 que leur salut résidait dans une allégeance au roi de France au détriment de la Papauté. Au fil de leur histoire mouvementée, les hospitaliers seront successivement chevaliers de Chypre puis chevaliers de Rhodes et enfin chevaliers de Malte. Même si l’aspect militaire prit le dessus lors de leur occupation de l'île de Malte, l’Ordre garda toujours sa dimension hospitalière. Leur hôpital de La Valette, à Malte, était au XVIII ème siècle un des meilleurs d’Europe. Mais avec l'avénement de la révolution Française le vent tourna pour les Hospitaliers. Contrairement à ce que vous pourriez penser Maximilien Robespierre croyait en Dieu, mais il était profondément dégouté par le comportement d'un grand nombre d'écclésiastiques. Il n'aimait pas les Hospitaliers il leur préférait les Templiers qui étaient à ses yeux des hommes intégres qui avaient été injustement traités par la Royauté et l'Eglise Française. Augustin Robespierre le jeune frère de Maximilien était très ami avec le jeune lieutenant Bonaparte ( lui aussi très croyant ) qu'il contribua à promouvoir au grade de Général à la suite du siège victorieux de Toulon contre les Anglais.
Les deux hommes s'estimaient beaucoup et Augustin plaida (entre autres) la cause des Templiers auprès de son ami Bonaparte entre 1793 et 1794 quand Augustin était représentant de la Nation en mission pour l'armée ( celle du sud de la France et d'Italie ). Bonaparte retiendra la leçon concernant la fin tragique des Templiers, et, comme les frères Robespierre il considérera les Hospitaliers comme des traitres et des spoliateurs de l'Ordre du Temple. En 1798 Bonaparte se lance dans la campagne d'Egypte, mais avant, le 12 Juin il s'arrete à Malte pour venger les Templiers, les chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem remettent (sans combattre) à l’armée française la ville et les forts de la Valette. Ils renoncent, en faveur de la République Française, aux droits de souveraineté et de propriété qu’ils ont tant sur cette ville que sur les îles de Malte, de Gozzo et de Cumino. L'Ordre qui s'était placé sous la protection de Paul Ier de Russie après son banissement par Bonaparte, voit une majorité de ses chevaliers s'exiler à Saint-Pétersbourg où ils élisent le tzar comme grand maître en 1798. Mais avec l'abdication du grand-maître Ferdinand de Hompesch en 1799 et la mort de Paul Ier en 1801, s'ouvre pour l'Ordre des Hospitaliers une période noire qui ira jusqu'à son éclatement en ordres concurrents. En plus des ordres historiques issus de la scission protestante comme le très vénérable ordre de Saint-Jean, son principal successeur catholique est l'ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte (fondé officiellement en 1961).
Devenu Empereur, Bonaparte qui avait conservé toute son admiration pour les frères Robespierre, accordera en 1804 une pension à vie à leur soeur (Charlotte) qui vivait cachée et dans le plus grand dénument depuis que ses deux frères avaient été décapités en 1794, il restituera dans la foulée au clergé Français une grande partie des biens qui lui avaient été confisqués pendant la révolution.Il convient enfin de noter que Bonaparte oeuvrera au renouveau du Templarisme dès 1806, et ses successeurs (Louis XVIII, Charles X, Louis Philippe) lui emboiteront le pas.
Fabré-Palaprat
En 1794, le Danois MUNSTER aurait découvert dans la bibliothèque du prince CORSINI à ROME, la règle manuscrite de l'Ordre. Puis dans un meuble à double fond, on découvrit la Chartre dite de Jean—Marc larmenius, meuble que détenait un Anglais, cette Chartre portait la signature des grands Maîtres qui se succédèrent jusqu'en 1804. Elle fut soumise à beaucoup d'études, papier, encre, écriture, signatures, deux camps apparurent : un camp scientifique affirmant qu'il s'agissait d'une supercherie grossière, et un autre camp acceptant cette charte.
C'est ainsi qu'apparut un personnage qui avait de grands appuis, le docteur Fabre PALAPRAT, grand Maître depuis le 4 Novembre 1804.
Le 18 Mars 1808, une messe solennelle fut célébrée en l'église St. Paul St. Antoine en commémoration du martyre de Jacques de MOLAY, dans l'assemblée au premier rang, une centaine d'hommes portant l'habit Templier, dans l'assistance des officiers d'empire et de hauts fonctionnaires de l'empire. La nef de l'église est tendue de noir et semée de croix templières. Dehors un bataillon d'infanterie, disposé devant le grand portail attend pour rendre les honneurs. C'est ainsi que le bon peuple de PARIS apprend que par le bon vouloir de l'empereur NAPOLEON BONAPARTE l'Ordre du Temple est ressuscité.
Pendant tout son magistère le grand Maître B.R. Fabre PALAPRAT fit preuve d'une activité peu commune, fort de ses relations privilégiées avec le régime impérial français et en particulier avec l'archi chancelier CAMBACÉRÈS duc de PARME. Comment B.R Fabre PALAPRAT pouvait il se prétendre être le maillon de la longue chaîne de transmission depuis Jacques de MOLAY ? Quelles preuves apportait—il ? le testament de celui—ci en faveur de Jean—Marc larmenius, une chartre de transmission appelée également " Lévitique " contresigné par les vingt quatre grands Maîtres de Larmenius à Fabre PALAPRAT. L'Ordre prit un essor considérable, surtout parmi la noblesse et les notables du nouvel empire. De nos jours tous les historiens et les scientifiques s'accordent pour affirmer que cette charte est un faux .
l'Egrégore
En latin, egregius signifie « remarquable, illustre, exceptionnel ». Cependant, c'est dans le grec ancien qu'il faut chercher l'étymologie et la logique du vocable égrégore. Celui-ci s'entend aussi bien dans έγρήγορα (égrègora), parfait d'έγείρω, faire lever, éveiller, réveiller, que dans le verbe dérivé έγρηγοράω (égrègoraô), être éveillé, ou le substantif féminin έγρήγορσις ,εως (égrègorsis), veille, ou encore les adverbes έγρήγορότως (égrègorotôs) et έγρηγορτι (égrègorti), signifiant tous deux en veillant.
Le terme égrégore apparaît en 1857 dans la langue Française sous la plume de Victor Hugo dans La Légende des siècles (L'Italie - Ratbert). La très large diffusion du poème au XIX ème siècle assure la pérennité du mot qui aurait pu rester un hapax poétique nécessité par une rime avec mandragore.
À la graphie créée par Victor Hugo s’ajoute la variante eggrégore mais on trouve aussi des graphies pseudo latinisantes comme egrigor ou égrigore.
Un égrégore (ou eggrégore) est, dans l'ésotérisme, un concept désignant un esprit de groupe influencé par les désirs communs de plusieurs individus unis dans un but bien défini. Cette force a besoin d'être constamment alimentée par ses membres au travers de rituels établis et définis.
Le terme, apparu dans la tradition hermétiste, a été repris par les métaphysiciens qui l'ont chargé d'un fort potentiel subversif.
Les Eschaimins
Dès le début de leurs fouilles (vers 1108) LesTempliersfirent, dans les fondations du Temple, une découverte remarquable, dont ils ne surent trop que faire au début : Il s'agissait de lambeaux de fragments d'écrits hébraïques dont le contenu devint très vite d'une importance décisive pour les chevaliers et pour toute l'histoire de l'ordre. Ces fragments furent remis à l'érudit Etienne Harding qui en fit la traduction. Ils rencontrèrent également les HARODIMS (ou Haredim, un terme qui désigne les Juifs religieux qui craignent Dieu), une branche du judaïsme fidèle à HERODE le constructeur du Temple (le tyran) afin d'éclairer leurs trouvailles. Les lambeaux d'écrits étaient des fragments de rapports "d'eschaimins" juifs (espions) qui, mandatés par les Sadducéens [ Du vivant de Jésus les Sadducéens formaient l’élite sacerdotale du Temple de Jérusalem. Leur influence concernait surtout le culte. Parti aristocratique, les sadducéens se montraient méprisants à l’égard du peuple. Aux yeux du peuple, ils recherchaient trop le pouvoir, et se compromettaient trop avec les Romains ], relataient les agissements du "maudit Mamzer (fils de putain) JESUS" et "ses blasphèmes contre le Dieu d'Israël". Ce qu'on pouvait y lire était en complète, contradiction avec l'enseignement prêché par l'Eglise. Ces espions à la solde des Sadducéens firent des rapports pour plaire à ceux qui les payaient, en réalité et pour rester factuel il suffit de lire les écrits du nouveau testament pour s'appercevoir que jamais JESUS ne critiqua
le Dieu des JUIFS (qui était également son père) mais qu'il critiqua en permanence les Sadducéens qui ne vivaient pas selon les préceptes Bibliques, ce qui n'est pas la même chose !
Mais les Templiers étaient des hommes simples et il fallut que Bernard de Clairvaux leur explique que les espions n'avaient pas écrit la vérité mais des mensonges pour plaire à leurs commanditaires et pour discréditer JESUS :
ce que les Templiers finirent par comprendre .
Geoffroy de Saint-Omer Geoffroy est né en fin d'année 1075 ou en début d'année 1076 à Saint-Omer c'est le fils de Guillaume 1er de Saint-Omer. Avec ses deux frères Hugues et Gérard, il rejoint le "cortège de Godefroy de Bouillon" (Godefroy de Bouillon né à Boulogne sur mer) à Saint-Omer. Il retrouve Baudouin (fils du comte Eustache de Boulogne sur mer) futur Roi de Jérusalem, Eustache, Robert II comte de Flandre, Pierre de Courtenay comte de Namur, Baudouin II comte de Hainaut, Englebert et Liétaud de Tournai, toute la chevalerie du Hainaut et du Luxembourg. Ils seront les premiers à poser les pieds sur les remparts de Jérusalem. Parti de Boulogne sur mer. Ce cortège grossira à chaque ville traversée, Saint-Omer, Courtrai, Aix la Chapelle, Mayence, Ratisbonne, Vienne, Belgrade, Constantinople, Nicée, Dorylée, Komia, Césarée, Maras, Antioche, pour arriver enfin à Jérusalem. Il y aura 4 autres cortèges qui rejoindront celui de Godefroy de Bouillon à Constantinople :
celui de Robert de Courteheuse
celui de Bohémond de Tarente
celui de Hugues de Vermandois
celui de Raymond de Saint Gilles
Geoffroy fonde en 1118 avec Hugues et une pognée de chevaliers l’Ordre du Temple Bernard de Clairvaux en sera le parrain. Dix ans plus tard, en 1128, il obtient du concile de Troyes, un règlement et des statuts pour l'Ordre, et jette en Europe les bases de cette prodigieuse puissance Templière. En 1127, geoffroy et plusieurs de ses compagnons fondent dans les faubourgs d’Ypres une commanderie, sur le territoire d’Upstal. On retrouve encore sa trace la même année à Rome, près du Pape Honorius III, chez lequel il était venu chercher du secours pour une nouvelle croisade. En 1129, Hugues de Payns se rend à la cour d’Angleterre où il est reçu de façon « étonnante », une explication à ce chaleureux accueil serait que les deux hommes étaient initiés dans le même Ordre d’Amus, qui octroie à l’Ordre des biens énormes (il est noté dans les sources anglaises « de grands trésors d’or et d’argent »). A son retour sur le continent, Hugues emmène à sa suite chevaliers anglais et flamands avant de rassembler les preux français et de rejoindre Marseille. Pendant ce temps, geoffroy a su convaincre sa famille de l’aider, et, c'est ainsi qu'il obtint pour l'Ordre la donation des redevances des Flandres de la part du comte Guillaume Cliton avec l’assentiment des barons normands et flamands. Ce travail effectué il rejoint Hugues à Marseille.
Geoffroy fut nommé duc de Thèbes, et c’est dans cette contrée lointaine qu’il terminera sa vie aventureuse.
De Geoffroy, il ne reste presque rien, hormis une loge maçonnique à l’Orient de Bruxelles, une autre à Renescure et une autre encore à Saint-Omer, ainsi qu’un grade maçonnique "Chevalier Kadosh".
Temple de Salomon
Jérusalem est conquise en 1099 par les Croisés,
le Dôme du rocher est immédiatement transformé (surmonté d'une croix, et orné à l'intérieur d'images pieuses en y laissant les inscriptions arabes alors indéchiffrables [qui niaient la divinité de Jésus]) et affecté au culte Chrétien. Dans la foulée, le chemin suivi par Jésus pour monter au Calvaire est matérialisé ( la Via Dolorosa ). Le palais et les bâtiments royaux sont établis autour de la Tour de David et de l’actuel quartier arménien. Devenu le Templum Domini ou temple du Seigneur, il est confié aux chanoines (des prêtres vivant en communauté) du Saint Sépulcre. Jérusalem devient la capitale du Royaume latin, aussi appelé royaume Franc de Jérusalem et Godefroy de Bouillon accepte le titre d’avoué du Saint-Sépulcre. Les Musulmans et les Juifs sont interdits d'établissement à Jérusalem et ce, tant que durera la domination des Croisés .
Les Francs agrandissent et transforment le Saint-Sépulcre. Les fondations de La mosquée Al-aqsa et du dôme du rocher, redevenus des lieux de culte Chrétien, sont méthodiquement fouillés de l'an 1106 à l'an 1116 par les chevaliers qui créeront en 1118 l'Ordre du Temple. Ces chevaliers habitent alors dans les écuries du Roi Salomon à coté de la mosquée Al-aqsa, tandis que le roi Baudouin habite dans la mosquée Al-aqsa (à l'emplacement du palais du roi Salomon rasé par les Romains, puis rebati en église "Sainte-Marie-la-Neuve" par les chrétiens, puis rasée par les Musulmans qui construisirent en lieu et place la mosquée Al-aqsa) Lors de ces fouilles, lesTempliersdécouvrent des écrits concernant la vie de Jésus, de nature à les déstabiliser, mais Saint Bernard reprend les choses en main et missionne Etienne Harding pour traduire ces parchemins et en agréger certaines parties au nouveau testament 'revu et corrigé'. Il ne fait guère de doute non plus que des objets de la plus haute importance y furent découverts. l'origine du nom «Templiers» ne fait donc pas référence au lieu qu'ils occupent dès 1106, mais à l'emplacement où se dressaient les deux Temples des hébreux, puis le Templum Domini (dome du rocher transformé en lieu de culte Chrétien) considéré comme leur siège symbolique.
Pour preuve, cet édifice figurait au verso du sceau des grands maîtres de l’Ordre du Temple. En 1115, Jérusalem dépeuplée après les massacres et l'exil des musulmans et des juifs, le Roi de Jérusalem fait appel à des Syriens Chrétiens pour la repeupler et en assurer la défense. Les pélerinages assurent une nouvelle prospérité à Jérusalem entrainant la construction et l'agrandissement de plusieurs hôpitaux dont celui de l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. En 1187, après l'attaque de Renaud de Châtillon malgré la trêve conclue entre Saladin et le royaume de Jérusalem, Saladin attaque les croisés, capture Châtillon lors de la bataille de Hattin (4 juillet 1187) et le fait décapiter. Lors de cette bataille il fait également prisonnier le roi Guy de Lusignan et s'empare de la ville le 2 octobre 1187. Il reprend rapidement toutes les cités croisées, à l'exception de Tyr.
Templiers et Hospitaliers
Le Templiern'était pas un Croisé ordinaire, il avait prété serment au Pape de rester moine soldat toute sa vie et de se consacrer à la défense de la Chrétienté. Contrairement au Croisé qui repartait dans son fief après une croisade ( quand il n'était pas mort en route ! ), le Templier restait sur place au Proche Orient, il ne revenait en Occident ( dans une Commanderie ) que lorsque son âge l'empéchait de combattre. Néanmoins même quand ils étaient vieux ( ce qui n'arrivait que très rarement, car beaucoup mourraient très jeunes aux combats ! ) certains Templiers préféraient rester dans les Etats Latins jusqu'a leur mort.
Les dignitaires de l'Ordre du Temple étaient eux amenés à revenir fréquemment en Occident pour contrôler l'administration des Bailliages et Commanderies, pour récupérer l'argent nécessaire à l'entretient d'une armée en campagne au proche orient, pour rencontrer les Seigneurs et Rois d'Occident afin de les sensibiliser à l'effort de guerre, pour rendre compte au Pape.
Dès 1250 les Seigneurs et Rois d'Occident se firent prier pour envoyer des renforts dans les Etats Latins d'Orient. A cette date ces Seigneurs et Rois d'Occident se désengagérent de cette aventure orientale vouée selon eux à l'échec car trop lointaine.
Pour remédier à ce problème, la Papauté et les Royautés avaient la solution : fusionner les Templiers les Hospitaliers et les Teutoniques pour reconstituer une armée digne de la première Croisade ! Saint Louis, Charles II d'anjou Grégoire X, Nicolas IV et Boniface VIII y avaient songé ! Par deux fois la fusion fut abordée : en 1274 au concile de Lyon, en 1291 au concile de Salzbourg. Les écrivains n'étaient pas en reste sur la question, Raymond Lulle, Pierre Dubois esquissérent en 1306 des traités dans ce sens. Mais il ne se passa rien et les trois Ordres restérent hostiles à cette idée de fusion.
Mais revenons à l'an 1250, les Templiers apprirent à se battre à 1 contre 3, puis au fil des décennies à 1 contre 10, enfin en 1291 ils furent submergés par le flot des combattants Musulmans à Saint Jean d'Acre. Cette date marqua le retour des Templiers survivants dans leurs pays respectifs. Partout ils furent accueillis chaleureusement, partout sauf en France.
Philippe le Bel qui s'était fait la main sur les Cathares et sur les Juifs, ordonna l'extermination du Temple en 1307 et fit main basse sur ses trésors, les Hospitaliers quant à eux s'appropriérent les commanderies Templières avec l'aval du roi.
Les Hospitaliers seront plus tard qualifiés de fourbes par Maximilien Robespierre, mais c'est Bonaparte qui scellera leur sort.
Les Hospitaliers survécurent aux Templiers grâce à leur faculté d'adaptation, ils perçurent dès 1291 que leur salut passait par une allégeance au roi de France et un reniement de la Papauté. Les hospitaliers seront successivement chevaliers de Chypre, chevaliers de Rhodes et enfin chevaliers de Malte.
Mais à la révolution Française un vent mauvais souffla sur les Hospitaliers. Contrairement aux idées reçues Maximilien Robespierre croyait en Dieu, il était seulement dégouté par le comportement d'un grand nombre d'écclésiastiques. Il avait beaucoup étudié l'histoire et n'aimait pas les Hospitaliers il leur préférait les Templiers, qui étaient à ses yeux des hommes intégres injustement traités par la Royauté et le clergé Français.
Augustin le jeune frère de Maximilien était ami avec le jeune lieutenant Bonaparte qu'il contribua à promouvoir Général à la suite du siège victorieux de Toulon contre les Anglais. Les deux hommes s'estimaient beaucoup et Augustin plaida la cause des Templiers auprès de son ami Bonaparte entre 1793 et 1794 quand il était représentant de la Nation en mission pour l'armée ( celle du sud de la France et d'Italie ). Bonaparte retint la leçon concernant la fin tragique des Templiers, et, comme les frères Robespierre considérera les Hospitaliers comme des traitres et des spoliateurs de l'Ordre du Temple. En 1798 Bonaparte se lance dans la campagne d'Egypte, mais le 12 Juin il s'arrete à Malte pour apurer les "comptes de l'histoire". Devant l'imposante armée conduite par Bonaparte, les chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem lui remettent ( sans combattre ) la ville et les forts de la Valette. Ils renoncent aussi en faveur de la première République Française, aux droits de propriété qu’ils avaient sur cette ville et sur les îles de Malte, de Gozzo et de Cumino. L'Ordre qui s'était placé sous la protection de Paul Ier de Russie après son banissement par Bonaparte, voit une majorité de ses chevaliers s'exiler à Saint-Pétersbourg où ils élisent le tzar comme grand maître en 1798. Mais avec l'abdication du grand-maître Ferdinand de Hompesch en 1799 et la mort de Paul Ier en 1801, s'ouvre pour l'Ordre des Hospitaliers une période noire qui ira jusqu'à son éclatement en ordres concurrents. En plus des ordres historiques issus de la scission protestante comme l'Ordre de Saint-Jean, son principal successeur catholique fut l'Ordre Souverain Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte ( fondé officiellement en 1961 ).
Pour finir, Bonaparte qui avait conservé toute son admiration pour les frères Robespierre, accordera en 1804 une pension à vie à leur soeur (Charlotte) qui vivait cachée et dans le plus grand dénument depuis que ses deux frères avaient été décapités en 1794.
Il convient enfin de noter que Bonaparte oeuvrera au renouveau du Templarisme dès 1806, et ses successeurs ( Louis XVIII, Charles X, Louis Philippe ) lui emboiteront le pas .
Charte Larmenius Cette légende propagée par l'abbé Grégoire raconte que Larménius, commandeur de Jérusalem, aurait été désigné par Jacques de Molay comme futur Grand-Maître ! Notons quand même que en 1307 les Chrétiens, qui avaient été chassés de Jérusalem par les Musulmans depuis l'année 1187, n'étaient plus présents dans cette ville depuis 120 ans. Pourquoi dans ces conditions y aurait-il eut un gouverneur chrétien à Jérusalem !!! Donc, d'après cette légende l'Ordre serait alors resté dans l'ombre jusqu'en 1804 avec la résurgence officielle initiée par Fabré-Palaprat, Chevillon et Ledru. Cette année là, l'ordre du Temple, avec Fabré-Palaprat comme Grand Maitre est autorisé par l'Empereur Napoléon 1er. De nombreux maçons de la loge Sainte-Caroline rejoignent cette nouvelle association Templière. En 1808, à son apogée, les Chevaliers de l'Ordre du Temple, au nombre de 200, feront une procession remarquée, à cheval et avec l'habit blanc frappé d'une croix rouge, en direction de l'église Saint-Paul de Paris.
Ce sera la plus grande - et l'unique - grande manifestation de l'Ordre du Temple restauré. Fabré-Palaprat prétend alors avoir retrouvé un document la “Carta Transmissionis” ou Charte Larmenius, qui établit une liste des Grands Maîtres ayant succédé à Jacques de Molay. Etait-ce document authentique ou inventé par Fabré ? Il est fort probable que tous les documents produits par Fabré-Palaprat aient été confectionnés par ses soins ou par ceux de ses complices dans cette affaire. L'encre, la calligraphie, la paléographie, l'épaisseur du parchemin, en témoignent. Il est vrai également que Larmenius est un Nom qui ne figure en aucune pièce du procès des Templiers. Reconnaissons toutefois à Fabré-Palaprat, qui était par ailleurs un "initié" très actif, de réelles qualités d'ésotériste, même si Daniel Ligou, dans son dictionnaire de la Franc-Maçonnerie, le qualifie de remarquable fantaisiste.
En effet, le document Larmenius, au delà d'un simple faux, doit être perçu comme une réelle tentative de réalisation constructive pour atteindre un objectif spirituel. Factuellement, de nombreux courants maçonniques revendiquent, même symboliquement, une origine Templière.
De nombreux "hauts" grades maçonniques font d'ailleurs explicitement référence à l'Ordre du Temple, notamment dans le Rite Ecossais Ancien & Accepté et dans le Rite Ecossais Rectifié. Les documents du fonds Palaprat sont conservés à la Bibliothèque Nationale (dépôt Vernois) où ils ont été déposés en 1871 et la Charte Larmenius quant à elle, est actuellement conservée à Londres. Tous les historiens et scientifiques ayant étudié ces documents s'accordent pour qualifier cette thèse de farfelue et les documents produits pour l'étayer comme des faux. Il faut noter pour l'ensemble de "l'oeuvre" Palaprat-Larmenius, que sa filiation directe en est réellement éteinte. Son dernier conseil s'est déroulé le 12 Mars 1841, après s'être divisée en 2, voire 3 Branches dès 1838.
Divers courants se réclament aujourd'hui de l'héritage Templier de Fabré-Palaprat. En 1945 s'est créé un Ordre Souverain et Militaire du Temple de Jérusalem basé à Paris. Antonio Campello Pinto de Sousa Fontes, détenteur des archives de la branche belge issue de l'Ordre du Temple de Fabré-Palaprat, fonde l'OSMTJ (Ordre Souverain et Militaire du Temple de Jérusalem).
En février 1960 Fernando Campello Pinto Pereira succède à son père à la tête de l'OSMTJ. En 1970 scission au sein de l'OSMTJ Fernando Campello Pinto fonde l'Ordo Supremus Militaris Templi Hierosolymitani à Porto au Portugal.
Concernant l'identité de Marie Magdala c'est la confusion totale jusqu'au VII ème siècle !
il s'agirait d'une Galiléenne malade très riche que Jésus aurait guérit et qui serait devenue mécène du groupe de Jésus,
il s'agirait de Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare, avide des paroles de Jésus, qui oint ses pieds de parfum et les essuie avec sa chevelure, il s'agirait d'une prostituée, qui lave elle aussi les pieds de Jésus... selon Jean, c'est à elle ( Marie de Magdala ) qu'apparaît en premier Jésus ressuscité le matin de Pâques. Rappel important :
Le Nouveau Testament (27 livres) est la seconde partie de la Bible chrétienne (selon les canons catholique, orthodoxe et protestant).
Le canon se clôt à 27 livres par autorité d'Église au concile de Rome en 382, confirmé aux synodes régionaux de Carthage de 397 et de 419. Ces 27 livres ont tous été écrits entre l'an 68 et l'an 80 de notre ère par certains apôtres de Jésus. Les 27 livres canoniques dans l'Église catholique occidentale (rite latin), et orientale (différents rites uniates), sont les suivants à l’exception de tout autre écrit :
les quatre Évangiles qui racontent la vie de Jésus de Nazareth :
Évangile selon Matthieu,
Évangile selon Marc,
Évangile selon Luc,
Évangile selon Jean
les Actes des Apôtres, dans lesquels Pierre et Paul sont les personnages centraux des premières années du christianisme
les Épîtres pauliennes, lettres attribuées à l’apôtre Paul adressées aux premières communautés proto-chrétiennes. Les épîtres reconnues par tous comme étant de Paul sont celles aux Romains, aux Corinthiens, aux Galates, et la première aux Thessaloniciens (peut-être le plus ancien écrit du Nouveau Testament) :
Épître aux Romains,
Première épître aux Corinthiens,
Deuxième épître aux Corinthiens,
Épître aux Galates,
Épître aux Éphésiens,
Épître aux Philippiens,
Épître aux Colossiens,
Première épître aux Thessaloniciens,
Deuxième épître aux Thessaloniciens,
Première épître à Timothée,
Deuxième épître à Timothée,
Épître à Tite,
Épître à Philémon,
L'Épître aux Hébreux
les Épîtres dites catholiques (c’est-à-dire universelles, terme selon lequel il faut entendre que, contrairement aux épîtres de Paul, elles ne s'adressent pas à une communauté particulière mais à l'universalité de l'Église) et qui sont des lettres de différents apôtres :
Épître de Jacques,
Première épître de Pierre,
Deuxième épître de Pierre,
Première épître de Jean,
Deuxième épître de Jean,
Troisième épître de Jean,
Épître de Jude
l'Apocalypse (nommée parfois Révélation par des communautés millénaristes), livre prophétique sur la fin des temps et l’établissement du Royaume de Dieu
Une nouvelle religion qui monte en puissance au II ème siècle. Cette nouvelle religion Chrétienne très en vogue suscita une multitude de vocations "d'écrivains inspirés" ( que nous pourrions qualifier de nos jours de journalistes ) qui racontérent tout et n'importe quoi sur la vie du Christ, 100 ans après sa mort !. A partir du II ème siècle, apparaissent donc de nombreux écrits appellés "évangiles et épitres apocryphes" ( des centaines !! ), qualifiés de faux et immédiatement dénoncés comme tels par l'Eglise. Pour ne citer qu'un seul exemple, dans l'évangile apocryphe de Thomas, Marie-Madeleine fait partie des apôtres et embrasse Jésus sur la bouche ! (rien de moins).
Les livres du nouveau testament retenus par l'église et qui forment le canon du nouveau testament défini au concile de Rome en 382, ne font à aucun moment allusion au fait que Jésus aurait été marié ou qu'il aurait eu une maitresse, bien au contraire ! Marie de Magdala (Marie Madeleine) pour sa part y est citée une vingtaine de fois sans la moindre ambiguité sur ses rapports avec Jésus Christ. Marie de Magdala était une fidèle disciple parmi beaucoup d'autres.
Au VII ème siècle le Pape tranche concernant l'identité de Marie Magdala
A la fin du VIème siècle, et après des décennies d'études des versets du nouveau testament évoquant Marie Magdala, le Pape Grégoire le Grand tranche et déclare que Marie Magdala et les deux autres femmes ( citées en début de paragraphe ) sont en réalité la même personne, et qu'elle s'appelle Marie-Madeleine. Dont acte.
L'histoire de Marie Magdala (Marie-Madeleine) selon les évangiles reconnus par l'église. Lazare, riche propriétaire habitait avec ses sœurs Marthe et Marie-Madeleine en Judée Samarie. Cette dernière, était atteinte de la lèpre. Ayant appris que Jésus était était dans les parages, elle le rencontra, elle répandit un parfum précieux sur les pieds du Christ qu'elle essuya avec ses cheveux et lui avoua ses péchés. Jésus lui pardonna et chassa d'elle sept démons. Conquise, elle devint une fidèle disciple... Après la crucifixion de Jésus, Marie-Madeleine acheta des aromates, afin d'aller embaumer Jésus. C'est elle qui verra la première le Christ ressuscité qui lui dit Ne me touche pas car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. C'est elle qui annonce la résurrection aux disciples. Il convient de préciser que dans les évangiles du canon de l'église, Marie-Madeleine ne sera plus une seule fois citée après cet épisode de la résurrection.
La légende au sujet de Marie Magdala (Marie-Madeleine) après la mort de Jésus Christ. La légende veut ensuite que vers l'an 48 après J.C, Marie-Jacobé (soeur de la Vierge), Marie-Salomé (mère des apôtres Jacques et Jean), leur servante Sara, Lazare, Marthe, Marie-Madeleine et Maximin, furent tous chassés de Judée Samarie sur une barque sans voiles ni rames. Ils auraient ainsi parcouru 2500 km pour acoster sur une plage de Provence qui deviendra plus tard les Saintes-Maries-De-La-Mer. Marie-Madeleine, sa sœur Marthe et son frère Lazare le Ressuscité auraient ensuite gagné Marseille. Marthe serait partie seule pour remonter le Rhône, tandis que son frère et sa sœur se seraient cachés dans la crypte de Saint-Victor où se retrouvèrent pour prier les premiers chrétiens. Puis, Marie-Madeleine aurait choisi la solitude plutot que la vie active de prédicateur qu'aurait choisi Lazare et se serait réfugiée dans une grotte, celle de la Sainte-Baume.
Au XIV ème siècle les Chrétiens instaureront un culte à la gloire de Marie-Madeleine dans cette grotte, la question qui se pose est la suivante : pourquoi avoir attendu 14 siècles pour instaurer ce culte ? Si cette légende reposait sur une once de vérité, ce culte eut été instauré au premier ou au II ème siècle (surtout que la religion Chrétienne était en plein essort à ce moment là), ce délai d'attente de 14 siècles pour y instaurer
le culte à la gloire de Marie-Madeleine ne plaide pas (à nos yeux) en faveur de la véracité de cette thèse !.
Prieuré de Sion
Dans les milieux Templaristes Français et les Eglises gnostiques ( pour ne citer qu'eux ! ) circule depuis le début du XIX ème siècle cette légende concernant Marie Magdala ( Marie-Madeleine ) : Se basant uniquement sur les évangiles apocryphes rejetés par l'église, et sur la légende qui entoure cette femme, Marie Magdala ( Marie-Madeleine ) aurait eu deux enfants avec Jésus. Vers l'année 48 elle aurait quitté Jérusalem avec un petit groupe en barque ( sans voile ni rames ) et aurait parcouru 2500 kms dans ces conditions pour accoster en Provence dans un lieu aujourd'hui appellé Saintes-Maries-de-la-mer. Elle se serait ensuite dirigée vers Marseille pour finir ses jour dans une grotte du massif de la Sainte-Baume. Les descendants de ses enfants auraient donné naissance au premier roi Mérovingien ! Au XIV ème siècle les Chrétiens instaureront un culte à la gloire de Marie-Madeleine dans cette grotte, la question qui se pose est la suivante : pourquoi avoir attendu 14 siècles pour instaurer ce culte ? Si cette légende reposait sur une once de vérité, ce culte eut été instauré au premier ou au II ème siècle (surtout que la religion Chrétienne était en plein essort à ce moment là), ce délai d'attente de 14 siècles pour y instaurer le culte à la gloire de Marie-Madeleine ne plaide pas (à nos yeux) en faveur de la véracité de cette thèse !
En 1953, Nikos Kazantzakis avait publié La dernière tentation du Christ (adapté au cinéma par Martin Scorsese trente-cinq ans plus tard), où une descendance de Jésus est évoquée.
En 1956, Pierre Plantard créa une association nommée "Le prieuré de Sion" pour véhiculer dans le grand public cette théorie en affirmant au passage qu'il était descendant du dernier roi Mérovingien Childéric III. De plus, il publia des ouvrages pour accréditer la thèse que le trésor des Templiers serait caché à Rennes-le-chateau, et que l'Abbé Saunière en aurait trouvé une partie !!
En 2014, le professeur d'études religieuses Barrie Wilson, de l'Université York de Toronto (Canada) et l’écrivain israélo-canadien Simcha Jacobovic ont traduit un manuscrit vieux de 1 500 ans rédigé en araméen. Cet ouvrage fut découvert à la British Library de Londres.
Ils publiérent leurs recherches dans un ouvrage intitulé L'Evangile perdu (The Lost Gospel), le mardi 11 novembre 2014.
Selon les deux auteurs, le manuscrit permet d'affirmer non seulement que Jésus a eu deux enfants avec Marie-Madeleine, mais qu'il était aussi marié avec cette femme. Le Sunday Times précise que le livre, qui donne à Marie-Madeleine "une importance beaucoup plus grande qu'on ne le pensait jusqu'alors", parle également d'une "tentative d'assassinat sur Marie-Madeleine et ses deux enfants", il revient aussi sur les rapports qu'entretenait Jésus avec les hommes politiques de son temps.
Il convient de noter cependant que ce manuscrit fut dès son exhumation par ces deux chercheurs, immédiatement contesté par l'immense majorité des chercheurs qui classent ce manuscrit parmi les innombrables faux évangiles et êpitres apocryphes ! .
Existe-t-il une Gnose Chrétienne ?
La gnose est une interrogation sur le sens de l’existence. C’est une vision du monde où la Création est démonisée. Non à cause d’une prétendue faute originelle de l’homme, mais à cause de l’erreur d’un démiurge qui a créé ce monde imparfait.
Il convient ici de s'interroger sur ce raisonnement : pourquoi ce créateur aurait-il commis une erreur ? ce créateur ne serait-il pas parfait ? dans ce cas qui aurait créé ce créateur ?
revenons à la gnose, les êtres vivants s’entredévorent. La vie de l’un ne se nourrit que de l’énergie de l’autre, par la mort de l’autre. L’aboutissement de toute vie, c’est la défécation. Pour le gnostique, la corruption est inhérente au monde, mais l’homme n’en est pas coupable et n’a rien à expier. La gnose est une attitude religieuse et philosophique, en liaison avec une connaissance (gnosis en grec), un enseignement, sur le divin et sur le monde, sur notre origine. Celui qui possède la gnose, connaît ce qu’il est, d’où il vient et où il va. C’est une initiation secrète, d’abord transmise oralement à partir de mythes et de traditions de l’Orient ancien (Seth, Thot), puis par des textes sacrés, jugés apocryphes par l’Église catholique. Déjà Platon différenciait episteme, la connaissance scientifique et gnosticke, la connaissance pure ou contemplation : un acte auto-réflexif de l’intellect se « concentrant sur lui-même », d’où ce « Gnôti seauton » (connais-toi toi-même), inscrit au fronton du temple d’Apollon à Delphes. Un principe signifiant déjà chez Orphée souviens-toi de ton origine divine. En effet Zeus après avoir foudroyé les Titans, de leurs cendres, fait naître les hommes. De même, et bien avant, dans la mythologie sumérienne, Nintu et Enki créent les hommes en mélangeant de la terre au sang d’un Dieu (voir Bienheureux les stériles). Le Mal est donc inhérent au monde, et en fait, Ahura Mazda est le symbole de la transcendance de toutes les contradictions, comme Lug, le dieu lumineux des Celtes (à l’instar également du Tao qui permet le dépassement des contraires). Si le zoroastrisme prône la vie sédentaire et pastorale, plutôt que celle des nomades et des chasseurs, c’est pour se tenir autant que faire se peut, à l’écart du mal. À cette époque, les nomades vivaient surtout de razzias. C’est là que Zoroastre fait intervenir Ahura Mazda, pour aider les sédentaires à s’approprier les terres parcourues par les nomades. Les mazdéens sont donc partisans de la lutte agressive de l’Ordre contre l’Erreur. Leur Dieu est un Dieu de Justice qui ne connaît pas la miséricorde et qui emploie au besoin la violence et la guerre. Le Zoroastrisme dont les origines sont indo-iraniennes, a pu influencer la religion juive puis chrétienne et enfin musulmane.
La Gnose (il faudrait plutot parler des Gnoses) c'est le salut de l'homme par le savoir issu de la recherche initiatique. Ce salut serait donc exclusivement réservé aux cherchants ! Pour un gnostique, le Dieu vengeur de la bible est une idée farfelue, simpliste, ridicule, la divinité ne peut être personnifiée, c’est une réalité absente, inconnaissable.
Conclusion :
Cette philosophie est en contradiction avec la religion Chrétienne, qui affirme que le salut de l'homme ne s'obtient pas par le savoir mais par la foi en Jésus Christ. Un Chrétien accepte le dogme de la Chrétienté reconnu par toutes les églises Chrétiennes à savoir : Jésus Christ fils de Dieu venu sur terre pour la rédemption de l’humanité avant que ne survienne l’apocalypse. Ce dogme s’appuie sur deux canons, l’ancien testament comprenant 46 livres ni plus ni moins et le nouveau testament contenant 27 livres ni plus ni moins. Ces canons furent figés dans le marbre lors du concile de Rome en 382 de notre ère par la seule religion qui représentait alors la Chrétienté à savoir : l’église catholique apostolique romaine. Toutes les religions qui aujourd’hui se revendiquent chrétiennes acceptent ce dogme, et ont la même bible composée du même nombre de livres. De l’an 95 à l’an 350 de notre ère la nouvelle religion chrétienne devint très à la mode, et, il y eut une multitude de lettrés que nous pourrions aujourd’hui qualifier de journalistes qui écrivirent des évangiles et épitres apocryphes pour le plus souvent dénigrer le Christ. Ces lettrés qui vivaient souvent à des centaines de kilomètres de Jérusalem et n’avaient connu le Christ ni de près ni de loin, surfaient sur cette nouvelle religion pour se faire un nom ou gagner de l’argent. Nous pourrions comparer cela à ce qui se passe de nos jours avec le phénomène BIO, tout est BIO, ce qui permet de vendre le produit plus cher ! C’est cette raison qui obligea l’église en 382 à arrêter les canons des deux testaments. Tous les livres ne faisant pas partie des deux testaments furent donc qualifiés de faux en l’an 382. Il convient de savoir qu’il existe plus de 1000 évangiles ou épitres apocryphes. Se référer à ces livres apocryphes qui ne sont pas reconnus par la chrétienté équivaut à rejeter le dogme chrétien.
Toute personne se référant à de tels écrits n’est pas chrétienne, elle est autre chose, un chrétien ne peut faire référence à des livres qui ne sont pas dans la bible. Un chrétien à la foi en Jésus Christ fils de Dieu venu sur terre pour la rédemption de l’humanité avant que ne survienne l’apocalypse, un chrétien à la foi et cette dernière ne se démontre pas, elle s’accepte une fois pour toute. Pour le chrétien Jésus n’est pas un homme comme les autres, ce n’est pas un homme éclairé ou un prophète, c’est le fils de Dieu. Enfin pour terminer sur les différences entre un chrétien et un autre croyant, je rappellerai seulement une chose que savez sans doute toutes et tous, les Musulmans ne nient pas l’existence de Jésus, ils qualifient seulement Jésus de prophète et c’est pour cette raison qu’ils ne sont pas Chrétiens.
Le christianisme et le gnosticisme sont absolument différents, et il suffit de comparer leurs enseignements quant aux principales doctrines de la foi. Au sujet du salut, le gnosticisme enseigne qu’il s’obtient par l’acquisition de la connaissance divine, qui nous libère des illusions des ténèbres. Bien qu’ils prétendent suivre Jésus-Christ et ses enseignements originaux, les gnostiques le contredisent sans cesse. Jésus n’a jamais parlé de salut par la connaissance, mais par la foi en lui comme Sauveur du péché. Je cite L'Épître de Paul aux Éphésiens chapitre 2 versets 8-9 : « En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.
Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter. » De plus, le salut en Christ est gratuit et il est offert à tous (relisez l’évangile selon saint-Jean au chapitre 3 verset 16), pas seulement réservé à quelques privilégiés qui auraient reçu une révélation spéciale.
A vous de juger, maintenant si la Gnose peut se revendiquer Chrétienne.